Internet en Russie: un espace de liberté... pour l'instant (Vedomosti/Novye izvestia)

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MOSCOU, 13 mars - RIA Novosti. Internet reste encore un espace de liberté en Russie, mais plusieurs initiatives législatives liées à la règlementation du segment russe de la Toile sont apparues rien que ces deux derniers mois, notent jeudi les journaux Vedomosti et Novye izvestia.

Internet est aujourd'hui pratiquement la seule plate-forme non censurée, raconte Ilia Iachine, leader de la branche jeunesse du parti Iabloko. Dans ce contexte, il représente une valeur absolument unique pour tous les gens qui sont attachés aux idéaux de la liberté, poursuit-il. Il est évident qu'il y a au pouvoir un grand nombre de personnes qui sont mécontentes de cet état de choses.

Le contrôle d'Internet est une question de volonté politique. Si le pouvoir cherche à punir de vrais cybercriminels pour leurs appels à la violence ou bien pour diffusion de pornographie enfantine ou de recettes de poisons ou d'explosifs, il doit nettement distinguer la liberté d'opinion des insultes et de l'extrémisme racial et religieux.

Mais sous prétexte de la lutte contre l'extrémisme et la pornographie sur Internet, les fonctionnaires sont capables d'effacer la limite qui existe entre une opinion et un fait, un blog personnel et un journal en ligne, d'imposer une censure et de contrôler l'état d'esprit de la partie la plus avancée de la société.

En Russie, deux tendances s'opposent avec un succès changeant. La Douma d'Etat (chambre basse du parlement russe) n'a pour l'instant examiné aucun des projets de loi dans lesquels les auteurs ont souhaité considérer n'importe quel site comme un média. Ceci entraînerait la nécessité d'enregistrer chaque site auprès du Service fédéral pour le contrôle du respect de la législation en matière de communications de masse et la protection de l'héritage culturel (Rosokhrankoultoura) et la possibilité de fermer tout site après trois avertissements du service.

Le directeur de Rosokhrankoultoura Boris Boïarskov estime que la législation existante suffit pour lutter contre les infractions à la loi sur le web. Enregistrer ou non son site est l'affaire personnelle de l'auteur, a-t-il déclaré. Cependant, les fonctionnaires régionaux considèrent chaque déclaration vexante sur Internet comme une insulte publique.

Dmitri Tachlykov, qui a injurié sur un forum Internet le gouverneur de Vladimir, Nikolaï Vinogradov, a été condamné en décembre 2007 à une amende de 10.000 roubles (environ 272 euros), pour insulte envers un représentant du pouvoir. Mercredi, Journée internationale pour la liberté d'expression sur Internet, le parquet de Syktyvkar a renvoyé devant le tribunal l'affaire du musicien Savva Terentiev, accusé d'attiser la haine interethnique et sociale pour avoir publié un commentaire négatif concernant la police locale dans un blog de Livejournal. M. Terentiev pourrait ainsi devenir le premier "cyberdissident" russe, car il risque jusqu'à deux ans de prison pour cette "discussion entre amis" sur Internet.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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