Revue de la presse russe du 16 juin

© Flickr / by pedrosimoes7Revue de la presse russe
Revue de la presse russe - Sputnik Afrique
S'abonner
La Journée de l'unité religieuse / La lutte contre le terrorisme dans le Caucase du Nord / Le régime sans visa n’est pas pour demain / La voix des consommateurs

NG-Religuii
La Journée de l'unité religieuse

Une nouvelle date – la Journée du Baptême de la Russie – est apparue dans le calendrier russe. Le 21 mai, la Douma (chambre basse du parlement russe) a adopté des amendements appropriés à la Loi "Sur les Jours de gloire militaire et les dates mémorable de la Russie", écrit mardi le journal.

La nouvelle fête sera célébrée le 28 juillet (le jour où l'Eglise orthodoxe russe commémore, selon l'ancien calendrier julien, l’adoption du christianisme, à la fin du 10e siècle, par le Grand Prince Vladimir de Kiev, et avec lui par tout son peuple). Par conséquent, la Journée du Baptême de la Russie a reçu le statut de fête nationale de même que les huit dates de commémoration déjà existantes.

L'archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, estime que c’est un événement positif: "Que cela plaise ou non, l'orthodoxie a joué un rôle exceptionnel dans le développement de la Russie. Pour tout homme impartial, y compris occidental, il est évident que la mentalité russe a été formée par l'orthodoxie, c’est pourquoi la Journée du Baptême de la Russie marque le point de départ de notre culture et de notre conscience".

Zinovy Kogan, président du Congrès des communautés et organisations religieuses juives de Russie, partage cet avis sur l'importance de l'orthodoxie: "J'approuve l'instauration de la date commémorant le Baptême de la Russie, car l'orthodoxie russe est la force qui unit la Russie, des Kouriles à Kaliningrad. Rien d'autre n'unit tant notre pays, par conséquent, cette fête sera célébrée par tous".

Nafigoulla Achirov, chef de la Direction spirituelle des musulmans de la partie asiatique de la Russie, reste plus réservé. "Toute décision est prise par nécessité, dit-il. Je ne voudrais pas commenter ce fait dans la mesure où cette question ne nous concerne aucunement, c'est l'affaire des auteurs du projet et des législateurs qui les ont soutenus. Je pense que cette fête, de même que, disons, la Journée des gardes-frontières ou celle des cheminots, ne se répercutera nullement sur mon activité ultérieure".

Le service de presse de la Direction spirituelle des musulmans du Daghestan s'est également abstenu de tout commentaire. Son secrétaire, Magomedrassoul Omarov, a refusé de mettre le correspondant de NG-Religuii en contact avec le mufti du Daghestan, en déclarant que cette décision avait été prise à Moscou sans tenir compte de l'avis des musulmans du Caucase. "Cependant, a-t-il ajouté, si cette décision a été prise en vue de développer les rapports d'unification bénéfique, et pas uniquement pour des motifs politiques, la nouvelle initiative peut être soutenue".

Alexeï Smirnov, président de l'Union russe des chrétiens évangéliques-baptistes, estime que l'adoption d'une nouvelle fête est avant tout une décision politique: "Cette date existera, car notre Etat est, en fait, orthodoxe. Cependant, cette fête est tout d'abord religieuse, car seuls les croyants comprennent l'importance et la signification du baptême". Il invite à ne pas surestimer l'importance de la fête, si elle est célébrée sans s'accompagner d'un élément cognitif: "Il importe que l'Eglise orthodoxe prenne sur elle la charge d'expliquer le sens évangélique du baptême, pour que les gens comprennent ce que cela signifie et pourquoi cela a été fait".

