Revue de la presse russe du 20 avril

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L'Occident veut coopérer plus étroitement avec la Russie en matière de sécurité/L'Iran a trouvé le moyen de se passer de missiles russes/L'OPEP du gaz essaie de manipuler les prix/Russie: un pays attrayant pour les expatriés

Vedomosti

L'Occident veut coopérer plus étroitement avec la Russie en matière de sécurité

L'OTAN souhaite créer un nouveau système uni de défense antimissile, dans laquelle la Russie occuperait l'une des positions clés, lit-on mardi dans le quotidien Vedomosti.

Bruxelles voudrait déployer, sous couvert des consultations, des éléments de la défense antimissile américaine en Europe du Sud. Les experts de l'Institut d'évaluations stratégiques et d'analyse et de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales (IMEMO) de l'Académie des sciences de Russie estiment que les propositions formulées par le Secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, pourraient être le début du "redémarrage" des relations militaires et politiques entre l'Occident et la Russie.

Les Européens sont disposés à abandonner les phobies du passé plus rapidement que les Américains et à édifier un système de défense commun. La déclaration du Secrétaire général de l'OTAN peut signifier que l'Alliance et, plus largement l'Occident, se sont débarrassés des anciennes phobies dans la planification stratégique et la politique courante et qu'ils sont disposés à coopérer plus étroitement.

En ce qui concerne la défense du territoire des pays occidentaux et de la Russie contre les tirs de missiles dotés d'ogives nucléaires ou chimiques, la menace potentielle émane de l'Iran et de la Corée du Nord qui montrent périodiquement leurs muscles, et du Pakistan où un emploi sans consultation préalable de ces armes est également possible. A l’heure actuelle, la défense antimissile n'est pas encore capable de parer l’attaque hypothétique d'un missile balistique lancé de l'Iran ou du Pakistan. La construction de ses nouveaux sites en Bulgarie, en Grèce et en Roumanie prendra beaucoup de temps, l'équipement de navires de guerre d'éléments de la défense antimissile et leur patrouille permanente dans la mer Egée et la mer Noire reviendront cher.

Dans ce contexte, pour les Européens, il est avantageux de coopérer avec la Russie, dont les radars de Gabala (loué à l'Azerbaïdjan) et d'Armavir (sud de la Russie) sont capables de détecter le lancement de missiles sur une majeure partie de l'Asie du Sud et du Sud-Ouest. Moscou est capable de déployer des radars mobiles supplémentaires aux frontières méridionales.

La Russie peut craindre que la coopération ne s'avère un subterfuge tactique et que les missiles antimissiles déployés dans quelques années en Europe du Sud, ne soient dirigés contre les forces nucléaires stratégiques russes. Il existe des problèmes techniques complexes inévitables lors de la création d'armes hautement technologiques. Ainsi, les moyens russes et occidentaux de défense antimissile ont des systèmes différents d’acquisition des cibles et des codes différents d'échange d'informations. Leur uniformisation est possible, mais cela nécessite un haut niveau de confiance entre les partenaires ce qui rendrait impossible l'utilisation de secrets communs contre l'un des alliés. L'échange d'idées des scientifiques et des constructeurs des secteurs high tech russe et étranger peut accélérer le développement de nouveaux types d'armements et de moyens techniques.

Pour l'armée russe, la coopération avec les militaires occidentaux signifierait, à la première étape, l'implantation de hautes technologies de direction et l’élévation du niveau professionnel des officiers. En perspective, le passage à des systèmes d'armements plus modernes entraînera la nécessité de constituer des unités de défense antimissile avec des spécialistes hautement qualifiés et de réduire le nombre de recrues. La coopération dans le domaine de la défense antimissile peut être un pas en avant vers l'intégration de la Russie dans les structures de la sécurité européenne et le changement de l'OTAN elle-même.

GZT.RU

L'Iran a trouvé le moyen de se passer de missiles russes

La République islamique a présenté au monde son propre système de défense anti-aérienne pour remplacer les missiles sol-air S-300 qui ne lui sont toujours pas parvenus de Russie, lit-on mardi dans le quotidien GZT.RU.

Les experts sont certains de l’incapacité des Iraniens de créer eux-mêmes un système sol-air analogue, mais ils ont pu copier le missile HQ9 vendu par la Chine à l'Iran.

De nouveaux types d'armements ont été présentés au défilé militaire de dimanche dernier à Téhéran. Un nouveau système de défense anti-aérienne ressemblant au missile sol-air S-300 a retenu l'attention des experts militaires. Mais, sauf la ressemblance extérieure, les systèmes iranien et russe n’ont rien de commun l’un avec l’autre, affirment les spécialistes.

