Un parrain de la mafia ukrainienne arrêté dans le cadre de l'affaire Politkovskaïa (presse)

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Un parrain de la mafia ukrainienne soupçonné d'implication dans le meurtre de la journaliste russe Anna Politkovskaïa a été arrêté à Moscou, a annoncé le quotidien Rossiiskaïa Gazeta dans sa livraison de samedi.
MOSCOU, 6 octobre - RIA Novosti. Un parrain de la mafia ukrainienne soupçonné d'implication dans le meurtre de la journaliste russe Anna Politkovskaïa a été arrêté à Moscou, a annoncé le quotidien Rossiiskaïa Gazeta dans sa livraison de samedi.

"Une source policière nous a fait savoir l'interpellation à Moscou d'un parrain de la mafia ukrainienne âgé de 49 qui serait impliqué dans l'affaire Politkovskaïa", a écrit ce journal proche du gouvernement, sans dévoiler le nom de l'intéressé ni les détails de son interpellation.

Le quotidien russe a par ailleurs cité Alexandre Bastrykine, chef du Comité d'enquête auprès du Parquet général, qui estimait que les enquêteurs étaient "sur la piste des meurtriers". Par ailleurs, M. Bastrykine n'a pas exclu que le commanditaire du meurtre se trouve à l'étranger.

Citant des médias ukrainiens, la Rossiiskaïa Gazeta a également évoqué le récent déplacement en Ukraine d'un adjoint du procureur général russe pour interroger le commandant de réserve Nikolaï Melnitchenko, connu pour avoir rendu publics plusieurs enregistrements audio compromettant l'ex-président Leonid Koutchma, dont il avait dirigé la garde.

M. Melnitchenko a reconnu avoir été interrogé dans le cadre de l'affaire Politkovskaïa. "Oui, j'ai rencontré un juge d'instruction russe", a-t-il déclaré à la presse ukrainienne, en s'abstenant toutefois de dévoiler les détails de l'entretien.

La Rossiiskaïa Gazeta s'est félicitée que l'enquête ait été confié à Piotr Garibian, l'un des enquêteurs les plus expérimentés du Parquet général, connu pour ne avoir à son compte pas une seule enquête non élucidée.

Le quotidien précise que les premiers suspects interpellés dans le cadre de l'enquête ont été "passé au tamis" et que certains d'entre eux ont été relâchés car ils disposaient d'un alibi à 100%. L'un des suspects est Chamil Bouraïev, ancien chef de l'administration du district d'Atchkhoï-Martan (Tchétchénie), qui a été inculpé pour "complicité de meurtre".

"Selon l'enquête, M. Bouraïev a demandé au lieutenant-colonel Pavel Riagouzov, qui travaillait dans la cellule moscovite du Service fédéral de sécurité (FSB), de lui communiquer l'adresse de la journaliste avant de la transmettre aux frères (Tamerlan, Djabraïl et Ibraguim) Makhmoudov, (Dmitri) Gratchev et d'autres suspects non identifiés", écrit la Rossiiskaïa Gazeta.

Vendredi, le chef du Comité d'enquête auprès du Parquet général, Alexandre Bastrykine, a rencontré l'ambassadeur américain en Russie, William Burns, qui l'a remercié pour les premiers résultats des enquêtes menées sur le meurtre d'Anna Politkovskaïa et celui de Paul Khlebnikov, rédacteur en chef de la version russe du magazine Forbes.

Les collègues de la journaliste assassinée ont plus d'une fois exprimé leur satisfaction par les premiers résultats de l'enquête. Le rédacteur en chef adjoint de Novaïa Gazeta, Sergueï Sokolov, a déclaré que le bihebdomadaire d'opposition était "satisfait par le déroulement de l'enquête, qui ne satisfait pas les commanditaires du meurtre, d'où les nombreuses fuites d'information et les tentatives d'entraver l'enquête".

Journaliste du bihebdomadaire d'opposition Novaïa Gazeta, Anna Politkovskaïa a été assassinée il y a tout juste un an dans le hall de son immeuble, en plein centre de Moscou.

Après avoir tiré quatre balles sur sa victime, le meurtrier a pris la fuite, les caméras de surveillance ayant capté son image. Ce crime retentissant a choqué l'opinion publique russe. Plusieurs thèses du meurtre ont été énoncées: la piste tchétchène, la haine personnelle de la part de certains agents des services secrets ou de l'extrême-droite fascisante.

En août dernier, le procureur général russe Iouri Tchaïa a annoncé l'arrestation de dix suspects en ajoutant que le commanditaire du meurtre se trouvait à l'étranger. Selon M. Tchaïka, il s'agissait d'une provocation organisée par des "forces intéressées à déstabiliser la situation en Russie, à renverser son régime constitutionnel et à déclencher la crise". Et d'ajouter que ces forces désiraient le retour au vieux système où ne régnaient que "l'argent et les oligarques".

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