Répondant à la question "Que signifie la religion pour vous?", les sondés ont dit le plus souvent : "C'est la tradition nationale, la foi de mes ancêtres". Mais près de la moitié de ceux qui se considèrent comme croyants ont avoué qu'ils ne pratiquaient pas de rites religieux. Le rajeunissement de la part religieuse de la société russe est un fait indéniable. S'il y a 15 ans, les églises étaient remplies, pour l'essentiel, par les sexagénaires, à présent, l'âge moyen des croyants est de 48 ans, ce qui se rapproche de l'âge moyen de la population dans son ensemble : 44 ans. Bien plus, le sondage du VTSIOM a établi que 58 % des Russes de moins de 25 ans se disent orthodoxes. La même tendance est observée parmi les adeptes de l'islam.
D'après les données du VTSIOM, il y a 91 millions d'orthodoxes en Russie, alors que, selon le recensement de 2002, la Russie comptait alors 116 millions de Russes sur 145,2 millions d'habitants (aujourd'hui, la Russie compte un peu plus de 141 millions d'habitants). Il s'avère que tous les Russes ne sont pas orthodoxes. Il en est de même pour les musulmans : 6 %, soit 9 millions de personnes au maximum, et non pas 20 millions (chiffre sur lequel insistent les hiérarques de l'islam).
Il est vrai, les sondages d'opinion ne sont pas un moyen d'évaluation absolument précis. Ainsi, depuis plusieurs années, les sociologues ne recensent pas les adeptes du judaïsme : d'après les données de la Fédération des communautés juives de Russie, il y en a 2 millions, mais d'après le recensement, 230 000. Quoi qu'il en soit, ils existent, de même que les protestants.
Principal analyste au VTSIOM, Leonti Byzov estime que le facteur religieux en Russie est un facteur d'unification. Il est à remarquer qu'en répondant à la question "Qui sont les ennemis des orthodoxes?" posée au cours du sondage, la plupart des orthodoxes ont cité les satanistes et les sectaires, et non pas les musulmans, malgré la crainte des actes terroristes qui sont souvent attribués aux islamistes fanatiques. Les représentants d'autres confessions traditionnelles de la Russie ne sont pas cités parmi les ennemis. "Par conséquent, nous pouvons affirmer que la paix interreligieuse règne aujourd'hui en Russie", a indiqué le sociologue.
