"Le nom de l'empereur Nicolas II a pendant longtemps été diffamé et voué aux gémonies, son assassinat même, comme celui de ses proches, a été justifié par des intérêts politiques présumés", a déclaré le patriarche Alexis II de Moscou et de toutes les Russies dans un message adressé aux délégués d'un forum orthodoxe qui s'est ouvert à Ekaterinbourg, dans l'Oural, le lieu du régicide.
"Mais l'Eglise, par la bouche de Saint-Tikhon (le dernier patriarche de la Russie impériale, NDLR), avait déclaré qu'aucun objectif politique et aucune réforme ne pouvaient être réalisés sur le sang des innocents, a fortiori des enfants", a-t-il souligné.
Selon le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le massacre de la famille impériale a marqué le début d'une vague de crimes qui ont assombri pendant des décennies l'existence du peuple russe.
Alexis II a cité les propos du dernier tsar transmis par sa fille aînée Olga: "Ce n'est pas par le Mal que le Mal sera vaincu, il le sera par l'Amour".
La grande-duchesse Olga Nikolaïevna Koulikovskaïa-Romanova, une héritière de la dernière dynastie impériale russe, et l'évêque Michel de Genève et d'Europe occidentale, représentant de l'Eglise orthodoxe russe hors frontières, sont attendus à Ekaterinbourg pour les cérémonies officielles.
Les cérémonies doivent débuter par une procession de la croix qui se déroulera entre l'église de Tous-les-Saints-de-la-Terre-russe-sur-le-Sang-versé et le Palais omnisports où une foire orthodoxe doit s'ouvrir.
Une liturgie nocturne aura lieu entre 23h30 à 04h00, heure locale, en l'église de Tous-les-Saints-de-la-Terre-russe-sur-le-Sang-versé, et de la musique religieuse sera jouée pendant toute la journée devant le bâtiment.
Nicolas II, le dernier empereur de Russie, et les membres de sa famille furent assassinés par les bolcheviks dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg après la révolution d'octobre 1918. En 2000, le Concile épiscopal de l'Eglise orthodoxe russe les a canonisés en qualité de "martyrs".
La famille impériale n'a pourtant jamais été réhabilitée par l'Etat russe. "Nous sommes convaincus que la société contemporaine et l'Etat devraient donner une évaluation morale à ce crime commis en 1918", lisait-on dans un acte final adopté à l'issue du Concile épiscopal de l'Eglise orthodoxe russe qui a eu lieu en juin dernier à Moscou.