Juriste, sportif et personnalité publique britannique, M. Pugh doit partir lundi vers le pôle Nord à bord du brise-glaces nucléaire russe Iamal. Dans une semaine, une fois dans les eaux arctiques, il envisage de se jeter à l'eau pour parcourir un kilomètre à la nage.
Le nageur passera une vingtaine de minutes dans la mer vêtu d'un costume spécial, d'un bonnet de bain et d'une paire de lunettes. D'après lui, cette épreuve a pour objectif principal de montrer au monde la menace croissante des changements climatiques qui s'opèrent sur la planète.
"La température de l'eau dans l'océan Glacial arctique se montera à 9°C d'ici à la fin du siècle, selon les prévisions. Il y a seulement cinq ou dix ans, une telle épreuve aurait été impossible, et il est très regrettable que cela soit désormais possible sous l'effet destructeur des changements climatiques", a déclaré M. Pugh. Et d'ajouter que la plupart des gens ne s'imaginaient pas qu'on puisse trouver en été des zones libres de glaces au pôle Nord.
Né en Grande-Bretagne, Lewis Gordon Pugh a grandi en Afrique du Sud et travaille actuellement comme juriste spécialisé dans le droit maritime. Il a déjà réalisé plusieurs grandes traversées dans cinq océans de la planète, y compris dans les eaux polaires de l'Antarctique.
En juillet dernier, le Britannique a descendu à la nage la Tamise, longue de 320 km, jusqu'à son embouchure en mer du Nord dans le cadre d'une campagne organisée par le WWF pour sensibiliser l'opinion aux problèmes de l'environnement.
La Tamise, qui traverse Londres, fournit un exemple spectaculaire des changements climatiques dus aux activités de l'homme et au réchauffement global de la planète. Depuis plusieurs siècles, le fleuve n'est pas pris par les glaces en hiver, et les pollutions l'ont rendu impropre à la baignade sur la plus grande partie de son cours. En outre, l'élévation du niveau de l'océan mondial due à la fonte des glaces arctiques fait peser un risque d'inondations.
"Si les glaces maritimes se fondent, les ours blancs souffriront de faim, expliquait alors le nageur. Mais les changements climatiques concernent non seulement des régions reculées du globe. Ils sont ici, au seuil de nos maisons, et je sens que le temps est venu pour que je fasse tout ce qui dépend de moi pour élargir les connaissances de l'homme à ce sujet."
