Le journal d'opposition Novaïa Gazeta partenaire russe de WikiLeaks

Le trihebdomadaire moscovite Novaïa Gazeta est devenu mercredi le partenaire officiel de WikiLeaks, indique un communiqué du périodique, soulignant que l'objectif de ce partenariat est de dévoiler la corruption parmi les hauts fonctionnaires russes.

"Julian Assange a déclaré que les citoyens russes allaient apprendre beaucoup sur leur pays. Il ne bluffait pas. Les dépêches diplomatiques américaines ne constituent qu'une faible partie du dossier réuni par WikiLeaks. Notre coopération visera principalement à démasquer les responsables politiques corrompus. Désormais, nul d'entre eux ne sera protégé contre la vérité", lit-on dans le communiqué.

Le 28 novembre, le site WikiLeaks, spécialisé jusqu'alors dans la publication de documents secrets sur les opérations militaires des Etats-Unis en Afghanistan et en Irak, a de nouveau déclenché un tollé international en diffusant des documents confidentiels de la diplomatie américaine.

"Ce site a beaucoup d'ennemis dans les plus hauts milieux politiques, parmi les généraux et les bureaucrates, mais il compte beaucoup plus de partisans parmi les simples gens. Ce phénomène s'explique facilement: on a longtemps expliqué à un soldat ayant perdu ses jambes en Afghanistan qu'il avait versé son sang au nom de la sécurité nationale, mais voilà qu'Assange arrive et montre que les belles paroles sur la sécurité nationale ne servent en réalité qu'à dissimuler les intérêts d'une poignée de fonctionnaires privilégiés couchant avec des prostituées, et de politiciens cupides prélevant un pourcentage sur chaque mètre de gazoduc. Ces personnes sont prêtes à disserter sur la liberté d'expression tant que cette liberté ne fasse peser une menace sur leur pouvoir et leur vie heureuse. WikiLeaks constitue la première tentative d'incarner l'idée d'une liberté absolue de l'information", souligne la Novaïa Gazeta.

Fondé en 1993 à Moscou, ce journal d'opposition est très critique vis-à-vis des autorités russes. Sa rédaction a depuis lors perdu six journalistes, dont Anna Politkovskaïa assassinée en 2006.