"La montée des mouvements radicaux, c'est le problème de tout le pays. Depuis quelques années, les manifestations d'extrémisme et de radicalisme parmi les jeunes sont fréquentes en Russie et, tout particulièrement, dans les grandes villes", a déclaré le président de la commission de la Chambre civile pour les rapports interethniques et la liberté de conscience, Nikolaï Svanidze, lors d'une audition sur le radicalisme parmi les jeunes à Naltchik, dans le Caucase du Nord.
"Les extrémistes ont de plus en plus souvent recours à la violence à l'égard des minorités ethniques, des migrants et des étrangers", a-t-il indiqué.
Rien qu'en avril dernier, au moins 24 attaques racistes et néonazies ont été enregistrées en Russie, faisant six morts et une quarantaine de blessés. Outre Moscou, des agressions ont été enregistrées à Vladivostok, Kazan, Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod, Penza et Stavropol.
"Au total, depuis le début de l'année, plus de 200 personnes ont souffert d'agressions racistes et ethniques, dont plus de 50 ont trouvé la mort", a ajouté M. Svanidze.
Le président de la commission a estimé que les institutions de la société civile, en particulier les médias, devaient jouer un rôle important dans le règlement de ces problèmes.
"Le rôle des médias est très important dans l'exacerbation des radicalismes et la pacification des conflits. C'est une arme à double tranchant: tout dépend de celui qui l'utilise et comment. La presse peut jouer un rôle négatif, mais également un rôle exclusivement progressiste. Et notre mission est d'emprunter cette deuxième voie", a-t-il dit.
M. Svanidze a appelé à faire preuve d'une "grande fermeté" face à la presse sans toutefois porter atteinte à sa liberté. "Il faut responsabiliser les médias sans toutefois réduire leur liberté qu'il faut au contraire élargir", a-t-il poursuivi.
Le délégué de la Chambre civile a cité la langue russe parmi les facteurs unificateurs de la société.
"La langue russe est un trait d'union entre les différents peuples de Russie, entre chacun de ces peuples et la culture mondiale. Sous ce rapport, son rôle est très difficile à surestimer", a résumé M. Svanidze.
