Lundi, M. Moutko, membre du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement), a soumis à l'examen de la Douma une série d'amendements à la loi sur la publicité, proposant notamment d'autoriser les brasseurs à promouvoir leurs marques dans les installations sportives et à la télévision de 7h 00 à 22h 00 lors de la retransmission de compétitions officielles internationales. De l'avis du responsable sportif, le durcissement des conditions relatives à la publicité de la bière a déjà entraîné des "problèmes financiers" pour leurs organisateurs.
"Si nous voulons que nos enfants soient en bonne santé et deviennent des membres à part entière de la société nous n'avons pas le droit d'utiliser la bière pour élever de jeunes sportifs", estime Arslan Sadriev, de la Direction spirituelle des musulmans de la Partie européenne de la Russie.
A son avis, l'élan de patriotisme provoqué par la récente victoire de la sélection nationale russe sur l'équipe d'Angleterre "ne peut pas reposer sur la bière".
"Le football national a besoin de sponsors qui ne soient pas associés à l'alcoolisme", a-t-il indiqué.
"M. Moutko propose de régler le problème du financement des épreuves internationales en Russie en autorisant la publicité de la bière sur les chaînes fédérales et dans les stades, mais ce moyen, au lieu de régler le problème de l'alcoolisme, ne fera que l'aggraver", a estimé de son côté Akhmed Makhmetov, représentant de la Direction spirituelle des musulmans de la Volga.
Le chef de la Direction spirituelle des musulmans de la région d'Orenbourg (Oural du Sud), Abdoulbaryï Khaïroulline, a noté pour sa part que les amendements proposés par le président de l'Union russe de football sont une erreur.
"L'argent provenant de la promotion de la bière ne peut se répercuter positivement sur la propagande incitant à adopter un mode de vie sain", a-t-il ajouté.
Les dignitaires musulmans ont exprimé leur certitude que leur position sera partagée par les représentants des autres confessions traditionnelles de la Russie.
