Revue de la presse russe du 22 avril

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Gaz bon marché pour l’Ukraine contre le maintien de la flotte russe à Sébastopol/ Ianoukovitch pourrait devenir un partenaire constructif de Moscou/ La Russie s’intéresse de près aux successeurs potentiels de Bakiev/ Les drones israéliens remportent le marché russe

Gazeta.Ru/ Kommersant/ RBC Daily/ Vedomosti

Gaz bon marché pour l’Ukraine contre le maintien de la flotte russe à Sébastopol

 

Dmitri Medvedev et Viktor Ianoukovitch sont parvenus à un accord: la flotte russe restera à Sébastopol après 2017 pour un quart de siècle avec un droit de prolongement tous les cinq ans, écrivent jeudi les quotidiens Gazeta.Ru, Kommersant, RBC Daily et Vedomosti.

En échange, l'Ukraine aura une réduction de 30% sur le gaz jusqu'en 2019, ce qui permettra au pays, selon l'estimation du président ukrainien, d'économiser 40 milliards de dollars. L'entente avec la Russie n'est avantageuse que pour les sponsors du parti de Viktor Ianoukovitch, affirme l'opposition ukrainienne.

L'Ukraine achète actuellement du gaz à 304 dollars les 1000 m3. Compte tenu de la réduction, son prix sera d'un peu plus de 200 dollars. Les plans pour 2010 prévoient la livraison de 36,5 milliards de mètres cubes de gaz. Selon les estimations de Dmitri Alexandrov, l'analyste chez la société d'investissement Univer Capital, depuis le début de l'année, l'Ukraine a déjà pompé 7 à 8 milliards de m3. "Il reste environ 28 milliards. Par conséquent, grâce à la réduction de 100 dollars pour les 1000 m3, l'Ukraine économisera, rien que cette année, 2,8 milliards de dollars, somme que Gazprom perdra en tant que recettes", a calculé l'expert.

Mais ce manque à gagner frappera non pas  Gazprom, mais surtout le budget russe. "La réduction du prix est assurée par la diminution de la taxe douanière à l'exportation que Gazprom doit verser au budget et elle n'affecte pas Gazprom", a expliqué le patron du holding Alexeï Miller.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       La réduction du prix du gaz sera prise en considération lors du paiement du loyer de la flotte russe de la mer Noire basée en Crimée. Aux termes de l'accord de location de la base navale de Sébastopol, Moscou paie 98 millions de dollars par an jusqu'à 2017, rappelle Dmitri Alexandrov. "Du point de vue économique, il est assez étrange de payer 2,8 milliards de dollars au lieu de 98 millions, indique l'expert. La politique a de nouveau pris le dessus".

"Le loyer de la base est inférieur à 0,5 milliard de dollar, mais la Russie paie bien plus, estime Ariel Cohen, l'expert de l'Heritage Foundation (Washington). La flotte est vieille, elle n'est pas très combative. C'est plutôt un paiement pour un changement d'orientation politique". "De toute façon, l'Ukraine est incapable de payer autant que nous voudrions. Mais la flotte, malgré son importance restreinte, est nécessaire pour assurer la sécurité des frontières et, en perspective, celle du gazoduc South Stream", lui objecte Alexandre Charavine, le directeur de l'Institut d'analyse politique et militaire.

Les réductions du prix du gaz russe ne concerneront pas les habitants ukrainiens, ils sont approvisionnés en gaz provenant de l'extraction intérieure, affirme Oles Doniï, député du parti Notre Ukraine à la Rada suprême (parlement ukrainien). "En fait, la réduction du prix ne concernera que l'industrie, dont la majeure partie est concentrée chez les sponsors du parti de Viktor Ianoukovitch", a résumé l'opposant.

Viktor Ianoukovitch a entrepris une démarche risquée, il devra maintenant obtenir la ratification de l’accord au parlement, estime Vadim Karassev, directeur de l'Institut ukrainien de stratégies globales. Il s'agit d'un supplément à l'accord en vigueur et, pour qu'il soit approuvé, il suffit de s'assurer la majorité des députés de la Rada dont le président bénéficie, a déclaré un représentant haut placé du Parti des régions.

Moscou a fait tout son possible pour se protéger contre la non-ratification éventuelle par Kiev de l'accord sur la flotte de la mer Noire ou sa dénonciation à l'avenir. La Russie a insisté pour que la disposition sur la réduction de 30% soit incluse non pas dans les documents sur le gaz, mais dans l'accord sur la flotte de la mer Noire. Par conséquent, s'il n'y a pas d'accord sur la flotte, il n'y aura pas non plus de réduction sur le gaz.