"Je ne sais pas quel système a été présenté à Téhéran, mais je peux affirmer que les Iraniens ne pouvaient pas créer eux-mêmes une batterie de missile analogue au S-300", a déclaré au quotidien GZT.RU Viktor Litovkine, rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire "Chronique militaire indépendante". Même les Etats-Unis, assure-t-il, ne savent pas fabriquer de tels systèmes: "Les Américains ont de bons systèmes, mais ils n'arrivent pas à créer le nôtre". "Ils pouvaient présenter au défilé un moulage en contre-plaqué ou une copie pneumatique du S-300 qui sont utilisés en vue de tromper l'aviation, ou bien ils ont effectivement présenté un nouveau système sol-air iranien, mais n'ayant rien à voir avec le S-300, sauf la ressemblance extérieure", a ajouté Viktor Litovkine. "La Chine avait acheté une batterie S-300 PMU, a expliqué l'expert. Les Chinois avaient démantelé le premier appareil jusqu'à la dernière vis et essayé de créer un système analogue. Ils s'étaient donné beaucoup de peine durant environ sept ans, mais leur résultat fut nul".

"Les Iraniens ne pouvaient pas créer eux-mêmes un système analogue au S-300", affirme pour sa part le colonel Anatoli Tsyganok, directeur du Centre de prévisions militaires. Comme Viktor Litovkine, il estime que la Chine avait effectivement pu vendre un lot de missiles HQ9 à l’Iran, mais ce matériel ne correspond pas au niveau technique du prototype russe. "Pour comprendre les potentialités du nouveau système de DCA iranien, il faudrait que Téhéran effectue des essais auxquels seraient admis des étranges", estime Anatoli Tsyganok.

Fedor Loukianov, le rédacteur en chef de la revue Rossia v globalnoï politike (La Russie dans la politique globale), admet aussi que Pékin avait vendu un lot de ses missiles sol-air à Téhéran: "Pourquoi pas? Pour les Chinois, le commerce avec l'Iran c’est du business dépourvu de toute idéologie". Cependant, le politologue doute que cette transaction puisse entraîner des conséquences sérieuses pour la Chine dans l'arène internationale. "En ce moment, tout le monde est en train de persuader Pékin d'approuver de nouvelles sanctions contre l'Iran. Par conséquent, personne ne prêtera aucune attention aux systèmes de missiles sol-air vendus. D'ailleurs, il faut d'abord préciser ce qui a été montré au défilé. Il peut s'agir d'un moulage", a résumé Fedor Loukianov.

Nezavissimaïa gazeta/RBC Daily

L'OPEP du gaz essaie de manipuler les prix

Les membres du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) ont décidé de ne pas attendre la hausse du prix du gaz à la suite de l'accroissement de la demande et se sont entendus pour œuvrer ensemble pour la parité entre les prix du gaz et du pétrole, lit-on mardi dans les quotidiens Nezavissimaïa gazeta et RBC Daily.

Cependant, les intérêts des pays possédant 70% des réserves mondiales de gaz naturel sont trop contradictoires et ne permettent pas d'élaborer une position commune, estiment les experts.

"Il est douteux que des ententes soient entérinées par des documents, indique Dmitri Alexandrov, chef du service d'analyse des investissements de la société Univer. Un nouveau mémorandum peut être signé, mais il est peu probable qu'il soit contraignant". Théoriquement, les membres du FPEG pourraient obtenir un changement des prix du gaz en réduisant l'offre (l'extraction et l'exportation). Mais, en pratique, c'est impossible, car les sociétés peu rentables refuseront de le faire, souligne l'expert.

Bien entendu, une pression est exercée sur le marché du gaz par les nouvelles sur le gaz de schiste, entre autres, en Pologne qui pourrait devenir sous peu leader, ou peu s'en faut, de l'extraction du gaz en Europe. Cependant, selon Dmitri Alexandrov, la menace du gaz de schiste polonais n’a qu'un caractère psychologique. "L'extraction active de gaz de schiste ne serait-ce que de 10 milliards de m3 par an est exclue dans les cinq prochaines années en raison des restrictions écologiques et de la rentabilité relative, estime l'analyste. Son extraction en Pologne sera rentable, lorsque le prix du gaz sur le marché spot sera au niveau de 250 dollars les mille m3, ce qui arrangera également Gazprom. Mais personne ne subventionnera l'extraction du gaz de schiste en Pologne".

