L'orbite géostationnaire sera complètement encombrée par les déchets spatiaux dans 20 ans si la communauté internationale ne fait rien, a déclaré mardi à Moscou Vladimir Popovkine, directeur de l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos).
"Les déchets spatiaux risquent de nous priver des ressources uniques de l'orbite géostationnaire dans 20 ans. Cette orbite héberge actuellement la plupart des satellites, y compris le système d'alerte aux missiles et les satellites de télécommunications (…). Il faut créer une organisation internationale chargée de régler les problèmes relatifs aux débris spatiaux évoluant sur cette orbite stratégique", a indiqué M.Popovkine au Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).
La Russie doit en outre envisager la mise en place d'un système national de lutte contre les menaces spatiales en coopération avec des pays étrangers.
"Il faut confier la création de ce système à Roskosmos, au ministère de l'Industrie et du commerce, au ministère de la Défense et à l'Académie des sciences de Russie. Un centre intersectoriel spécial doit coordonner les efforts des départements concernés", a ajouté le responsable.
Plus de 600.000 débris de plus d'un centimètre dont au moins 16.000 objets de plus de 10 cm évoluent en orbite terrestre. Une collision avec un objet de cette taille risque d'endommager un satellite, alors qu'un débris de plus de 10 cm peut mettre un satellite hors service ou le détruire. Les spécialistes sont obligés de corriger régulièrement la trajectoire des satellites menacés par les débris spatiaux. Ces manœuvres d'évitement réduisent les réserves de combustible et la durée de vie des satellites. Les pertes des opérateurs européens causées par les débris spatiaux se chiffrent à 140 millions d'euros par an et pourraient atteindre 210 millions d'euros par an pendant les années 2020.
