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Nouvelle mission antarctique russe / Capteurs micro-ondes pour détecter la pollution de l'eau / Le tigre de l'Amour pour "repeupler" l'Asie centrale

Nouvelle mission antarctique russe

Le navire de recherche Akademik Fedorov a levé l'ancre le 9 novembre dans le cadre de la 56ème Expédition antarctique russe (EAR), a annoncé l'Institut de recherche arctique et antarctique (AANII) des Services météorologiques russes, cité par rian.ru.

L'Akademik Fedorov a quitté Saint-Pétersbourg avec à son bord 108 spécialistes du Pôle : 72 devant faire partie de l'équipe "d'hiver" de la 56ème expédition, et 36 "saisonniers" qui ne feront que l'été. Le navire prendra également à son bord, au passage, à Cape Town (Le Cap), une soixantaine de spécialistes arrivés dans ce port par avion. Tous ces scientifiques appartiennent à pas moins de 18 organismes de recherche scientifique ou organisations scientifiques et de production.

L'un des principaux objectifs de cette mission sera de ravitailler en matières premières, vivres, équipements et pièces de rechange les stations permanentes russes de l'Antarctique (Mirny, Vostok, Progress et Novolazarevskaïa), ainsi que les bases saisonnières de Molodiojnaïa, Droujnaïa-4 et Soyouz.

Durant le trajet entre la Russie et l'Antarctique, et entre les stations, les chercheurs doivent commencer déjà à étudier différents processus naturels dans l'océan, l'atmosphère, l'ozonosphère et l'ionosphère de la planète, et à effectuer des mesures hydrographiques.

Parmi les nouveaux axes de travail de l'EAR figurent l'étude hydrobiologique d'organismes vivants dans les régions côtières de l'île King George, en recourant à du matériel léger de scaphandrier.

Dans la station Novolazarevskaïa, sera installée et mise en exploitation la seconde station automatique de correction différentielle des paramètres des orbites des satellites du système de navigation russe GLONASS.

A l'aide du sondeur acoustique à propagation multiple d'ondes embarqué à bord de l'Akademik Fedorov, on réalisera des mesures hydrographiques lors de l'approche des stations antarctiques russes.

A la fin décembre se joindra à l'expédition le navire scientifique de recherche Akademik Karpinski, de l'Expédition de prospection géologique polaire et maritime du Rosnedr (Agence fédérale pour l'exploitation du sous-sol). Les services scientifiques et techniques de ce navire effectueront des études géophysiques de la structure de l'enveloppe sédimentaire dans la partie orientale de la mer de Weddell. Leurs collègues géologues et géophysiciens poursuivront l'ensemble de l'étude du sous-sol des monts du Prince-Charles et de la Terre de Mac Robertson.

Il est également prévu, dans le cadre de cette expédition, de poursuivre le forage de la dernière centaine de mètres de glace du puits profond destiné à atteindre l'exceptionnel lac sous-glaciaire Vostok (*). Un porte-parole de l'AANII n'a pas exclu qu'au début de l'année prochaine la percée tant attendue vers les eaux très anciennes de ce lac puisse enfin être menée à son terme.

Le lac Vostok, qui se trouve à l'abri d'une couche de glace de 4 km d'épaisseur, constitue un écosystème hydrique exceptionnel, isolé depuis des millions d'années de l'atmosphère terrestre et de la biosphère de surface. L'étude des carottes glaciaires retirées lors du forage et l'étude à venir du lac lui-même vont jouer un rôle considérable dans la construction du scénario des modifications naturelles du climat pour les prochains millénaires.

Durant la saison 2007-2008, alors que le forage avait atteint une profondeur de 3.668 m, et qu'il ne manquait plus qu'environ 80 m pour atteindre les eaux du lac, l'installation de forage a cassé. Après avoir tenté, sans succès, de retirer l'appareil, les spécialistes ont décidé de contourner le secteur où était survenu l'incident. La dérivation a commencé à être réalisée l'an dernier, à partir de la cote 3.590 m, et 8 m de glace ont pu être forés.

"Le puits de réserve est d'ores et déjà prêt. Nous espérons que cette fois-ci, rien ne viendra nous empêcher de recueillir enfin de premiers échantillons d'eau du lac. Nous tiendrons compte de toute l'expérience que nous avons accumulée sur de nombreuses années, a commenté le porte-parole de l'AANII."

(*) Ce forage, initialement prévu pour mener à bien des études paléoclimatiques, a débuté dans les années 70. Les scientifiques ignoraient alors l'existence du lac sous-glaciaire devenu, par la suite, le principal objectif de cette entreprise.
 
Capteurs micro-ondes pour détecter la pollution de l'eau

Des chercheurs russes ont mis au point un capteur très commode pour détecter la pollution dans des réservoirs d'eau, rapporte le site rian.ru.

Akvasensor, une nouvelle petite société d'innovation, créée à l'Université d'Etat de Tomsk (UET), va fabriquer des capteurs micro-ondes pour le contrôle de la qualité de l'eau. Ces appareils pourront être utilisés dans les entreprises ayant un système de stockage et/ou de préparation de l'eau.

"L'eau, dans la région de Tomsk, contient en grande quantité des sels minéraux, ainsi que du fer", explique le concepteur de cet appareil, Evgueni Korovine, professeur à la Faculté de radiophysique de l'UET.
 
