Israël a perdu la campagne militaire et la guerre médiatique (Vedomosti)

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MOSCOU, 30 août^- RIA Novosti. Les opérations militaires israéliennes contre le Hezbollah sur le territoire du Liban n'ont fait que renforcer la popularité et l'influence de cette organisation. Tel est l'avis de 51% des personnes interrogées dans le monde entier au cours d'un sondage de Gallup International dont les résultats ont été publiés hier.

Au total, 36% des sondés soutiennent Israël mais les sans opinion sont beaucoup plus nombreux (47%). Qui plus est, malgré la large couverture médiatique des événements au Proche-Orient, un tiers environ des sondés (31%) n'ont pas pu dire qui avait été l'initiateur du conflit. Dans 24 pays, les personnes interrogées pensent que la guerre a été provoquée par Israël et seulement dans cinq pays (hormis Israël), à savoir les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Canada et le Luxembourg, la majorité des sondés indique le Hezbollah. La plupart des sondés (57%) sont convaincus (contre 31% qui ne sont pas d'accord avec eux) que le conflit va s'étendre à d'autres pays.

Les résultats du sondage de Gallup International font écho à ceux de l'enquête menée en août en Russie par le Centre Levada. La majorité des Russes (47%) estime que l'opération armée d'Israël sur le territoire du Liban fera monter la vague du terrorisme islamique dans le monde entier et qu'Israël en sera l'une des victimes. 48% des sondés pensent que les tendances anti-israéliennes augmenteront dans différents pays à cause de ce conflit.

Les experts, eux, estiment qu'Israël, outre qu'il n'a pas remporté une victoire militaire, a essuyé aussi une défaite dans la guerre médiatique. "Nous avons objectivement fait ce qu'il ne fallait pas faire", a affirmé le politologue israélien Alek Epstein. Le fait qu'Israël a bombardé le Liban, "le pays le moins sécurisé, le plus démocratique et le plus chrétien du Proche-Orient, a été mal vu en Occident. Il n'y a pas eu de politique coordonnée d'explication des opérations et la diplomatie israélienne a refusé de s'occuper de la propagande", a-t-il indiqué. L'adversaire, à l'inverse, n'a pas dédaigné l'information. "La chaine Al Manar qui appartient au Hezbollah a été plus prompte à diffuser l'information sur les événements au Liban que la télévision et la radio israéliennes", a constaté l'analyste.

L'abandon des méthodes politiques et les tentatives de détruire complètement des organisations comme le Hezbollah et le Hamas, largement soutenues par la population, ont été inefficaces, explique Nadim Shehadi, spécialiste des problèmes du Proche-Orient au centre analytique londonien Chatham House. D'après lui, "le Hezbollah a reçu un nouvel argument dans la discussion avec ceux qui insistent sur son désarmement". Le ministre italien des Affaires étrangères Massimo d'Alema a déclaré hier que le Hezbollah était un élément constitutif important de la société libanaise. "Nous espérons que le Hezbollah se transformera en un mouvement politique légitime", a-t-il affirmé de la tribune des Nations unies.

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