Selon le Parquet général, le nombre de personnes condamnées en 2009 pour des délits liés à la corruption a dépassé de 20% celui de 2008. Mais il est toujours difficile de punir les fonctionnaires de haut rang en Russie, reconnaît-il. Selon les experts, la lutte anticorruption n'a fait qu'intensifier la corruption, les fonctionnaires cherchant à encaisser le plus possible avant de partir.
Au cours du premier semestre 2009, le mondant d'un pot-de-vin moyen a presque triplé par rapport à la même période de 2008, dépassant les 27.000 roubles (616 euros), a calculé le DES. Le nombre de délits révélés liés à la corruption a augmenté de 15% (à 24.000).
Selon le président russe, Dmitri Medvedev, la nouvelle législation anticorruption devra améliorer la situation dans ce domaine. "Nous avons un plan national, un paquet de lois anticorruption, nous avons adopté des actes légaux, j'ai signé une version modifiée des règles de conduite des fonctionnaires", a rappelé le chef de l'Etat, en exhortant les organes judiciaires à faire plus souvent recours à ces documents.
En raison de ces changements, à savoir du durcissement de la lutte anticorruption, les fonctionnaires corrompus peuvent, en effet, être enclins à se remplir les poches autant que possible, estime Elena Panfilova, directrice de la filiale russe de Transparency International. Qui plus est, en temps de crise, d'énormes flux d'argent passent entre les mains des fonctionnaires.
Cependant, pense Dmitri Medvedev, il serait exagéré de dire que les fonctionnaires pourris cherchent à "se gorger de sang" avant qu'il ne soit trop tard. D'après Mme Panfilova, les dernières tentatives des fonctionnaires de s'enrichir au détriment de l'Etat n'auront pas un impact considérable sur le volume de la corruption dans le pays. C'est que sous la pression du président, les organes judiciaires sont aujourd'hui contraints de révéler ce qui était caché et d'intensifier leur travail, faisant connaître à l'opinion publique la situation réelle dans ce domaine.
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