Une eau d'une telle qualité peut sérieusement perturber le fonctionnement des centrales thermiques, explique ce chercheur. "Si l'eau renferme des impuretés, celles-ci se déposeront sur les pales (des turbines - NdlR). Cela entraînera des perturbations dans le fonctionnement du système."

Le fonctionnement de l'appareil repose sur la méthode de détermination de la perméabilité diélectrique des solutions. Cet indice dépend de la présence d'impuretés dans le liquide. C'est pourquoi il sera possible, grâce à lui, de tirer des conclusions sur la qualité de l'eau.

Autre utilisation possible de ce capteur micro-ondes : la recherche de sources de pollution des rivières et des lacs. A l'aide de cet appareil, le personnel des organisations en charge de la protection de la nature pourra déterminer avec précision les lieux de pollution des plans d'eau. Le capteur élaboré à l'UET est plus compact que les autres appareils du même type, et coûtera moins cher.

Les chercheurs de Tomsk ont commencé à travailler à la mise au point de cet appareil en 2006. En 2007, l'équipe des concepteurs de cet appareil avait été l'une des premières à devenir résidente du "centre d'incubation" d'entreprises de l'Université de Tomsk.
 
Le tigre de l'Amour pour "repeupler" l'Asie centrale

La Russie pourrait aider des Etats d'Asie centrale et l'Iran à réintroduire leur population de tigres, rapporte le site rian.ru, citant un responsable russe. Cette initiative est à relier aux conclusions que devrait tirer dans la seconde quinzaine de novembre le Forum du tigre de Saint-Pétersbourg.

La Russie peut aider les Etats d'Asie centrale et l'Iran à réintroduire chez eux à l'état sauvage le tigre de Touran, a déclaré le vice-ministre russe des ressources naturelles  et de l'écologie, Igor Maïdanov, à quelques jours de l'ouverture du Forum du tigre.

Le tigre de Touran (Panthera tigris virgata), également appelé tigre de la Caspienne, est une sous-espèce de tigre ayant habité dans le centre de l'Asie (Afghanistan, Mongolie, etc.) et dans le Caucase. Il a définitivement disparu au milieu du XXème siècle.

"Il me semble que cette idée est parfaitement réalisable, a indiqué Igor Maïdanov. Cette question a aussi un fondement scientifique… Si nous avons suffisamment de ressources, si un bon travail, bien coordonné, est mené par les différents pays, pourquoi cela ne serait-il pas possible ?"

Le tigre de l'Amour, qui vit en Russie, est génétiquement proche du tigre de Touran, explique pour sa part Andreï Soubbotine, directeur de l'Institut de recherche russe de protection de la nature. Conformément à l'éthique de la protection de la nature, une espèce réintroduite doit avoir un certain génome, proche de celui de la population disparue.

Igor Maïdanov relève que la Russie possède une expérience en matière de réintroduction de populations d'animaux sauvages. Ainsi, on mène à bien, actuellement, dans le Caucase, un projet de réintroduction à l'état sauvage du léopard d'Anatolie (Panthera pardus tulliana), qui lui aussi a disparu au milieu du XXème siècle.

En septembre 2009, le Centre d'élevage et de réhabilitation des léopards, installé dans le Parc national de Sotchi, a accueilli deux mâles venus de Turkménie, et en avril 2010 deux femelles venues d'Iran.

"Dans le cadre du programme de réintroduction du léopard d'Anatolie, l'Iran nous a remis deux tigres, car le gouvernement de ce pays a émis le désir précis de rétablir la population de tigres dans la région Sud-Est de la Caspienne, a indiqué Andreï Soubbotine."

Comme l'a souligné le directeur du WWF Russie, Igor Tchestine, il a été procédé en 2009-2010, conjointement avec le ministère de la Protection de la nature du Kazakhstan, à une évaluation des lieux pouvant convenir dans ce pays à l'habitat du tigre afin de rétablir sa population.

"Les résultats sont très positifs et même impressionnants... Il existe également un intérêt de la part des dirigeants du pays. Une délégation du Kazakhstan participera au Forum (de Saint-Pétersbourg - NdlR), et nous comptons bien passer à des mesures plus concrètes dans cette direction, insiste Igor Tchestine.

Le Forum du tigre de Saint-Pétersbourg réunira du 21 au 24 novembre des experts des espèces d'animaux en voie de disparition ainsi que des personnalités (dont plusieurs chefs de gouvernement) des 13 pays où vit le tigre. Outre un appel à la lutte contre le trafic illégal de parties du tigre, les gouvernement des pays concernés devraient entériner un programme de doublement de la population du tigre en 12 ans.

Selon les chiffres de l'Initiative globale pour la sauvegarde des tigres de la Banque mondiale, sur l'ensemble de la planète, on dénombre 3.200 tigres adultes. On les trouve principalement en Inde (1.400 individus), en Malaisie (500) et au Bangladesh (400).

Le programme de sauvetage du tigre prévoit de porter la population mondiale de cet animal à 7.000 individus d'ici 2022. La Russie, pour sa part, devra faire en sorte qu'augmente de 50 % le nombre des tigres de l'Amour, dont la population devrait passer de 360 à 500 individus adultes.

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