La science et les technologies russes au jour le jour

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Les Mig aptes à prendre la mer/ Triplement du nombre des satellites russes dans la prochaine décennie/ Le mystère des herbes géantes élucidé/ De quoi souffrait précisément le tsarévitch Alexis?

Les Mig aptes à prendre la mer

La capacité des nouveaux chasseurs Mig-29 à décoller et atterrir sur des navires, autrement dit d'être de bons chasseurs embarqués, a été testée pour la première fois - et avec succès - en mer de Barents, rapporte le site inauka.ru. Cette information est à rapprocher de la volonté de la Russie d'acheter à l'étranger plusieurs porte-aéronefs.

La version embarquée de ces chasseurs Mig bardés de technologies nouvelles a été créée à la demande de l'Inde, mais elle intéresse aussi de très près l'armée russe. Les Mig-29K/KUB (*) ont été testés sur le croiseur porte-aéronefs Admiral Kuznetsov. La réussite de ces tests, rapporte le quotidien Izvestia, fait aussi l'affaire des responsables des Forces aéronavales russes.

Le Mig-29 est un chasseur léger. Jusqu'à une époque récente, il ne décollait qu'à partir de pistes au sol. En 2007, à la demande de l'Inde, les ingénieurs russes ont commencé à créer une version embarquée de ce chasseur, destinée au gros porte-avions Admiral Gorshkov, vendu par la Russie à l'Inde.

La Russie possédait avant cela sa propre version embarquée du Mig-29, conçue pour le croiseur porte-aéronefs Admiral Kuznetsov. Mais ce projet ne s'est jamais concrétisé. C'est la raison pour laquelle les tests effectués récemment en mer de Barents peuvent être considérés comme une étape marquante du développement de l'aviation militaire russe.

Ces tests ont confirmé, incontestablement, les possibilités des Mig, confie un spécialiste. Si l'on tient compte que les Mig sont plus petits et plus légers que les Sukhoi, on peut donc en embarquer un plus grand nombre sur un porte-aéronefs. Cette question importait au plus haut point pour la vente de l'Admiral Gorshkov à l'Inde.

Le Mig-29 embarqué se distingue du Mig-29 habituel en ceci qu'il peut se poser sur le pont d'un porte-avions, la principale difficulté étant, naturellement, que la piste, tant pour le décollage que pour l'atterrissage, est très courte. Le nouveau Mig possède également des systèmes d'équipements et d'armements qui n'ont jamais été utilisés précédemment sur des appareils de ce type. Il est ainsi doté d'un radar qui intègre un réseau d'antennes phasées - le "Juk-ME".

Cet équipement radar est comparable aux alvéoles des rayons de miel d'une ruche. Il comporte plus de 600 appareils récepteurs-transmetteurs. Autrefois, ces antennes étaient pivotantes et devaient scanner l'espace. La nouvelle antenne est monolithique, et chacune de ses cellules peut scanner indépendamment l'espace aérien. Cet équipement permet au Mig embarqué de "voir" tout ce qui se passe jusqu'à 140 km de distance, de "suivre" 30 cibles et de tirer simultanément sur elles jusqu'à six missiles. Ces cibles pouvant se trouver aussi bien dans les airs que sur mer ou au sol.

Ce nouveau chasseur léger destiné à être embarqué ouvre de belles perspectives aux forces aéronavales indiennes, mais aussi russes. Le commandant en chef des Forces  aéronavales russes, Vladimir Vyssotski, a fait part, récemment, du possible achat à l'étranger (à la France, en l'occurrence - NdlR) de plusieurs porte-hélicoptères. Ces navires sont capables d'emporter non seulement des fantassins et des blindés, mais aussi des aéronefs. Il est parfaitement possible que le commandement en chef des Forces aéronavales, qui n'a pas à sa disposition de véritable gros porte-avions, estime que cet achat permettrait de renforcer considérablement la puissance des Forces aéronavales russes. Ces porte-aéronefs pourraient accueillir les nouveaux Mig. Selon une source au ministère de la Défense, les militaires seraient prêts à acheter au moins 26 chasseurs de ce type.

