La Congrégation pour la doctrine de la foi, auteur d'un document de 16 pages à ce sujet, affirme que l'Eglise catholique est "la seule et véritable Eglise du Christ" et que les autres confessions chrétiennes possèdent certes "des éléments de sanctification et de vérité", mais avec des imperfections et des "déficiences", et ne représentent que partiellement l'Eglise initiale voulue par le Christ, affirme le document du Vatican.
Le monde orthodoxe récuse cette position, tout en se déclarant reconnaissant pour la franchise, l'honnêteté et la sincérité "longuement attendues".
D'après le métropolite Kirill de Smolensk et de Kaliningrad, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, les déclarations du Saint-Siège selon lesquelles l'Eglise catholique dispose de la plénitude des moyens de salut ne portera pas atteinte au dialogue interconfessionnel.
"Nous ne sommes pas d'accord avec cette déclaration, mais elle n'a rien de nouveau, a déclaré le métropolite Kirill. C'est une déclaration honnête, ce qui vaut beaucoup mieux que la prétendue diplomatie ecclésiastique". En effet, l'Eglise orthodoxe se considère ouvertement comme héritière de l'Eglise ancienne, non encore divisée.
"Aussi étrange que cela puisse paraître, mais du point de vue d'un orthodoxe, une telle déclaration du Vatican est sympathique, a confié au RBC Daily le diacre Andreï Kouraïev, professeur à l'Académie spirituelle de Moscou. La conscience ecclésiastique de la sorte est conformiste, plus archaïque et traditionaliste".
Dans leurs dialogues avec les catholiques les orthodoxes les appellent toujours à laisser de côté les nouvelles doctrines de l'époque de la Renaissance tardive et des temps plus modernes pour revenir à la foi européenne du premier millénaire, supposant entre autres que l'Eglise est unique, fondée par le Christ et les apôtres, et où l'évêque romain accomplit un service particulier.
"Nous nous réjouissons quand la position officielle correspond aux convictions intérieures. Benoît XVI mène sans aucun doute un dialogue plus honnête que certains de ses prédécesseurs", a ajouté Andreï Kouraïev.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
