Le meurtre du cheikh Saïd Afandi, chef spirituel musulman parmi les plus reconnus du Daghestan, le blasphème, la profanation d'églises et d'autres choses sacrées mettent à l'épreuve la paix civile dans le pays, a estimé jeudi le Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Cyrille.
"La paix civile dans notre pays est une nouvelle fois mise à l'épreuve (…). Des chefs religieux font l'objet d'attentats, des églises, des mosquées et des synagogues sont profanées, des symboles de la foi et de la culture spirituelle sont bafoués. Des tentatives sont entreprises pour inciter les adeptes des confessions traditionnelles à la vengeance et au conflit", a déclaré le chef de l'Eglise orthodoxe russe, en exprimant ses condoléances à l'occasion de l'assassinat du cheikh Saïd Afandi.
Et d'ajouter que des malveillants "cherchaient à compromettre la stabilité sociale non seulement au Daghestan mais dans l'ensemble de la Russie".
Le Patriarche a appelé "toutes les personnes de bonne volonté à conjuguer leurs efforts pour renforcer la paix, rétablir la justice et empêcher l'escalade de la tension au sein de la société".
Six personnes parmi lesquelles le cheikh modéré Saïd Afandi ont été tuées mardi 28 août dans un attentat commis par une femme kamikaze au Daghestan. De nombreuses églises ont été vandalisées et des croix sciées en Russie depuis la condamnation de trois jeunes membres du groupe punk féminin Pussy Riot à deux ans de prison chacune pour hooliganisme dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou, haut lieu du culte orthodoxe russe. En soutien des Pussy Riot, une militante Femen a scié devant une caméra une croix catholique érigé en mémoire des martyrs du communisme.
