Revue de la presse russe du 5 avril

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Traité START: la ratification ne sera pas une mince affaire / L’Ukraine confirme son statut hors bloc / Obama vise les bonnes grâces du lobby pétrolier / Afrique: les chasseurs russes ont le vent en poupe

Kommersant

Traité START: la ratification ne sera pas une mince affaire

 

A peine signé par les présidents russe et américain jeudi prochain à Prague, le traité de réduction des armements stratégiques offensifs entamera son  processus de ratification par le parlement russe et le sénat américain. Il promet d'être tout aussi complexe que l'élaboration du traité qui a duré un an et qui a nécessité les efforts titanesques du Kremlin et de la Maison Blanche, lit-on lundi dans le quotidien Kommersant.

 

L'administration présidentielle russe ne doute pas que la Douma (chambre basse du parlement) et le Conseil de la Fédération (la chambre haute du parlement) ratifieront le document élaboré avec la participation immédiate de Dmitri Medvedev. La Russie, qui voudrait que la ratification soit simultanée, est surtout préoccupée par la façon dont cette procédure se déroulera au sénat américain.

 

Pour que le traité soit ratifié, les démocrates ont besoin d'une majorité qualifiée, celle des deux tiers des 100 sénateurs (67 voix). Cependant, les démocrates ne contrôlent que 57 sièges au sénat. On compte en outre deux sénateurs indépendants, Bernie Sanders et Joseph Lieberman, qui sympathisent avec les démocrates. "Cela étant, il sera problématique d'obtenir d'emblée 8 voix", estime Sergueï Rogov, le directeur de l'Institut des Etats-Unis et du Canada de l'Académie des sciences de Russie.

 

Pour compliquer le tout, les élections visant à renouveler d'un tiers des sénateurs et des membres du congrès auront lieu en novembre: les républicains évinceront les démocrates en perte de popularité. C'est pourquoi la Maison Blanche est très intéressée à ce que la ratification ait lieu avant les élections de novembre. Dans le cas contraire, il faudra probablement rechercher non pas 8, mais 15 à 20 voix.

 

Sergueï Rogov estime que les voix recherchées pourraient apparaître si des personnalités républicaines influentes telles que le sénateur John McCain, rival d'Obama à la présidentielle, se prononçait en faveur de la ratification du traité START. Mais John McCain participera aux nouvelles élections et son soutien à l'accord russo-américain critiqué par les membres de son parti n'est probablement pas avantageux pour le sénateur.

 

La position de certains sénateurs pas intéressés par la réduction des armements est un autre obstacle à la ratification du traité START par le sénat. L'affiliation politique des parlementaires ne joue ici aucun rôle. Par exemple, les sénateurs (aussi bien démocrates que républicains) des Etats concernés par la production, le stationnement ou l'entretien des missiles balistiques intercontinentaux censés être réduits après l'entrée en vigueur du document ont constitué un groupe intitulé "Coalition sénatoriale de soutien aux missiles balistiques intercontinentaux". L'année dernière, la coalition a protesté devant la Maison Blanche contre la réduction du nombre de missiles. Des groupes analogues ont été créés par les sénateurs d'Etats où sont stationnés des bombardiers stratégiques et des sous-marins.

 

Rossiïskaïa gazeta/ Vedomosti

L’Ukraine confirme son statut hors bloc

 

Le président ukrainien Victor Ianoukovitch a supprimé une grande partie des organismes consultatifs hérités de son prédécesseur Victor Iouchtchenko, y compris la commission interdépartementale pour la préparation à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, lit-on lundi dans les quotidiens Rossiïskaïa gazeta et Vedomosti.

 

Des réductions ont également touché trois dizaines des groupes de travail et d'experts, des conseils «nationaux» et d’autres institutions, créés par M. Iouchtchenko au cours sa présidence. Il n'y a là rien d'inattendu, estiment les experts ukrainiens. L'ancien chef d'État qui a perdu à la suite de la réforme politique une grande partie de ses compétences et s'est trouvé confronté en permanence avec le parlement et le gouvernement, était obligé de créer des organismes redondants, au moins à titre de compensation morale. M. Ianoukovitch, qui a consolidé avec succès le pouvoir exécutif et législatif, n'a plus besoin du soutien des commissions (qui nécessitent en plus des moyens budgétaires considérables).

 

«Il s'agit d'optimiser le pouvoir, a expliqué Vladimir Fessenko, directeur  du Centre de recherches politiques appliquées Penta. Quant à l'OTAN, les nouvelles autorités ont fait savoir tout de suite que le statut hors bloc de l'Ukraine leur convient plus. Et les conversations sur l'entrée dans l'OTAN sont pour le moins inopportunes.

 

Victor Ianoukovitch a refusé d'adhérer à l'OTAN, mais il est prêt à discuter du système de sécurité collective proposé en 2008 par Dmitri Medvedev. La participation du pays à un système de sécurité collective pourrait multiplier les menaces à la sécurité du pays et provoquer une flambée de tensions dans les relations internationales, a remarqué le président fin mars. En même temps il a déclaré l'intention de l'Ukraine de prendre part à la discussion sur l'élaboration du nouveau système de sécurité européenne.

 

L’adhésion à l'OTAN crée aussi un risque d’'instabilité intérieure, a prévenu M. Ianoukovitch. Selon un sondage d'automne du centre international Pew Research Center, la participation de l'Ukraine à l'alliance est soutenue par 28% des citoyens du pays, contre 51% qui y sont hostiles.

 

Le refus de Kiev d'intégrer l'OTAN n’aura pas d'incidences sur l'exécution des programmes communs. Le président a promis de coopérer étroitement avec toutes les alliances de défense internationales. Le ministre de la Défense Mikhaïl Ejel a déclaré la semaine passée que les exercices communs passeraient selon le plan, y compris les exercices militaires internationaux Sea Breeze en Crimée. Leur tenue avait été annulée l'année passée par la Rada suprême (parlement ukrainien).