Selon le directeur général de la corporation Mig, Mikhaïl Pogossian, ces nouveaux Mig pourraient également intéresser d'autres pays que l'Inde et la Russie. La réussite des tests qui viennent d'avoir lieu y est assurément pour quelque chose.

(*) Le Mig-29K et le Mig-29KUB sont tous deux des chasseurs embarqués, le second, biplace, étant un avion de combat et d'entraînement. L'Inde a commandé à la Russie 12 Mig-29K et 4 Mig-29KUB.
 
Triplement du nombre des satellites russes dans la prochaine décennie

La Russie va quasiment tripler le nombre de ses satellites au cours de la prochaine décennie afin de développer ses technologies spatiales, rapporte le site rian.ru.

Selon l'Agence spatiale russe (Roscosmos), le nombre des satellites russes appelés à assurer des services de télécommunications et à résoudre des problèmes de recherche fondamentale dans l'espace va presque tripler de 2010 à 2020.
 
Les documents présentés récemment par Roscosmos lors d'une réunion de la commission auprès du Président chargée de moderniser l'économie russe précisent que le nombre des satellites destinés aux télécommunications, à la télédétection (observation et sondage à distance de la Terre) ainsi qu'à la recherche fondamentale doit passer de 32, en 2010, à 94, en 2020.

"Il est indispensable, aujourd'hui, d'assurer l'intégration des résultats de l'activité spatiale dans l'économie du pays, d'organiser l'utilisation des possibilités non seulement du potentiel spatial national, mais aussi des fruits de l'activité spatiale recueillis sur une base contractuelle commerciale ou interétatique, avec leur remplacement graduel par des produits et services nationaux compétitifs", estime Roscosmos.

L'Agence spatiale russe a préparé cinq projets novateurs destinés à assurer le développement des technologies spatiales: développement du marché des services GLONASS (Le système russe de navigation par satellite), supposant la création d'un système de réaction rapide lors des accidents; création de systèmes de suivi et de surveillance des objets mobiles; création de systèmes intelligents de surveillance et de contrôle des sites technologiques complexes; création d'un cycle technologique complet de fabrication de batteries solaires d'une nouvelle génération; création d'un module énergétique de transport sur la base d'un moteur nucléaire d'une puissance de plusieurs MW.

Globalement, le volume du financement de tous ces projets (y compris les sommes ne provenant pas du budget) avoisine les 23 milliards de roubles, dont environ 1,35 milliard devraient être alloués dès 2010.
 
Le mystère des herbes géantes élucidé

Les chercheurs ont enfin compris pourquoi des herbes ordinaires se transformaient en herbes géantes dans certaines régions de l'Extrême-Orient russe, rapporte le site inauka.ru.

Dans les îles de l'Extrême-Orient russe, et notamment à Sakhaline et dans les Kouriles, des herbes tout à fait "ordinaires" atteignent des tailles véritablement gigantesques. Ainsi, dans les Kouriles du sud, certaines montent à 5 m de haut, tandis que le sarrasin atteint 3 m. Or, ce gigantisme n'est pas inscrit dans les gènes de ces végétaux: lorsque l'on sème des graines du sarrasin de Sakhaline dans la partie européenne de la Russie, il retrouve rapidement sa taille normale. Jusqu'à présent, on ignorait précisément à quoi était dû ce phénomène.

Des scientifiques de l'Institut de géologie et géophysique marine de la Section extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie, soutenus dans cette entreprise par le Le Fonds Russe pour la Recherche Fondamentale, FRRF , ont procédé récemment, au sud des îles Sakhaline et Kounachir (Kouriles du sud), à l'étude de communautés de grandes herbes dans 12 secteurs différents. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue Ekologuia. Il s'avère que ces herbes géantes, qui ne poussent pas sur la totalité du territoire des îles concernées, ne se développent que dans les zones correspondant à des fractures tectoniques actives, qui dégagent de la chaleur.