 

Kommersant

Ianoukovitch pourrait devenir un partenaire constructif de Moscou

La situation économique de l'Ukraine est difficile, par conséquent, la réduction du prix du gaz russe est une question de survie pour l'économie ukrainienne, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Une révision des contrats gaziers est inévitable, car l'Ukraine paie pour le gaz plus que les pays de l'UE.

Des discussions rigoureuses sont en cours sur les compensations du manque à gagner de Gazprom. A la veille de la rencontre entre Viktor Ianoukovitch et Dmitri Medvedev à Kharkov, le premier ministre ukrainien Nikolaï Azarov s'était rendu à Moscou pour s'entretenir avec son homologue russe Vladimir Poutine. La Russie recevra ce qu'elle veut, et la majeure partie de ce que devra céder Ianoukovitch, il la prendra à ses adversaires politiques. Le paquet de compensations sera varié, car la principale ressource de Kiev – les gazoducs – a considérablement été dépréciée.

Dans le domaine politique, Moscou recevra plus, s'il diminue sa pression sur l'Ukraine en matière d’intégration politique à laquelle celle-ci n'est pas prête. La question de l'adhésion à l'OTAN est déjà retirée de l'ordre du jour, de même que le projet de créer un axe antirusse de la Baltique jusqu'à la mer Noire. Il a été possible de s'entendre sur la question cruciale de la prolongation de la présence de la flotte russe de la mer Noire en Crimée.

Le même principe - "ne pas faire pression" – est d’actualité pour le domaine humanitaire. Leonid Kravtchouk et Leonid Koutchma élus à la présidence par l'Est et le Sud de l'Ukraine avaient adopté ensuite une politique d'ukrainisation modérée pour renforcer leurs positions dans l'Ouest du pays. Ianoukovitch aurait agi de la même façon, s'il avait remporté l'élection en 2004. Mais bien des choses ont changé depuis. Son prédécesseur, Viktor Iouchtchenko, était allé si loin que Ianoukovitch ne fait que gagner en éliminant ces excès. Il peut parfaitement ne pas réagir à l’hystérie de l'opposition nationaliste: le projet d'édification d'une nation monoculturelle en Ukraine a définitivement échoué.

Ianoukovitch ne doit pas se laisser guider par les attentes liées à l'octroi au russe du statut de deuxième langue officielle. Le statut officiel de la langue russe au niveau régional, l'élimination de la discrimination du russe dans l'enseignement, à la télévision et au cinéma, l’abandon d’une politique antirusse, sont conformes aux intérêts de l'Ukraine et de son nouveau président.

Si Ianoukovitch, Azarov et le Parti des régions sont capables de contrôler le repartage des biens, ils ont une chance de s'assurer une domination politique en Ukraine et de devenir un partenaire constructif de Moscou. Les années précédentes ont-elles appris au Kremlin à apprécier l'existence d'un tel partenaire à Kiev ?

Auteur: Alexeï Miller, chercheur à l'Institut d'information scientifique des sciences sociales de l'Académie des sciences de Russie.

 

Kommersant

La Russie s’intéresse de près aux successeurs potentiels de Kourmanbek Bakiev

Le président kirghiz déchu, Kourmanbek Bakiev, a déclaré hier à Minsk qu'il refusait de reconnaître sa démission, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Il a demandé aux dirigeants mondiaux de continuer à le considérer comme le chef du pays. Ses appels n'ont pas été entendus en Russie: Moscou cherche déjà à savoir sur qui miser lors de l'élection présidentielle.

"Nous attendons la formation d'une nouvelle équipe avec laquelle nous allons réaliser des projets importants", a déclaré  un interlocuteur du quotidien Kommersant au gouvernement russe. La composition de la future direction kirghize ne nous laisse pas indifférente, nous allons suivre de près la situation, mais ce sera le choix du peuple kirghiz".

