30% des espèces animales dans le monde sont menacées d'extinction en raison des activités commerciales internationales, estiment les climatologues dans un article publié par la revue scientifique britannique Nature.
Une équipe de chercheurs dirigée par Manfred Lenzen de l'Université de Sydney a essayé de définir les liens entre la diminution des populations de 25.000 espèces animales inscrites au Livre Rouge et la production de plus de 15.000 marchandises dans les pays développés et en développement.
M.Lenzen et ses collègues ont analysé les échanges commerciaux de 187 pays du monde pour évaluer leur contribution à la destruction des écosystèmes de la Terre. Selon leurs estimations, l'ensemble de ces échanges et les changements qui y sont liés affectent les habitats et les populations de 30% des espèces animales présentes dans le monde.
Selon les auteurs de l'étude, cet effet découle notamment du fait que les économies développées achètent des produits alimentaires et industriels en provenance des pays en développement, où leur production nécessite l'abattage de massifs forestiers, ce qui provoque la destruction de systèmes écologiques.
La plus grave atteinte à la nature est portée par trois principaux importateurs mondiaux, dont les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon. D'après les chercheurs, le dommage environnemental infligé par leurs activités commerciales est comparable à celui causé par les émissions mondiales de dioxyde de carbone.
M.Lenzen et ses collaborateurs estiment que leurs conclusions doivent aider les climatologues et les hommes politiques à évaluer de façon plus précise l'effet du changement climatique sur la réduction de la biodiversité sur la Terre et à le séparer d'autres facteurs anthropiques, dont le commerce international.
