Rentrée à Moscou, la numéro neuf mondiale a accordé une interview à Maria Kouznetsova, correspondante du quotidien russe Izvestia.
Question: Quelles sont vos impressions du tournoi?
Réponse: Affreuses. J'ai perdu et je suis repartie le lendemain, je fais toujours comme ça. Et bien sûr, ce temps abominable a tout assombri. C'était très ennuyeux. On ne pouvait même pas aller se promener dans la rue. Les matchs étaient constamment reportés, on devait attendre, sans rien faire, et pour passer le temps, on ne faisait que manger et boire du café. Et encore, je lisais pour tromper mon ennui.
Q.: Et qu'est-ce que vous avez lu?
R. (Elle rit): Mon frère m'a récemment adressé une remontrance, et j'ai décidé de me mettre à lire "Aphorismes sur la sagesse dans la vie" d'Arthur Schopenhauer. Pour être honnête, au début, ce n'était pas très intéressant et je ne comprenais pas tout, mais ensuite j'ai commencé à m'y plonger. C'est si intéressant que maintenant, je lis un autre livre du même auteur.
Q.: Quelles étaient vos relations avec votre frère quand vous étiez enfants?
R.: Parfaites (elle sourit). Mais, à vrai dire, on se voyait très rarement. Dès le plus jeune âge, nous nous entraînions des journées entières et n'avions donc plus de forces pour nous taquiner et nous chamailler. Ensuite, il est parti en Espagne, et plus tard je l'ai rejoint. Je me rappelle qu'il m'avait offert un chiot pour le Nouvel an. Mais cinq jours plus tard, nous avions dû renoncer à lui. Je devais me rendre à un tournoi et ne pouvais pas le prendre avec moi. Il était également difficile de le transporter à Moscou. Ensuite, nous avons eu deux lapins, et eux, ils ont tenu près de trois jours (elle rit).
Q.: En tant que frère aîné, Marat vous protégeait-il quand vous étiez petits?
R.: Je ne me rappelle plus, pour être honnête. Nous nous disputions souvent parce qu'il aimait à mettre de l'ordre à la maison, et moi, au contraire, j'éparpillais tout. Et puis, il m'a expliqué très tôt que le Père Noël n'existait pas. J'étais très déçue, il a balayé toutes mes illusions. Par la suite, nous laissions clairement entendre à nos parents ce que nous voulions recevoir.
Q.: N'êtes-vous pas vexée par le fait que dans de nombreuses interviews, on vous pose essentiellement des questions sur votre célèbre frère?
R.: Mais je ne peux rien y faire. Je n'ai aucun problème avec ça. Je me suis habituée au rôle de la soeur cadette.
Q.: Marat a toujours une allure très naturelle. C'est pour cela sans doute qu'il est devenu l'un des favoris du public. Et vous, comment pourriez-vous vous définir vous-même?
R.: En fait, je ne cherche pas à me distinguer. Je n'aime pas du tout les mondanités. Je sors très rarement. Et du point de vue général, je suis une personne plus réservée. Quand j'étais petite, je suis passée par une période où j'essayais de l'imiter. Je me comportais de la même façon sur le court, je cassais des raquettes. Mais ensuite j'ai pris du recul pour le regarder à tête reposée et je me suis rendu compte que c'était terrible. Qui plus est, je suis une fille.
Q.: Quel est votre rêve?
R.: Je souhaite beaucoup ouvrir un salon de beauté. D'ailleurs, mon frère se moque de moi: "Quelle sorte de femme d'affaires pourrais-tu devenir?", me demande-t-il. "Si tu as de l'argent en trop, alors donne-le-moi", plaisante-t-il.
Q.: Avez-vous un petit ami?
R.: Pour l'instant, non. Je n'ai pas encore trouvé celui que je veux. Il me faut un homme de plus de 1,90m.