Selon les experts, la position de la Russie influera certainement sur les résultats de l'élection. "Le facteur russe sera déterminant à l'élection", a déclaré Andreï Grozine, le chef du service de l'Asie centrale de l'Institut des pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI). Tout d'abord, Moscou reste le principal créditeur de Bichkek. Le gouvernement russe a récemment promis au gouvernement provisoire d'accorder 50 millions de dollars supplémentaires (20 millions de dollars en tant qu’aide désintéressée et 30% millions de dollars pour les travaux champêtres du printemps) qui permettront de résorber en partie le déficit budgétaire (285,3 millions de dollars, environ 20%). Le nouveau dirigeant devra régler aussi le problème de la perception de taxes sur les livraisons de produits pétroliers en provenance de Russie (un million de tonnes par an). La levée des taxes permettra à Bichkek d'économiser environ 193 millions de dollars par an, une somme immense pour le Kirghizstan. L'adhésion du pays à l'Union douanière pourrait être une solution au problème, mais il faut d'abord s'entendre avec Moscou.

"Pour s’assurer le soutien de différents groupes de l'élite russe, les principaux prétendants se rendront à  Moscou", estime Andreï Grozine. Le premier hôte de Bichkek révolutionnaire, le vice-premier ministre Almazbek Atambaïev, chargé de l'économie au gouvernement provisoire, s'est déjà rendu deux fois dans la capitale russe depuis le 7 avril et a été reçu par Vladimir Poutine. C'est grâce à lui qu’ont été conclues les ententes sur l'aide de la part de Moscou. Temir Sariev, chargé des finances, prend aujourd'hui le relais: la délégation qu’il conduit débattra au ministère des Finances des conditions concrètes de l'octroi de l'aide russe. "Sariev a déjà commencé à se positionner comme une figure de compromis qui doit arranger Moscou", estime une source proche du gouvernement provisoire.

Les experts sont certains que la Russie ne misera pas sur un seul candidat. "Tous les candidats potentiels peuvent être considérés, dans telle ou telle mesure, comme pro-russes. Moscou ne misera probablement pas sur un seul candidat et agira selon le scénario ukrainien, affirme Andreï Grozine. Quant aux hommes politiques kirghiz, ils agiront en fonction de la situation et tâcheront de plaire à tout le monde: à Moscou, à Washington, à Pékin, à Bruxelles et aux pays voisins".

 

GZT.RU

Les drones israéliens remportent le marché russe

 

La Russie est prête à créer une coentreprise avec Israël pour la production de drones israéliens, a déclaré mercredi le chef du holding russe Rostekhnologuii, Sergueï Tchemezov. Les experts affirment que le choix du partenaire russe se fait « en haut-lieu », lit-on jeudi sur le site GZT.RU

« Le ministère russe de la Défense a acquis 15 drones pour mener des essais, a indiqué M.Tchemezov. Tous ont été achetés en Israël. Après les résultats des tests, nous prendrons une décision quant à la production et les achats ». Bien que l’élaboration de drones ait déjà coûté cinq milliards de roubles, le commandement militaire russe considère que l’élaboration scientifique dans ce domaine reste insatisfaisante.

Il n’a pas encore été déterminé à partir de quelle société russe sera créée la coentreprise. « Ce sera peut-être le consortium Vega ou le groupe aéronautique Irkout, ou une autre entreprise produisant des drones russes et capable de fabriquer des trains d’atterrissage pour les modèles israéliens Searcher ou Hunter, a indiqué à GZT.RU une source au courant des négociations. La société Israël Aerospace Industries (IAI) se dit prête à créer une coentreprise avec n’importe quelle société russe, si telles sont les exigences des acheteurs russes ».

Rouslan Poukhov, directeur du Centre d’analyse stratégique et technologique partage cet avis: « Il semble que l’IAI fait entièrement confiance aux autorités russes pour le choix du partenaire avec lequel créer la coentreprise ».

 Selon M. Poukhov, l’IAI est prêt à mettre en place une production localisée de ses appareils en Russie. Ce qui signifie que les drones israéliens seront produits sous une forme adaptée dans le pays auquel ils seront destinés, comme c’est le cas des automobiles Ford à Saint-Pétersbourg ou du chasseur Su-35 MKI en Inde.

Le ministère de la Défense a indiqué que l’acquisition de drones ne se fera qu’en fonction des besoins des troupes. « Évidemment, l’acquisition de drones ne se fera pas à seule fin de faire un achat ou dans l’unique but de garantir des débouchés à un tiers sur un marché, a déclaré le représentant du ministère de la Défense chargé des achats d’armements. Mais si le produit répond à nos besoins et à ceux de nos unités, qu’il est de qualité et que le prix est raisonnable, bien sûr nous l’achèterons. Cet équipement nous est aujourd’hui tout à fait nécessaire ».

Le holding Rostekhnologuii a été créé en 2007 pour soutenir les concepteurs nationaux des produits technologiques et pour attirer des investissements dans les hautes technologies.

 

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

 

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