Les Russes, une espèce en voie de disparition

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Dans deux ou trois siècles il n'y aura plus un seul Russe sur la planète, pronostiquent des chercheurs.

MOSCOU, 1er juin - RIA Novosti. Dans deux ou trois siècles il n'y aura plus un seul Russe sur la planète, pronostiquent des chercheurs.

Pour les démographes, la diminution "naturelle" actuelle de la population russe ne peut être comparée qu'avec les pertes enregistrées au cours de la Seconde Guerre mondiale.

La vodka est à l'origine d'un décès sur trois, plus de la moitié des Russes actifs quittent ce monde en état d'ébriété. Chaque année 500.000 personnes meurent en Russie faute d'avoir été soignées à temps. Au cours du premier trimestre de cette année on a enregistré dans le pays 585.800 décès et 352.700 naissances. Selon les prévisions, en 2010 la population du globe se chiffrera à 10-11 milliards d'individus. Une progression à laquelle ne contribuera hélas pas la Russie avec la dynamique de la mortalité qu'elle affiche. C'est que la Russie est l'un des rares pays au monde où paradoxalement la population est en recul.

De l'avis de Daria Khaltourina, chercheuse du Centre d'étude des civilisations et des régions, les raisons économiques n'expliquent pas la surmortalité observée aujourd'hui en Russie. Dans des dizaines de pays bien plus pauvres la longévité est plus grande, surtout chez les hommes. C'est vrai aussi qu'en Russie on vit plus longtemps en Ingouchie et au Daghestan, qui ne figurent pas parmi les régions les plus riches. Dans les années 90, ce ne sont pas les enfants et les femmes qui ont commencé à mourir massivement, comme cela est causé par la pauvreté dans d'autres pays, mais les hommes en état de travailler. De nombreux faits attestent que l'alcoolisme est à l'origine de la surmortalité en Russie. Par exemple, une enquête réalisée à Ijevsk (chef-lieu de la République autonome d'Oudmourtie, à l'est de la partie européenne de la Russie), a révélé que 62% des hommes en âge de travailler décédaient sous l'emprise de l'alcool. La même chose s'observe partout en Russie. La dynamique de la longévité est une réplique parfaite de la courbe de consommation d'alcool. Pendant la campagne antialcoolique de 1985-1987, la longévité (64,9 ans chez les hommes et 74,6 ans chez les femmes) avait été la plus élevée de toute l'histoire de la Russie.

Selon les chercheurs, de nos jours un décès sur trois dans le pays est plus ou moins dû à l'alcool. C'est que les spiritueux ne tuent pas tous de la même façon: il y a l'alcool qui provoque des cirrhoses et des pancréatites, celui qui dérègle le comportement et qui est à l'origine d'accidents mortels, de décès par hypothermie, de meurtres et de suicides. Ceux qui consomment de l'alcool immodérément risquent aussi à tout moment d'être terrassés par une crise cardiaque ou une attaque cérébrale.

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