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Comment se protéger des astéroïdes?/ Le laser au secours de chefs-d’œuvre/ Des lièvres dans Saint-Pétersbourg

Comment se protéger des astéroïdes?

La Russie travaille sur un Système aérospatial international de surveillance des phénomènes globaux, et notamment des astéroïdes, explique un responsable scientifique dans une interview dont l'essentiel a été repris sur le site rian.ru.

"La Russie élabore actuellement un système aérospatial international de monitoring des catastrophes naturelles et imputables à l'homme, a déclaré sur le site de Roscosmos (Agence spatiale russe) le directeur scientifique de l'Institut de recherche Systèmes cosmiques, Valéri Menchikov. Et nous sommes, bien entendu, préoccupés par la question de la protection contre les astéroïdes."

Les centres de poursuite des objets célestes existant actuellement ne sont pas capables de détecter tous les astéroïdes, poursuit Valéri Menchikov. "Si l'on regarde les courbes, on voit que le nombre de ces astéroïdes croît d'année en année de manière exponentielle. Ce qui ne signifie pas que ces astéroïdes n'existaient pas auparavant. Tout simplement, ils n'étaient pas suivis. Pour autant, nous n'avons toujours pas de quoi les suivre et les contrôler en permanence. Avec les moyens dont nous disposons, nous pouvons voir les astéroïdes à une distance d'environ un million de kilomètres. Or, les astéroïdes se déplacent à une vitesse de l'ordre de 20 km/s. Autrement dit, l'un d'entre eux peut arriver en une demi-journée jusqu'à la Terre et s'y écraser. Et si un tel astéroïde a un diamètre d'une centaine de mètres, il sera trop tard pour entreprendre quoi que ce soit."

C'est pourquoi, estime le directeur scientifique de Systèmes cosmiques, il faut concevoir des équipements pour surveiller les corps célestes et rechercher des possibilités de se protéger de leur chute. Si le météorite de la Toungouska était tombé en plein cœur de l'Europe, en Allemagne, par exemple, le cours de l'histoire aurait été changé. Et pourtant, cet astéroïde n'était pas bien gros. Il serait stupide, selon cet expert, d'ignorer ce danger.

Deux moyens existent pour se protéger des astéroïdes, poursuit Valéri Menchikov. "Le premier est de détruire l'astéroïde en utilisant une réaction nucléaire. Nous sommes prêts à utiliser cette méthode. L'académicien russe Degtiar a conçu un projet de destruction d'un astéroïde à une distance considérable de la Terre." "Le second moyen consiste à installer sur l'astéroïde certains équipements capables de modifier sa trajectoire. Du point de vue de la sécurité, le second moyen est meilleur. Mais du point des dépenses énergétiques, il est complexe. Par ailleurs, il est clair qu'aucun pays, à lui seul, que soient les Etats-Unis, la Chine ou la Russie ne saurait assumer le risque lié à l'exécution d'une telle mission. Ce projet doit être mis en œuvre dans le cadre d'une coopération internationale. C'est ce à quoi nous essayons de parvenir en travaillant sur ce Système aérospatial international de surveillance des phénomènes globaux (MAKSM).

Il existe, rappelle le chercheur, trois types d'astéroïdes. "Le premier type rassemble ceux dont le diamètre est inférieur à 100 m. Ce sont ceux qui représentent le danger le moins important. Leur chute peut conduire à de petites destructions, à l'échelle d'un seul pays, sur une partie d'un continent. Les astéroïdes dont la taille oscille entre 100 m et 1 km peuvent entraîner de très graves catastrophes au niveau de toute l'humanité. Quant aux astéroïdes de plus de 2 km, ils constituent une menace pour la survie de l'humanité en tant que telle, prévient le chercheur.

Valeri Menchikov a également rappelé que l'orbite de la Terre coupait actuellement la trajectoire d'une dizaine d'astéroïdes d'un diamètre supérieur au kilomètre. La collision avec un tel astéroïde serait effroyable. L'orbite de la Terre coupe aussi la trajectoire de plusieurs comètes dont le diamètre du corps dépasse le kilomètre. Une collision avec une telle comète pourrait conduire à une catastrophe globale. C'est la raison pour laquelle il importe de créer un réseau mondial qui servira à alerter les pays de la menace présentée éventuellement par un astéroïde.

Ce système de prévention doit être constitué, selon Valéri Menchikov, de plusieurs éléments. "Le premier, détaille-t-il, c'est l'équipement qui pourra détecter l'astéroïde à une distance suffisante (3 à 4 millions de kilomètres), afin que l'on puisse faire quelque chose. Il y aura alors la possibilité de prendre des mesures pour détruire l'astéroïde. Le deuxième est un équipement de frappe, qui permettra de modifier la trajectoire de l'astéroïde. Il ne sera pas nécessaire, pour ce faire, de détruire l'astéroïde. Il sera simplement dévié de son orbite ou de son point de collision éventuel. Le troisième est le système global de surveillance, qui reliera tous les continents, tous les pays, et qui nous permettra de prendre ces mesures. Si tous ces éléments sont mis en place, nous nous protégerons nous-mêmes de la menace des astéroïdes", conclut l'expert.
 
Le laser au secours de chefs-d’œuvre

Une nouvelle technique de restauration des œuvres d'art a été mise au point au musée de l'Ermitage. Elle repose sur l'utilisation de petits lasers, rapporte le site nkj.ru. 

Des spécialistes du musée d'Etat de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg) ont élaboré une nouvelle technique de restauration des oeuvres d'art réalisées exclusivement en métal ou en incluant. De petits lasers mis au point ces dernières années sont devenus pour eux des instruments de travail sûr.

