Des hackers à la solde des services secrets et des partis politiques (Novye Izvestia)

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MOSCOU, 12 juillet - RIA Novosti. L'Estonie reproche à la Russie son inertie dans la recherche des hackers qui ont attaqué en mai dernier les réseaux gouvernementaux estoniens. La Russie rejette ces accusations. Beaucoup d'experts estiment que ce confit est l'une des prémisses des cyberguerres mondiales.

Les spécialistes des hautes technologies affirment que les services secrets américains, israéliens, allemands, britanniques et russes disposent depuis longtemps de structures chargées de réaliser et de contrecarrer les attaques informatiques. Quoique cette information ne soit confirmée ni par le ministère de l'Intérieur ni par le Service fédéral de sécurité (FSB), tout porte à croire qu'elle n'est pas dénuée de fondements.

Il existe au sein de l'Académie du FSB un Institut de cryptographie, de télécommunications et d'informatique qui forme des spécialistes de très haut niveau. Ces derniers pourraient tout aussi bien être qualifiés de "hackers", même si leur marge d'activité est beaucoup plus large.

"Pratiquement toutes les "structures de force" emploient des hackers, explique Igor Tikhi, de la société informatique ITecho. A cet égard, nous répétons l'expérience occidentale. En Occident, des hackers connus deviennent tôt ou tard patrons de compagnies IT chargées de la sécurité de l'information ou travaillent dans le même domaine pour des administrations publiques."

Personne ne saurait préciser les activités déployées par les hackers engagés par les services secrets. Mais les opposants russes victimes de cyberattaques n'en finissent pas d'affirmer qu'ils sont dans la ligne de mire des génies de l'informatique.

Ainsi, le 20 février dernier, le site officiel du Parti national bolchevik, reconnu extrémiste par un tribunal, a été mis hors de service pour une longue période. Fin février - début mars, à la veille de la "marche du désaccord" organisée à Saint-Pétersbourg, le site de cette manifestation a été bloqué. Les sites de l'Autre Russie et du Front civil uni ont connu le même sort. Pendant la "marche russe" du 4 novembre dernier, le segment russe de LiveJournal a été déconnecté pour toute la journée.

L'habileté et l'esprit des hackers est appréciée non seulement dans les services secrets, mais aussi par les partis politiques. "C'est une nouvelle page qui s'ouvre dans la lutte politique, s'exclame le politologue Andreï Okara. Il n'est pas étonnant que les responsables politiques et les leaders d'associations cherchent à se doter d'une armée de hackers".

Le rédacteur de la revue Hacker, Nikolaï Andreïev, ne partage pas cet avis. "La plupart des hackers sont indifférents à la politique et voient du même oeil tous les partis, à l'exception de ceux qui sont ouvertement extrémistes, explique-t-il. Et s'il se trouve parmi eux un sympathisant d'un tel ou tel parti, il travaille pour l'idée. Croyez-moi, on ne peut pas attirer des hackers avec de l'argent, ils sont assez de possibilités de gagner bien leur vie sans participer à la gabegie politique."

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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