 

Expert

Obama vise les bonnes grâces du lobby pétrolier

 

Le président américain a levé certaines restrictions sur le forage en eau profonde au large des Etats-Unis décrétées par le Congrès dès années 1980 fermant l'accès aux ressources de 80% du plateau continental du pays, lit-on lundi dans le magazine d’affaires Expert.

 

Certains observateurs considèrent cette décision comme une monnaie de change politique: autrement dit, les membres républicains du Congrès qui soutiennent les compagnies pétrolières peuvent maintenant voter le projet de loi sur le changement climatique. Mais, selon la majorité des analystes, c'est la première tentative sérieuse des Etats-Unis pour influer sur les prix élevés du pétrole et réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations de pétrole.

 

L'Est du golfe du Mexique, la côte Atlantique, de la Floride à la Virginie, et le littoral Nord de l'Alaska seront ouverts aux compagnies pétrolières. Selon le Service géologique des Etats-Unis, les réserves de pétrole sur le plateau continental de l'Atlantique constituent environ 750 millions de tonnes, celles de gaz, un peu plus de mille milliards de m3.

 

La côte du Pacifique (Ouest) et les zones continentales "écologiquement sensibles" autour de l'Alaska ne sont pas encore concernées. Mais les représentants du parti républicain insistent sur l'extension de l'accès aux richesses du plateau continental. Ces dix dernières années, les géants énergétiques américains ont de plus en plus de mal à recevoir des licences sur les secteurs d'autres pays. Il ne fait pas de doute qu'ils déploieront le maximum d'efforts en imposant des décisions permettant de compléter le déficit de ressources par des gisements nationaux.

 

En perspective, les actions des Américains peuvent concerner directement notre pays, et pas seulement à cause des prix du pétrole. Il est notoire que la Russie réclame son droit sur le plateau continental de l'Arctique et que les puissances nordiques luttent pour les territoires de cette région riches en hydrocarbures. Il est un fait moins connu: en 1990, et le Secrétaire d'Etat américain et le ministre des Affaires étrangères de l'URSS avaient signé un traité (le fameux "pacte Baker-Chevardnadze") qui cédait sous le contrôle des Etats-Unis environ 46000 km2 du plateau continental de la mer de Béring de la zone économique russe. Conclu dans des circonstances juridiques douteuses, cet accord n'avait pas été ratifié par le parlement russe, c'est pourquoi son application est temporaire (les Etats-Unis n'ont pas respecté la disposition du traité sur la compensation des pertes de ressources halieutiques). Mais les Américains estiment que c'est leur territoire et y arraisonnent périodiquement des bateaux russes. Il n'est pas exclu que la décision d'Obama puisse encourager les compagnies pétrolières américaines à étendre leur influence sur les territoires litigieux.

 

Vedomosti

 Afrique: les chasseurs russes ont le vent en poupe

 

Rosoboronexport, monopole des exportations d'armements russes, a signé des contrats sur la livraison de 16 chasseurs Su-30 à l'Algérie et six à l'Ouganda, pour un montant de plus d'un milliard de dollars, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

Rosoboronexport a signé le contrat de livraison à l'Algérie de 16 avions de chasse Su-30MKI(A) en mars, ont fait savoir le manager d'un des entreprises du complexe militaro-industriel et une source proche de la direction de Rosoboronexport. L'accord est l'exécution de l'option, décidée dès 2006 lors de la signature avec l'Algérie du contrat de livraison de 28 avions de chasse de ce type et achevée en 2009, fait remarquer Konstantin Makienko, expert du Centre d'analyse des stratégies et des technologies. Selon ses calculs, le montant de ce contrat peut atteindre un milliard de dollars.

L'Algérie rééquipant son armée de l’air avec des avions de nouvelle génération, le contrat de livraison de nouveaux appareils produits par la corporation Irkout est donc tout à fait logique, souligne l'expert. Cependant, l'importance de ce contrat est de montrer l'inconsistance complète des déclarations relatives au déclin de l'industrie de défense russe suite au refus par l'Algérie en 2008 d’acquérir 34 avions de chasse MiG-29, plus tard rachetés par les forces aériennes russes, remarque M. Makienko.

 Les avions de chasse polyvalents de type Su-30MKI sont aussi livrés à l'Inde (au total 230 appareils ont été commandés et plus de 120 livrés) et 18 Su-30MKM ont été livrés à la Malaisie. En outre, on attend cette année la signature d'un contrat pour la livraison de 42 avions supplémentaires à l'Inde. Compte tenu du contrat algérien, depuis le début de cette année, Rosoboronexport a conclu des contrats de livraison de nouveaux armements pour presque 7,5 milliards de dollars, a calculé M. Makienko.

 En mars, selon les sources de Vedomosti, un contrat de livraison à l'Ouganda de six avions de chasse Su-30MK2 a été signé par Rosoboronexport. La somme du contrat n'est pas énorme, au maximum 200 millions de dollars selon le manager d'une entreprise de l'industrie de défense. Mais pour la première fois, des nouveaux avions de chasse lourds sont achetés par un pays d'Afrique noire, les négociations auparavant menées avec l'Ouganda portant sur la vente de six MIG-29 plus légers. Ceci n'a rien d'étonnant, fait remarquer Mikhaïl Barabanov, rédacteur de Moscow Defense Brief. L'Ouganda a une réputation de grande puissance militaire de l'Afrique du sud du Sahara, dit l'expert. Rosoboronexport, Soukhoï et Irkout ont refusé de fournir des commentaires.

 

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

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