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Quel avenir pour l'observatoire solaire Koronas-Photon?

 

L'observatoire solaire russe Koronas-Photon ne fonctionne plus depuis plusieurs semaines et son avenir semble des plus incertains. D'aucuns envisagent même de le remplacer, en dépit du coût de l'opération, rapporte le site rian.ru.

Koronas-Photon est la seule sonde spatiale russe actuellement en orbite utilisée à des fins exclusivement scientifiques. Lancé voilà un peu plus d'un an dans le cadre du programme TESIS, cet observatoire solaire a cessé de fonctionner en décembre 2009 à la suite de plusieurs défaillances du système d'alimentation électrique. Une décision définitive concernant la sonde sera prise en avril, a déclaré à RIA Novosti l'un des concepteurs de l'appareil, Sergueï Bogatchev, de l'Institut de physique Lebedev (FIAN).

"En avril, explique Sergueï Bogatchev, le satellite reviendra sur une orbite dénuée d'ombre: durant environ trois semaines, la sonde évitera l'ombre de la Terre et sera totalement éclairée par le Soleil. Nous aurons alors une chance que le système d'alimentation de Koronas puisse accumuler assez d'énergie et que nous puissions rebrancher la sonde. Si ce n'est pas le cas, le satellite devra alors être considéré comme perdu."

Lancé le 30 janvier 2009, Koronas-Photon est le premier satellite scientifique russe lancé de la décennie. Les deux précédents appareils de la série - Koronas-I et Koronas-F - avaient été créés en utilisant une plateforme élaborée par des spécialistes ukrainiens. Koronas-Photon est aujourd'hui la seule sonde spatiale russe utilisée exclusivement par des scientifiques.

Depuis septembre dernier, la sonde avait connu des pannes, des coupures de courant accidentelles. Le 11 décembre 2009, la liaison avec l'appareil a été totalement coupée. Autrement dit, moins d'un an après son lancement, et bien avant que ne soit écoulée sa durée de vie normale garantie de trois ans, la sonde était quasiment perdue.

Les scientifiques pensent que les problèmes que connaît la sonde sont liés à ses deux batteries chimiques, qui se rechargent grâce à des panneaux solaires lorsque le satellite se trouve du côté du Soleil et fournissent de l'énergie à la sonde lorsque celle-ci se trouve à l'ombre.

Les ingénieurs, estiment les scientifiques du FIAN, ont mal apprécié les ressources des batteries, qui ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins de la sonde, et notamment des climatiseurs de son compartiment hermétique. "Les instruments scientifiques, pour l'essentiel, consomment assez peu d'énergie - le complexe de télescopes spatiaux embarqués n'a besoin que de 40 watts. A l'évidence, ce sont les besoins propres du satellite qui ont été sous-estimés, et notamment la puissance des climatiseurs de son compartiment hermétique - environ 600 watts. Si bien que la plateforme s'est en quelque sorte "auto-dévorée." Au final, le complexe scientifique s'est retrouvé privé d'électricité le 1er décembre, et depuis le 11 du même mois, la liaison avec la sonde est interrompue.

Selon certaines indications, la sonde serait encore "vivante". Les scientifiques espèrent donc que le séjour du satellite durant trois semaines sur une orbite où il sera en permanence éclairé par le Soleil permettra aux batteries d'accumuler suffisamment d'énergie pour que le contact puisse être rétabli. "Si cela ne se produit pas, estime Sergueï Bogatchev, le plus honnête sera tout simplement de clore le programme, car nous continuons, actuellement, de lui consacrer des moyens qui pourraient être investis ailleurs, sur des projets "vivants"."

Photon, espère le chercheur, pourrait alors être remplacé par un nouvel observatoire solaire, Koronas-4, qui serait équipé d'un ensemble d'appareils d'une nouvelle génération.

"Dans les mois prochains, se tiendra une réunion du Conseil de l'Académie des sciences russe consacrée à l'espace, au cours de laquelle on discutera des modifications à apporter au Programme spatial fédéral de la Russie. Il nous faudra convaincre nos collègues de la très forte demande liée à un gros observatoire solaire et de la nécessité d'en créer un, car il fait l'objet d'une forte demande, poursuit Sergueï Bogatchev." Selon lui, le FIAN serait prêt à assumer la responsabilité de la conception des instruments devant équiper le nouveau satellite.