Les chercheurs ont étudié des broussailles de spirées, qui atteignent sur ces îles 2,70 m, soit le double de leur taille en Russie centrale. Ces broussailles se trouvent sur des sols acides à gley de l'île de Sakhaline et sur des sols acides sulfureux à gley de l'île de Kounachir. Ces sols à gley sont des terres extrêmement humides, dans lesquelles l'oxygène ne pénètre que très difficilement. Ils se trouvent au dessus de fractures de l'écorce terrestre. A travers elles, une grande quantité de chaleur et des hydrocarbures (du pétrole) parviennent jusqu'aux racines des végétaux. Par ailleurs, on trouve dans ces zones une concentration considérablement plus élevée de micro-éléments, notamment de terres rares, et les combinaisons de cuivre et de chrome y ont une plus grande mobilité que dans les autres sols. Or, on le sait, ces micro-éléments catalysent la croissance des végétaux.

Les auteurs de cette étude estiment que l'on peut expliquer de la même manière la présence de végétaux de tailles démesurées dans d'autres régions ayant une activité sismique élevée. C'est le cas, en Russie, du Caucase, de l'Altaï et du Kamtchatka. Tout jardinier du dimanche, ajoutent les chercheurs, peut reproduire ce phénomène, en ajoutant à la terre d'une plantation en serre de la pierre à briquet morcelée. Cette dernière est faite, en effet, d'un alliage de fer et d'un métal de terre rare, le cérium. 

 
De quoi souffrait précisément le tsarévitch Alexis ?

On savait que le tsarévitch Alexis avait souffert d'hémophilie. Une équipe russo-américaine a établi, à partir de son analyse ADN, qu'il souffrait d'une forme plutôt rare de cette maladie, rapporte le site inauka.ru.

Le diagnostic était connu de tous: l'héritier du trône impérial russe, Alexis, souffrait d'hémophilie, autrement d'une mauvaise coagulation du sang. Mais cette affection, pour évidente quelle était, n'avait été constatée que de visu, sur la base des symptômes apparents - saignements abondants, hématomes fréquents et mauvais état général de l'enfant.

Du vivant de l'héritier de la couronne impériale, aucune analyse en laboratoire n'a jamais été effectuée, et pour cause, puisque la biologie n'existait alors qu'à l'état embryonnaire. Ce n'est qu'aujourd'hui, deux ans après la découverte de ses restes présumés et un an après qu'il a été démontré qu'il s'agissait bien d'Alexis Romanov, qu'une équipe de chercheurs russo-américaine a effectué une analyse ADN de ces restes.

Les travaux ont été menés, précise le site infox.ru, par des membres de l'Ecole de médecine de l'Université du Massachusetts et par le docteur en biologie Evgueni Rogaïev, chef du Laboratoire de génétique moléculaire du cerveau du Centre scientifique de santé psychique de l'Académie des sciences médicales russe.

Dans 80 % des cas, environ, l'hémophilie, de type A, est imputable à une mutation du gène F8 dans le chromosome sexuel X. Toutefois, dans le cas présent, aucune modification de ce gène n'a été découverte. En revanche, les chercheurs ont mis au jour une mutation au sein du gène voisin F9, qu'ils ont constatée non seulement dans l'analyse ADN des restes d'Alexis, mais également dans celle des restes de sa sœur Anastassia et de sa mère Alissa-Alexandra. Ce type de mutation conduit à l'apparition d'une hémophilie plus rare, de type B.

Comme on le soupçonnait déjà, toutes ces données confirment la version selon laquelle la mutation d'un gène - en l'occurrence, le F9 - s'est produite chez la souveraine britannique Victoria. Au sein de sa descendance, les hommes peuvent souffrir d'hémophilie, les femmes n'étant que les "conductrices" de cette affection récessive. Dans le cas des Romanov, la "conductrice" de cette maladie a été l'épouse du dernier tsar, Alix de Hesse-Darmstadt, petite-fille de la reine Victoria.

Rappelons que c'est pour combattre le mal dont souffrait son fils que la tsarine (devenue impératrice sous le nom d'Alexandra Fiodorovna Romanova) avait fait appel au "guérisseur" Raspoutine, dont les agissements avaient largement contribué à discréditer l'idée de la monarchie en Russie.

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