La restauration des oeuvres d'art comportant des métaux inclut, entre autres, l'élimination des fissures, fractures, ruptures et autres alvéoles. De nombreuses oeuvres d'art ont été créées à partir de mélanges ou de matériaux différents, et il est impossible de séparer leurs différents constituants. Le restaurateur se trouve alors confronté à une tâche complexe: éliminer les fissures et fractures sur une partie de l'oeuvre, sans endommager les fragments voisins.

Le problème a été résolu différemment selon les époques. Les fractures étaient traditionnellement traitées avec de la colle ou en recourant à la soudure. Des colles sûres, reposant sur des résines époxydes, lesquelles garantissant une solidité satisfaisante des assemblages, n'ont fait leur apparition que dans la seconde moitié du XXe siècle. Mais leur large utilisation a occasionné au final pas mal de dommages, car l'on attentait ainsi au principe même de la restauration - la réversibilité des matériaux (autrement dit, la possibilité de ramener la partie collée à son état initial).

La soudure par brasure tendre n'est quant à elle pas toujours possible, surtout lorsque l'on a affaire à des métaux précieux. Des problèmes insolubles surgissent quand on doit absolument restaurer des oeuvres réalisées dans des métaux combinés à du bois (c'est le cas des armes), à du cuir (armures, sacs à main), à du tissu, à des pierres précieuses ou semi-précieuses. Dans ces cas-là, ni la colle ni la soudure ne conviennent.

Des équipes du musée de l'Ermitage ont décidé d'éliminer les fissures et les fractures en utilisant comme moyen de soudure un rayon laser émis par un appareil de faible puissance. Avant de commencer à appliquer cette nouvelle technologie sur des pièces du musée, les restaurateurs ont naturellement réalisé des tests, pendant plusieurs années, à l'issue lesquels ils ont pu sélectionner les paramètres optimaux de soudure.

Un rayon laser cohérent, monochromatique, ayant une faible dispersion angulaire, assure une précision élevée de la focalisation et une concentration élevée de l'énergie dans une zone de traitement très petite, strictement déterminée. Il en résulte qu'à la surface du métal il se produit, dans la zone concernée, un échauffement local, rapide, suivi de la fusion du métal. Dans la zone de fusion qui se crée, il s'opère rapidement un processus de cristallisation avec formation d'un joint de soudure.

L'utilisation du laser permet d'intervenir dans des endroits difficiles d'accès et de se passer d'un matériau additionnel. De plus, grâce au faible diamètre du rayon, seule une zone très petite est soumise à un échauffement. Lors d'une telle soudure, on évite également les tensions qui peuvent provoquer par la suite la formation de fissures. La soudure au laser permet aussi d'éviter le corollaire éternel d'un processus de soudure traditionnel, à savoir la corrosion du joint.

Les lasers de faible puissance permettent également de souder les métaux dorés et argentés, ainsi que les oeuvres réalisées à partir de matériaux en contact les uns avec les autres : métal-bois, métal-peau, métal-tissu, métal-pierres précieuses, ainsi que métal-émail, laques et peintures.

Des lièvres dans Saint-Pétersbourg 

Des lièvres de grande taille ont fait leur apparition depuis le début de l'année à Saint-Pétersbourg. Ces rongeurs comptent déjà leurs adversaires et leurs partisans, parmi lesquels les scientifiques, heureux de pouvoir suivre au jour le jour l'évolution d'une communauté atypique, rapporte le site strf.ru.

Des équipes du ministère des Situations d'urgence et de la société PTTs-Spetstrans ont dû répondre à de nombreux appels de citoyens, inquiets, pour détruire ces animaux pourtant inoffensifs, rapporte Baltinfo, s'appuyant sur les informations transmises par l'association "Lièvres, entrez dans la ville !".

Selon les spécialistes de l'Institut de biologie vétérinaire, qui suivent depuis déjà plusieurs années l'évolution de la population des lièvres dans la périphérie de Saint-Pétersbourg, ces animaux ont commencé par faire leur apparition sur l'île Krestovski. Ce premier déplacement a été provoqué par la brusque augmentation de la population de loups dans les forêts de l'arrondissement Kourortny de la ville.

"Profitant que le golfe de Finlande était saisi par les glaces, les rongeurs, en masse, sont "partis pour les îles". Dans ces conditions nouvelles, ils ont commencé à proliférer et, au final, on assiste à l'apparition d'animaux ayant une taille et un comportement atypiques pour ce type de mammifères, ce qui présente un intérêt considérable pour les scientifiques, commente un chercheur de l'Institut de biologie."

Quant aux habitants de Saint-Pétersbourg victimes des rongeurs, ils ont commencé à se plaindre de ces animaux aux grandes oreilles, qui s'en prennent au gazon des pelouses en grattant sous la neige, rongent les bancs, s'attaquent aux fils électriques et à certains éléments vitaux pour le bon fonctionnement de la ville. Il est à noter que dans la dernière période, ces lièvres, pourtant réputés sauvages, ont commencé à se rapprocher de plus en plus du centre de la ville. Certains ont été vus à proximité de la gare de Finlande, près de la station de métro Tchernychevskaïa et même dans un bus, rue Bakounine. De nombreuses photos sont venues conforter ces témoignages.

Les membres de l'association "Lièvres, entrez dans la ville !", qui s'est constituée à Saint-Pétersbourg, relèvent que les autorités municipales sont en train de créer des conditions de vie insupportables pour les lièvres. Mais, affirment-ils, le WWF et Greenpeace s'intéressent désormais au problème et ne permettront pas que soit réalisé ce qu'ils qualifient de "génocide des lièvres". Ne serait-ce que parce que les scientifiques ont l'occasion, avec cette "prise" de Saint-Pétersbourg par les lièvres, de suivre tous les stades du développement d'une nouvelle communauté dans les conditions urbaines.

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