"Nous avons perdu une personnalité extraordinaire. C'était un saint vivant que nous avons eu la chance de connaître. En revanche, nous avons désormais un intercesseur dans l'au-delà", a indiqué à RIA Novosti l'archiprêtre Serafim Gan, son secrétaire particulier, interrogé par téléphone.
Le métropolite Laur est décédé dimanche à Jordanville, près de New York, à l'âge de 80 ans.
Reconnaissant qu'il était encore "prématuré" d'évoquer la canonisation du métropolite, le père Serafim a raconté: "Hier, quand nous entrions dans l'église, nous avions l'impression de toucher la dépouille d'un juste, non d'un défunt comme les autres, un juste qui avait donné aux autres l'exemple de l'amour et de la résignation".
"C'est avec une grande tristesse que nous avons accueilli sa disparition subite, nous étions tous sous le choc", a indiqué l'archiprêtre. D'après lui, le métropolite avait contracté un rhume et se sentait mal pendant la dernière liturgie, il toussait, mais personne ne s'attendait à sa mort.
"La vie de l'Eglise était sa vie. Il entrait dans la cathédrale avant ses confrères, à 4h30 du matin, et posait des cierges (...) Il nous inspirait moins par sa parole que par son exemple, sa résignation et son amour", se souvient le secrétaire du défunt qui l'a accompagné pendant les dernières années de sa vie.
Le métropolite Laur "avait une entière confiance en Dieu et s'abandonnait totalement à la volonté du Seigneur. Il accueillait le bon et le mauvais comme un don divin ou une indication divine", a expliqué le père Serafim.
Le métropolite était très austère à l'égard de lui-même, mais indulgent à l'égard d'autrui, il pouvait punir et réconcilier par son seul regard. C'était "un homme d'une modestie exceptionnelle, un moine en tout, et c'est la raison pour laquelle il bénéficiait d'une immense autorité, était respecté et aimé par toute la diaspora russe", a-t-il relevé.
Interrogé par RIA Novosti, le porte-parole du patriarcat de Moscou, Vladimir Viguilianski, a lui aussi évoqué la canonisation possible du métropolite Laur, mais a jugé cette initiative "prématurée".
"La mémoire d'un homme doit être éprouvée par le temps, et le peuple entier doit l'évoquer dans ses prières", a relevé le représentant du patriarcat de Moscou.
L'Eglise orthodoxe russe hors frontières s'est séparée du patriarcat de Moscou au moment de la révolution bolchévique en Russie, en 1917. La communion eucharistique et l'unité canonique ont été rétablies à Moscou le 17 mai 2007 grâce à l'implication personnelle du président Vladimir Poutine.