Le chercheur a toutefois souligné que même si l'ASR devait prendre une décision positive, le projet ne pourrait aboutir sans le soutien de l'Agence spatiale russe (Roscosmos). "Nous espérons avoir ce soutien, ajoute Sergueï Bogatchev. L'exemple de la NASA montre que les grandes expériences spatiales réussies ont pour l'image de l'agence, aux yeux de la société, tout autant d'importance que des tirs de fusées. Il me semble que la direction de Roscosmos en est bien consciente, car nous avons senti un très grand intérêt et un grand soutien de la part de l'agence pour notre projet TESIS. Nous aimerions beaucoup croire que cet intérêt n'a pas disparu et que Roscosmos parviendra à trouver les moyens d'assurer le lancement d'un nouvel observatoire solaire de l'Académie des sciences."

Sergueï Bogatchev a noté que la création du nouvel appareil pourrait prendre quatre ou cinq ans. "C'est la durée pendant laquelle la Russie devra, en tous cas, se passer de ses propres données solaires. C'est le prix à payer pour l'erreur commise lors de la création de la plateforme Koronas-Photon. Si la création de ce nouvel appareil n'est pas incluse dans le Programme fédéral, les chercheurs et la communauté scientifique russes seront privés de leurs propres informations sur le Soleil pendant au minimum 15 ans", a ajouté Sergueï Bogatchev.

 

IRM: bientôt des appareils de conception russe

 

Des appareils IRM (imagerie par résonance magnétique) de conception russe verront très bientôt le jour, rapporte le site rian.ru.

Des tomographes à résonance magnétique nucléaire (*) reposant sur des technologies nationales seront créés en Russie à des fins médicales en 2011, a annoncé le service de presse de la société Russki svekhprovodnik (supraconducteur russe).

"On prévoit en 2010 d'achever les travaux de R&D et d'entreprendre la fabrication des principaux éléments et pièces d'un appareil IRM. En 2011 sera créé un prototype qui sera envoyé dans un établissement de santé russe pour y être testé", précise le communiqué.

Ni la Russie ni la CEI ne fabriquent, actuellement, d'appareils IRM. Dans la dernière période, la Russie a acheté annuellement une trentaine d'appareils de ce type pour un montant supérieur à 2,5 milliards de roubles.

Les conditions requises pour la création de tomographes médicaux IRM existent en Russie. Cette dernière maîtrise, notamment, la production en série de supraconducteurs basse température dans l'usine mécanique de Tchepetsk. Elle a également une expérience de conception et de production de gros systèmes magnétiques et possède aussi des spécialistes hautement qualifiés en matière de résonance magnétique nucléaire.

Les complexes médicaux IRM constituent une partie essentielle du programme d'équipement des établissements de santé régionaux et municipaux mis en oeuvre par le ministère russe de la Santé et du Développement social. L'importation d'appareils IRM représente un coût de deux à cinq millions de dollars par appareil.

L'avantage que présente un tomographe IRM par rapport à un tomographe à rayons X réside dans sa résolution plus élevée, son meilleur contraste des images de tissus mous, la possibilité d'obtenir des coupes dans différents plans et dans l'absence d'incidence des rayons X sur les patients.

Le projet de création d'appareils IRM a été lancé par Russki svekhprovodnik avec le soutien de la compagnie d'Etat Rosatom, qui regroupe des spécialistes de toute une série d'organisations scientifiques et de recherche, et notamment l'Institut de physique des hautes énergies et l'Institut Kourtchatov. Le programme informatique de transformation des images dans le tomographe a été confié à la compagnie IBS. Les exigences techniques auxquelles devront satisfaire les appareils seront contrôlées par des spécialistes de l'Institut de chirurgie cardiovasculaire Bakouliev.

(*) La tomographie par résonance magnétique nucléaire (RMN) est plus communément appelée imagerie par résonance magnétique (IRM).

  

Internet: le WiMax en plus du WiFi

 

Une nouvelle technologie d'accès à l'Internet sans fil est sans doute appelée à concurrencer partout en Russie le WiFi: le WiMax semble recueillir de nombreux suffrages, et les fabricants de portables proposent des machines intégrant ce système, rapportent différents sites, tels rian.ru et annews.ru.

Différents accords passés récemment attestent une évolution originale du marché de l'Internet russe, qui semble se lancer plus tôt que d'autres dans le développement tous azimuts du WiMax.

Comstar-OTS, opérateur russe de services de télécommunications intégrés, prévoit ainsi de développer des réseaux d'accès rapide sans fil à l'Internet pour les mobiles dans la région proche de Moscou.

Par ailleurs, l'opérateur Internet 4G Yota vient de conclure un accord avec le géant nippon Sony pour proposer à la vente des notebooks équipés de cartes supportant non seulement le WiFi, mais aussi le WiMax. C'est par l'intermédiaire du WiMax que les utilisateurs pourront se connecter aux réseaux de quatrième génération. Ces nouveaux appareils devaient faire leur apparition dans les magasins dès le mois de mars.