Le Forum ne pourra pas annuler le marché et lier de nouveau les prix du gaz à ceux du pétrole, estime le directeur général d'East European Gas Analysis (Etats-Unis) Mikhaïl Kortchemkine. L'époque du gaz coûteux est révolue, la déclaration des membres du FPEG restera parole creuse. La Russie a également maintes fois déclaré qu'elle soutenait l'OPEP, mais chaque fois que les membres de cette organisation ont réduit l'extraction du pétrole, elle a augmenté ses exportations grâce à ces réductions. Un mécanisme de réglementation des prix du gaz n'existe pas encore, a déclaré Alexandre Nazarov, analyste du groupe d'investissement Metropol. Pour rapprocher le prix du combustible bleu de son niveau d'avant la crise, le Qatar devrait renoncer à ses livraisons sur le marché spot européen sur lequel il est l'acteur principal.

Selon Mikhaïl Kroutikhine, il n'y a et il ne peut y avoir aucune coordination des prix entre les membres de l'OPEP. "Ils n'arriveront pas à s'entendre, estime-t-il. Même s'ils font de belles déclarations, le Qatar, les Emirats arabes unis, Trinidad et Tobago, l'Egypte, la Libye et le Nigéria continueront à livrer de plus en plus de GNL (gaz naturel liquéfié) en Europe. Quant à Gazprom, il ne réduira ni l'extraction, ni les exportations, par conséquent, d'autres producteurs feront de même".

Vedomosti

Russie: un pays attrayant pour les expatriés

Parmi les étrangers souhaitant travailler hors des frontières de leur pays natal, ils sont 7% à choisir la Russie, Finlandais, Lettons et Ukrainiens en tête, écrit mardi le quotidien Vedomosti.

Selon les experts d’un réseau international de recrutement en ligne, The Network, les pays les plus attractifs pour les demandeurs d’emploi sont les Etats-Unis avec 52%, la Grande-Bretagne (47%) et le Canada (43%). Fin 2009-début 2010, les experts de ce réseau ont sondé 66.000 personnes dans 35 pays.

Seuls 7% des étrangers interrogés aimeraient travailler en Russie, le plus grand nombre des volontaires venant de Finlande (36%), de Lettonie (20%) et d’Ukraine (17%). Au contraire, les plus réticents à venir travailler sont les Philippins et Indonésiens (3%), les Irlandais et Marocains (4%), et les Sud-Africains, Egyptiens, Hongrois et Malaisiens (5%).

Selon Youri Virovets, président de la compagnie HeadHunter (membre du réseau The Network), les étrangers sont avant tout découragés par le coût de la vie en Russie et les craintes concernant leur sécurité personnelle: "Pour la plupart des gens à l’étranger, la Russie reste une contrée sauvage, où l’on peut être tué ou volé sans que personne ne vous défende".

"Pour les Finlandais, travailler en Russie représente une avancée significative, poursuit l'expert. En Europe de l’Ouest, ils ne peuvent obtenir que des positions peu attrayantes, alors qu’ici ils peuvent obtenir de meilleures rémunérations ainsi que de meilleures perspectives de carrière que chez eux. Les Ukrainiens sont plus orientés vers l'Europe occidentale. Ceux qui viennent travailler en Russie sont considérés comme des travailleurs migrants, et les relations avec les Ukrainiens ne sont pas des plus amicales".

D'après les observations de Natalia Kourantova, directrice des ventes du service Russie de Kelly Services, les plus nombreux en Russie arrivent des Etats-Unis, d’Allemagne, de France et de Grande-Bretagne. "Ces pays ont de fortes communautés faisant des affaires dans notre pays", explique-t-elle.

Le haut niveau des salaires est la raison principale pour laquelle les étrangers cherchent à venir travailler en Russie, du moins 70% des demandeurs en sont convaincus. 58% espèrent une rapide évolution de carrière, 49% comptent sur une ambiance favorable dans l'équipe, 48% sur des objectifs intéressants, et 32% sur la possibilité d'une formation supplémentaire.

De l’avis de Mme Kurantova, ceux qui ont déjà travaillé en Russie provoquent une réaction en chaîne en racontant à leurs collègues et amis combien il leur a plu de travailler dans ce pays. Ils aiment travailler en Russie car les conditions du marché et les possibilités de carrière contrastent fortement avec la tranquille "file droite vers la retraite" dans leurs pays.

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

 

 

 

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