Rossiïskaïa gazeta
La lutte contre le terrorisme dans le Caucase du Nord

Depuis le début de l’année, 240 terroristes et leurs complices, ainsi que 11 chefs de groupes armés clandestins ont été neutralisés dans le Caucase du Nord, a annoncé Alexandre Bortnikov, directeur du Service fédéral de sécurité (FSB), lors d'une réunion du Comité national antiterroriste, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

La semaine dernière a été l'une des plus fertiles pour les services de sécurité russes. Premièrement, au cours d'une brillante opération spéciale effectuée en Ingouchie, Ali Taziev, un des chefs terroristes, a été capturé vivant. Ce terroriste, surnommé Magas, échappait à la justice depuis 12 ans en tuant impunément des gens et en perpétrant des attentats sanglants. Deuxièmement, un groupe de 10 terroristes dirigé par un ressortissant d'Arabie Saoudite, Yasser, a été éliminé dans le district de Vedeno, en Tchétchénie. On sait que ce bandit a été coordinateur des organisations terroristes internationales dans le Caucase du Nord.

La capture de Magas est un succès important des services secrets, car peu de bandits de cet acabit ont été saisis. Ils refusaient de se rendre, se battaient jusqu'à la dernière cartouche ou se faisaient sauter.

En ce qui concerne d'autres dirigeants de la guérilla islamiste, par exemple, Saïd  Bouriatsky, Rouslan Guelaïev ou Chamil Bassaïev, on avait vainement tenté de les saisir vivants. Ces cinq dernières années, les forces fédérales avaient deux fois annoncé la mort de Taziev. D'abord, il aurait été identifié parmi les terroristes tués à Beslan, ensuite, après l'extermination de la bande de Bassaïev, en juillet 2006.

Les noms de la plupart des organisateurs des actes terroristes commis dans le métro de Moscou et à la gare de Derbent (Daghestan) ont été neutralisés, a fait savoir le directeur du FSB. Comme on l'a appris lors de la réunion du Comité national antiterroriste, au cours des deux derniers mois, les forces de sécurité et de l'ordre ont déjoué plusieurs attentats terroristes, entre autres, à l'occasion de l'anniversaire de la Grande Victoire et de la Journée de la Russie.

Cependant, selon Alexandre Bortnikov, il n'est possible de liquider entièrement les groupes clandestins de terroristes dans le Caucase du Nord qu'à condition d'éliminer le soutien dont bénéficient les terroristes de la part de la population locale. Selon le directeur du FSB, tout en poursuivant la lutte énergique et intransigeante contre les terroristes, il est nécessaire d'agir de façon persévérante en vue d'éroder l'infrastructure du terrorisme, d'éliminer les causes et les conditions qui contribuent à la radicalisation d’une certaine partie de la population, dont la complicité constitue la base des terroristes.

Profil
Le régime sans visa n’est pas pour demain

La Russie a abordé le sujet du régime sans visa pour la première fois en 2002, lorsque le problème de transit à Kaliningrad avait été aggravé par l’élargissement de l’UE. Au début, il était question d’un régime particulier de circulation pour les habitants de la région de Kaliningrad. Par la suite, on l’avait envisagé à l’échelle nationale, écrit mercredi l’hebdomadaire Profil.

Toutefois, il y a eu une substitution subtile de concepts. Au lieu d’un régime sans visa, les parties ont signé en 2007 un accord pour la simplification des procédures de délivrance pour une certaine catégorie de personnes qui, notons le, n’avaient jamais eu de problèmes particuliers pour obtenir un visa. Les autorités ont ainsi estimé avoir rempli leur mission.

Il existe des raisons techniques qui empêchent l’instauration rapide d’un régime sans visa mais il possible d’y remédier. La modernisation des infrastructures frontalières, dont la Russie a elle-même besoin, peut être accélérée. L’introduction des passeports biométriques est en plein essor, or un tel document est censé le visa. Une entrée sans visa ne signifie pas une absence totale de contrôle. Une personne franchissant la frontière de l’espace Schengen avec un passeport biométrique est enregistrée dans la base de données pour toujours. S’il est nécessaire, elle pourrait se voir refuser une nouvelle entrée sans explications. Les personnes de pays tiers, en respectant les voies légales, peuvent être arrêtées à la frontière, et lorsqu’elles cherchent à traverser la frontière illégalement, elles ne demandent pas de visa.

Tout cela mérite d’être discuté s’il existe une volonté politique de lever les obstacles de visa. C’est le cas du côté russe. Dmitri Medvedev a remis à ses interlocuteurs le projet de l’accord.