Comstar envisage dans un premier temps d'intégrer dans son réseau les villes satellites ceinturant la capitale, les centres commerciaux situés à la périphérie de la ville, les aéroports. L'opérateur se tournera non seulement vers les entreprises, mais aussi vers les particuliers. Ce réseau sera appelé à se développer progressivement, a indiqué la porte-parole de cette société, Ekaterina Nevskaïa. Comstar s'emploie pour l'instant à obtenir les fréquences requises des organismes compétents, dans la bande des 2,5-2,7 MHz. Rappelons que Comstar avait déjà lancé un réseau WiMax dans Moscou en 2009. Sa construction, en 2008, lui avait coûté une vingtaine de millions de dollars.

Pour ce qui est de Yota, certains experts pensent que cette société prend des risques en investissant d'énormes sommes dans la création d'un nouveau marché sur lequel elle peut se faire doubler à tout moment. Une fois qu'une quantité importante de machines fonctionnant en 4G auront fait leur apparition, les concurrents n'auront qu'à baisser leurs prix pour accaparer le marché.

Les experts hésitent à dire si c'est le WiFi ou le WiMax qui finira par l'emporter. Le plus probable est que les deux normes coexisteront parallèlement, chacune ayant ses points forts et ses faiblesses. La première est plus statique, la seconde plus chère. Mais pour les dirigeants russes, tout est bon pour assurer le développement d’Internet et l'élimination de la fracture numérique - l'accessibilité à l'Internet, la qualité de la liaison et la vitesse de transmission.

Pour l'essentiel des internautes, le WiFi demeurera la principale source d'accès à l'Internet en raison de son coût modique, tandis que le WiMax devrait attirer les jeunes et les actifs se déplaçant souvent, ayant besoin, par exemple, d'avoir un accès permanent n'importe où dans Moscou. Sony, mais aussi Acer, Asus et Toshiba proposent déjà des machines équipées du WiMax en plus du WiFi. Cette technologie n'est testée pour l'heure que dans un nombre limité de pays, le plus souvent à l'échelle locale. La Russie pourrait donc être l'un des premiers pays à s'engager dans le WiMax pour développer son réseau 4G au niveau national.

 

L'année 2009 a été froide, mais le réchauffement se poursuit

 

Selon un rapport des Services météorologiques russes, si l'année 2009 a été plus froide que 2008, le niveau moyen des températures est demeuré supérieur à la normale, rapporte le site annews.ru.

Le Rosguidromet (Services météorologiques russes) a publié un rapport sur les particularités climatiques du territoire de la Russie. Il en ressort que si l'année 2009 a été relativement froide, cela ne remet pas en cause le réchauffement climatique, qui se poursuit.

Le rapport précise que l'année 2009 a été globalement plus froide que 2008 en Russie, mais que la température est tout de même demeurée au-dessus de la normale: l'année 2008 a été plus chaude de 1,87 degré par rapport à la normale, et 2009 de 0,55 degré.

Selon Alexeï Kokorine, responsable du programme "Climat et énergie" du WWF Russie, on ne peut parler d'un retournement des températures. "Simplement, la variabilité spatio-temporelle du climat s'accroît. Ce qui compte, ce n'est pas tant la température moyenne pour tel ou tel mois que le nombre de phénomènes dangereux, car ce sont eux qui causent des préjudices."

Au nombre des phénomènes météorologiques dangereux se rapportent, par exemple, les pluies diluviennes, les vents violents, les tempêtes, le froid, les grosses chaleurs, la grêle, le brouillard. Leur nombre croît avec le changement climatique. Selon le rapport du Rosguidromet, on a dénombré 390 phénomènes dangereux en 2009, soit une diminution de 14 (4 %) par rapport à 2008.

Cependant, 385 de ces phénomènes dangereux ont causé un préjudice à l'économie ou à la population, soit 36 de plus qu'en 2008 (mais 51 de moins qu'en 2007, qui avait été une année record).

"On assiste bien à un réchauffement très faible, mais global, mais il serait plus juste de parler d'une modification, d'un déséquilibre du climat, estime Alexeï Kokorine. C'est ce "mouvement de balancier" qui provoque un grand nombre de phénomènes, que ce soient les grosses chaleurs ou les hivers rigoureux, les sécheresses ou les inondations. C'est cela qui cause des dommages, et il faut s'attendre à ce que les phénomènes dangereux soient plus fréquents et plus violents à l'avenir. Selon toute probabilité, ils doubleront dans la prochaine décennie."

 

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