Cyrille intronisé à la tête de l'Eglise orthodoxe russe (SYNTHÈSE)

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Le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies, élu à la tête de l'Eglise orthodoxe russe le 27 janvier dernier, a été officiellement intronisé dimanche en la cathédrale du Christ-Sauveur.
MOSCOU, 1er février - RIA Novosti. Le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies, élu à la tête de l'Eglise orthodoxe russe le 27 janvier dernier, a été officiellement intronisé dimanche en la cathédrale du Christ-Sauveur.

Comme le veut la tradition, tous les métropolites ont clamé en choeur "Axios!" ("Il est digne", en grec) avant que le nouveau primat des orthodoxes russes ne s'assoie à trois reprises sur le trône placé à l'intérieur de l'autel, aidé de deux métropolites.

UNITÉ DE L'ÉGLISE, DIALOGUE AVEC LA SOCIÉTÉ

Dans son discours d'intronisation, le patriarche Cyrille s'est engagé à préserver l'unité de l'Eglise orthodoxe russe.

"Un patriarche c'est le gardien de l'unité de l'Eglise et, avec ses confrères évêques, le champion de la pureté de la foi", a-t-il souligné, affirmant sa détermination à combattre le schisme et l'hérésie.

Le nouveau patriarche a également souligné la nécessité de défendre les "frontières canoniques" de l'Eglise russe, tout en respectant la souveraineté des Etats indépendants nés sur le territoire de la Russie historique et en renforçant les liens spirituels avec leurs peuples "au nom de la préservation des valeurs de la civilisation orthodoxe".

Cyrille a par ailleurs appelé au dialogue entre l'Eglise et la société, estimant que "les gens doivent apprendre à conjuguer leurs valeurs personnelles et la parole de Dieu avec les réalités d'aujourd'hui".

Le patriarche a enfin promis de promouvoir l'éducation religieuse des jeunes, "objet constant de ses soucis", pour les protéger face à la "propagande de la violence et du libertinage".

SÉPARATION ENTRE L'ÉGLISE ET L'ÉTAT

Le nouveau chef des orthodoxes russes a insisté sur la séparation entre l'Eglise et l'Etat, consacrée par la Constitution, s'adressant au président Dmitri Medvedev et au premier ministre Vladimir Poutine, tous deux présents à la cérémonie en compagnie de leurs épouses.

Dans son allocution, le président russe a pour sa part espéré un "dialogue intense et solidaire" entre l'Eglise et l'Etat.

"C'est un énorme événement dans la vie des Russes et de tous les peuples orthodoxes. Cet événement ouvre une nouvelle ère de l'orthodoxie en Russie et, nous l'espérons, crée un cadre nouveau pour un dialogue intense et solidaire entre l'Eglise orthodoxe russe et l'Etat", a-t-il affirmé.

Selon M. Medvedev, le ministère patriarcal est une croix lourde à porter. "Aujourd'hui quand la Russie évolue, quand le monde reste contradictoire et apporte des problèmes comme il y a des siècles, un travail commun, une coopération entre l'Etat et l'Eglise orthodoxe russe s'impose dans l'intérêt du développement de notre pays et de tous les peuples orthodoxes", a-t-il dit.

La Russie est un Etat hétéroclite où cohabitent des représentants de différentes ethnies et confessions, d'où la spécificité de la mission confiée aux patriarches de Moscou, a encore estimé M. Medvedev.

Détail éloquent: l'épouse du président russe, Svetlana Medvedeva, a été la première laïque à recevoir la communion des mains du patriarche Cyrille, lors de la célébration eucharistique qui a couronné la cérémonie d'intronisation.

DIALOGUE AVEC LES ÉGLISES SOEURS

Le patriarche Cyrille s'est engagé à poursuivre un dialogue "ouvert" avec les autres Eglises orthodoxes.

"Le primat de chaque Eglise orthodoxe doit veiller à l'unité de l'orthodoxie dans le monde", a-t-il souligné, s'adressant aux quatorze Eglises orthodoxes du monde qui ont fait venir à Moscou leurs délégués à l'occasion de la cérémonie d'intronisation

Le ministère d'Alexis II, le prédécesseur de Cyrille, a été marqué par la réunification de l'Eglise orthodoxe russe relevant du patriarcat de Moscou et de l'Eglise orthodoxe russe hors frontières, séparées pendant presque 90 ans après la révolution bolchévique d'octobre 1917.

CÉRÉMONIE

C'est la première fois que la cérémonie d'intronisation d'un patriarche a eu lieu en la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, haut-lieu de l'orthodoxie construit sous Alexis II sur la place d'une église que Staline fit sauter en 1931. Seul le trône patriarcal fut sauvé par miracle, transporté dans la laure Alexandre Nevski juste avant le dynamitage.

Lors de la cérémonie, le patriarche Cyrille s'est vu remettre les attributs du pouvoir patriarcal: un sakkos, ample dalmatique avec une croix dans le dos, un omophorion, large bande d'étoffe blanche ornée de plusieurs croix, une croix patriarcale et une mitre, une chape verte aux initiales PC (patriarche Cyrille) et une cuculle blanche surmontée d'une croix, spécialement créées pour la cérémonie, mais aussi la crosse en bois incrusté d'or du métropolite Pierre (XIVe s.), l'une des reliques les plus précieuses de l'Eglise orthodoxe russe.

Le métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad a été élu le 27 janvier à la tête de l'Eglise orthodoxe russe, succédant à Alexis II décédé le 5 décembre 2008. Sa candidature a été appuyée par plus de 70% des délégués du Concile épiscopal.

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