L’Europe suit une idée fixe, estimant qu’un régime sans visa avec un pays voisin est une récompense pour son succès dans le progrès vers le modèle européen. Ce point de vue est tout à fait justifié à l’égard des pays prétendant à l’adhésion à l’UE. Mais cette logique ne s’applique pas à la Russie car il n’y a pas eu les transformations prévues 15 ans auparavant selon le modèle européen. Apparemment cela ne risque pas d’arriver car la Russie ne prétend qu’à une intégration équitable, or l’Union Européenne n’a pas l’influence suffisante pour imposer sa vision des choses.

Une circulation sans visa entre la Russie et l’UE ne sera possible que lorsque la logique de la prise de décisions sera fondée sur la considération de profit. Ce n’est pas un hasard si les pays impliqués dans une activité économique frontalière avec la Russie ou intéressés par l’attraction de touristes russes sont les plus bienveillants à l’idée de la suppression des visa.

Vedomosti
La voix des consommateurs

Imaginez un instant que notre gouvernement refuse de soutenir les entreprises nationales et qu’il mette en tête de sa politique économique les intérêts des consommateurs. Qu’est ce que cela changerait dans la vie russe? écrit mercredi le quotidien Vedomosti.
Dans un premier temps, les barrières commerciales s’effondreront : le gouvernement annulera les taxes douanières et les autres restrictions pour l’importation. Comme on le sait, les barrières commerciales redistribuent injustement les richesses des consommateurs aux chefs et aux employés des entreprises productrices. Sachant qu’en raison des taxes, les produits importés sont toujours plus chers par rapport aux produits locaux, les producteurs nationaux peuvent ajuster leurs prix au niveau des produits étrangers avec les mêmes frais. Mais le profit injustement gagné est payé par le consommateur local. Quel serait donc le résultat de la suppression des barrières commerciales? Une baisse immédiate des prix de pratiquement toutes les marchandises de 5 à 25%.

En second lieu, le gouvernement tentera de défendre le consommateur en supprimant les subventions croisées. A première vue la population russe fait des économies sur le gaz ou l’électricité au détriment des prix plus élevés pour les industriels. En réalité, les prix pourraient être beaucoup plus bas, aussi bien pour les uns que pour les autres.

Au début, le gouvernement restreint artificiellement la concurrence dans certains secteurs afin que les entreprises puissent obtenir des bénéfices excédentaires, et soient obligées ensuite de dépenser une partie de ces bénéfices pour la régularisation de leurs problèmes. Ce schéma est très éloquent avec l’exemple de Gazprom. C’est la seule des entreprises à être autorisé à vendre du gaz à l’étranger. C’est pourquoi ses bénéfices excédentaires lui permettent de maintenir des prix relativement bas pour la population (comme le demande le gouvernement). Mais si le gouvernement arrêtait de fausser les tendances du marché dans le secteur du gaz, l’économie toute entière serait gagnante. Grâce à la concurrence, les prix du carburant seraient bien plus bas.

En mettant fin à ces monopoles, le gouvernement refuserait le soutien artificiel de certains producteurs nationaux en donnant aux entreprises inefficaces l’occasion de disparaitre. Le gouvernement mettrait en place une concurrence loyale, dont le principal atout serait la tendance vers la production et l’innovation. Si un homme d’affaire sait que sans nouvelles marchandises ou sans amélioration de l’efficacité de production des marchandises existantes il sera exclu du marché, il sera obligé d’investir dans les innovations, et non pas dans les lobbies.

Une concurrence ouverte avec les producteurs étrangers dans la lutte pour le consommateur local est capable de faire des miracles dans le cadre de la modernisation. Et la première chose remarquée par le consommateur sera la baisse des prix.

Tout le monde comprend que les prix des marchandises en Russie sont artificiellement surélevés. Rien que « l’impôt de corruption » y ajoute 15%. Il est étrange de constater que la lutte pour la baisse des prix n’est pas encore devenue la base d’un programme politique.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала