Revue de la presse russe du 14 septembre

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Le système d'exploitation russe pourrait être lancé dans deux ans//Armement contre base militaire//La sécurité économique de l'Etat//Les résultats déplorables de l'embargo//La privatisation généralisée pourrait commencer dès cette année

 

Novaïa Politika

Les résultats déplorables de l'embargo

L'embargo sur l'exportation de céréales introduit à partir du 15 août était, pour l'instant, la seule mesure sérieuse prise par le gouvernement russe pour empêcher la brusque hausse du prix du pain due à la sécheresse et à la mauvaise récolte, écrit mardi le magazine en ligne Novaïa Politika.

D'après les données du cabinet d'analyse russe SovEcon, l'exportation de céréales par la Russie a atteint en juillet 1,55 million de tonnes (dont 1,35 million de tonnes de blé). D’autres données ont également été publiées en même temps. C'est un record d'exportation de céréales. Il a été atteint par les fournisseurs russes qui avaient remporté des appels d'offres nationaux en Egypte, en Tunisie et en Irak pour la livraison, justement en juillet, de 750 000 tonnes de céréales. Cette victoire a été remportée dans le contexte de la vente de céréales nationales aux prix de dumping. Les vendeurs russes se sont montrés plus lents que leurs collègues étrangers qui avaient rapidement élevé les prix de leurs produits.

L'embargo a mis fin à cela. Bien plus, des rumeurs ont immédiatement circulé que la Russie achèterait des céréales, on a cité le chiffre de 2 millions de tonnes.

Les actions de la Russie, réelles et éventuelles, ont provoqué la hausse des prix des céréales sur le marché mondial. Dans ces conditions, les agriculteurs russes ont trouvé très désavantageux de vendre des céréales aux prix intérieurs russes.

Le résultat est déplorable : les propriétaires des céréales russes refusent obstinément de les vendre en rêvant des prix mondiaux, de plus en plus alléchants. Les tentatives du gouvernement russe de ranimer le marché des céréales restent, pour l'instant, vaines. Le 9 septembre, le ministère de l'Agriculture a été contraint de déclarer, en réponse aux provocations des journalistes, qu'il n'envisageait pas de procéder aux prélèvements alimentaires ou d'accroître la pression administrative sur les agriculteurs. Cependant, la liste des mesures de réglementation du marché céréalier est courte.

On parle actuellement de saisie éventuelle de céréales pour non-remboursement de crédits. Cette menace empêchera d'atermoyer la vente de céréales jusqu'au printemps prochain en espérant que le gouvernement changera d'avis. Mais il y un autre aspect du problème: il est difficile de prévoir combien de temps tiendra l'économie, en fait, dans les conditions de la liquidation du commerce céréalier.

Il y a un autre moyen de faire pression sur les agriculteurs : commencer à vendre des céréales du fonds d'intervention. Le gouvernement assure que ses stocks constituent 9,5 millions de tonnes. Mais la position des autorités sur cette question est encore si incertaine qu'elle ne fait que provoquer une nervosité accrue sur le marché. Entre-temps, les prix en magasins font de plus en plus peur. Selon les estimations de la Chambre civile, le coût minimal du panier de la ménagère s'est accru en août de 8%.

L'introduction de l'embargo sur l'exportation était une décision assez impulsive. Son avantage principal garantit le résultat: la frontière est fermée, tout reste en Russie. Mais il est fort possible que les inconvénients de ces actions brusques prévalent sur les avantages. Par conséquent, le gouvernement doit déterminer d'urgence ses mesures ultérieures. Sinon, les prix de nombreux produits (même ceux n'ayant rien à voir avec les céréales) pourraient sérieusement augmenter.

 

Vzgliad

 

Le système d'exploitation russe pourrait être lancé dans deux ans

Lundi, Dmitri Medvedev a été informé des derniers progrès dans la création du " Windows russe " : il pourrait être lancé en 2012. Les experts affirment que ce système présentera plusieurs avantages par rapport au produit du monopoliste Microsoft, écrit mardi le quotidien Vzgliad.

Lors de la rencontre avec le président Dmitri Medvedev, le directeur de Rostekhnologuii (corporation publique russe), Sergueï Tchemezov, a déclaré que l'élaboration du nouveau système d'exploitation débuterait dans trois villes : Samara, Novgorod et Toula. Le projet sera basé sur le noyau du système d'exploitation libre Linux (open source).

La société informatique Sirius a déjà été créée. Elle intègre une nouvelle entreprise chargée de la création de logiciels libres. Le système d'exploitation moderne russe sera créé par cette entreprise.

Comme l'a expliqué Dmitri Medvedev, la création d'un système d'exploitation russe est avant tout nécessaire pour préserver la sécurité nationale. " Souvent, les titulaires des droits sur certains logiciels des grandes entreprises informatiques ne nous transmettent pas les codes, et en cas de problème nous sommes incapables de réparer le système, et s'il s'agit de systèmes plus complexes, y compris de défense, cela représente un risque ", a expliqué le président.

Rappelons que le système national d'exploitation sera élaboré dès 2011. Le code source de Linux y sera utilisé à plus de 90% car la Russie ne dispose pas de cadres, d'expérience et de capacités pour créer son propre système en partant de zéro. Selon certaines sources, le financement du programme constituera près de 10 milliards de roubles (plus de 250 millions d’euro) par an.

Ce sont surtout les ministères et les organismes d’Etat qui sont sensés devenir les plus grands utilisateurs du système national d’exploitation.

Les experts industriels soutiennent la création d'un système d'exploitation national par la Russie. Plus particulièrement, selon le directeur général d'Alt Linux, Alexeï Smirnov, son utilisation reviendra moins chère que Windows.

" L'acquisition des licences nécessitera d'importantes dépenses. Ainsi, 2,7 milliards de roubles (près de 70 millions d’euros) ont été dépensés en trois ans pour les licences destinées aux écoles, commente Alexeï Smirnov. Il s'agit d'un budget colossal, lorsqu'on parle des licences pour les municipalités et les organismes gouvernementaux. Pour cette raison, il est plus raisonnable d'utiliser des logiciels libres ".

De plus, le futur système d'exploitation aura plusieurs avantages par rapport à Windows. " Premièrement, c'est un système libre et donc ouvert à un audit total, fait remarquer Alexeï Smirnov. Deuxièmement, c'est un système multitâche, il est donc fiable d'un point de vue sécuritaire. En particulier, il est plus résistant aux virus. Troisièmement, il est exempt des paiements de royalties sur les licences ".


Kommersant

Armement contre base militaire

Le ministre de la Défense kirghize Abiboulla Koudaïberdiev s'est rendu hier à Moscou, où il a rencontré son homologue russe Anatoli Serdioukov. M. Koudaïberdiev a proposé à Moscou de signer au plus vite l'accord pour l'unification des cinq bases militaires russes, déployées sur le territoire du Kirghizstan, en une seule base. Bichkek est prêt à accueillir sur son territoire la base russe pour une durée de 49 ans avec la possibilité de prolonger ce délai. En échange le Kirghizstan espère recevoir gratuitement de l'armement russe, les livraisons devraient être déduites de la location, écrit mardi le quotidien Kommersant.

À l'heure actuelle, le séjour du contingent militaire russe sur le territoire du Kirghizstan est régi par divers accords. Parmi les cinq bases, la 999e base aérienne à Kant est la principale. À l'époque soviétique, une école de formation de pilotes y était déployée, et en 1992 elle a été placée sous la juridiction du Kirghizstan. Cependant, en été 2002, peu après le déploiement à l'aéroport de Manas d'une base aérienne américaine, la Russie a décidé de déployer sa propre base à Kant. À cet effet, l'accord intergouvernemental a été signé le 22 septembre 2003, il est entré en vigueur le 11 août 2005. La base aérienne à Kant est chargée du contrôle de l'espace aérien d'Asie centrale. Le fonctionnement de la base est assuré par 140 pilotes et techniciens, 130 millions de roubles sont annuellement alloués pour sa maintenance.

Le statut de deux autres bases est régi par l'accord entre la Russie et le Kirghizstan du 5 juillet 1993. Cela concerne le 338e central de communication à grande distance de la marine russe dans le village Karabalta et la 954e base d'essais d'armement anti-sous-marin Koïsary à Karakol sur le lac Issyk-Koul. Et les deux dernières bases font partie d'un système automatisé unifié de surveillance sismique du ministère de la Défense russe.

Selon une source de Kommersant au gouvernement provisoire du Kirghizstan, l'unification de ces bases en une seule, dont le statut et les conditions du séjour seraient régis par un seul accord, avait déjà été examinée par Moscou avec l'ancien président Kourmanbek Bakiev. La source fait remarquer que les accords de principe ont été adoptés en août 2009, lors du sommet informel de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) à Tcholpon-Ata, au Kirghizistan. À l'époque, le président Dmitri Medvedev avait su convaincre M. Bakiev d'approuver le délai de 49 ans du déploiement de la base, ainsi que d’accepter de déployer au sud du Kirghizstan un centre russe de formation sous l'égide des Forces collectives de réaction rapide de l'OTSC. Cependant, cet accord n'a pas été officiellement signé en raison des atermoiements de la part de Bichkek, et en avril le Kirghizstan a été frappé par la révolution.

À l'heure actuelle, selon une source du Kommersant au ministère de la Défense kirghize, Bichkek est prêt à accepter les principales conditions de la Russie : 49 ans de déploiement de la base et l'ouverture d'un centre de formation russe dans le sud du pays. En échange, les autorités kirghizes demandent de l'armement, déduit de la location, ainsi que de conclure l'accord aussi vite que possible. Bichkek propose de ne pas attendre les élections parlementaires d'octobre, lorsqu’un nouveau gouvernement sera formé. La précipitation de Bichkek est tout à fait légitime : en raison de l'instabilité dans le pays, le gouvernement qui ne contrôle pas entièrement la situation au sud voudrait renforcer les unités militaires et le ministère de l'Intérieur.

 

Vedomosti

La sécurité économique de l'Etat

Les autorités prennent un grand nombre de décisions politiques et économiques " au nom de la sécurité ", écrit mardi le quotidien Vedomosti.

La sécurité alimentaire oblige le gouvernement à interdire l'exportation de blé. La sécurité énergétique est l'argument principal pour ne pas admettre les étrangers aux gisements stratégiques de pétrole et de gaz. Les considérations de sécurité expliquent un grand nombre de secrets d'Etat, les dépenses militaires, la loi limitant les investissements étrangers dans 40 secteurs, la nécessité d'apporter une aide militaire et financière à d'autres Etats. Cette liste pourrait être prolongée.

Il est presque impossible de calculer les dépenses consenties pour assurer toutes sortes de sécurités. Lorsqu'il s'agit de sécurité, son coût reste ordinairement en marge. Les Etats font tout en vue d'assurer leur sécurité, telle qu’ils la comprennent: les pays arabes cultivent une espèce spéciale de blé capable de survivre dans le désert, les Chinois acquièrent des parts dans des compagnies pétrolières du Soudan. Le comble est représenté par l'idéologie nord-coréenne du Juche qui soutient que le pays ne doit rien acheter à l'étranger.

Peut-on dire que ce comportement est justifié du point de vue économique? Si la réponse est négative, on est en droit de se demander: que faire pour que l'humanité ne dépense pas ses ressources inutilement?

Citons l'exemple le plus simple, celui du pétrole. Au nom de la sécurité, certains pays (par exemple, la Russie) n'admettent pas les étrangers aux réserves de pétrole, d'autres (la Chine) achètent des gisements de pétrole à l'étranger. Ils espèrent que cela leur permettra de protéger leur économie contre la hausse des prix mondiaux, car les prix intérieurs des produits énergétiques seront plus bas. En réalité, cela n'a aucun sens économique. En subventionnant le prix intérieur du pétrole, les autorités incitent ainsi les producteurs nationaux à consommer trop de ressources énergétiques et l'économie en pâtit dans la concurrence avec d'autres pays.

La même chose se produit lorsque les Etats ferment, sous prétexte d'assurer la sécurité économique, leurs marchés devant les produits étrangers et développent leur propre production de toutes sortes d'articles. L'absence de concurrence prive les producteurs de stimulant pour développer la production et entraîne une arriération technologique de l'économie. Cette dernière diminue la sécurité économique du pays. Il s'avère que les mesures destinées, semble-t-il, à assurer la sécurité économique ont le résultat contraire.

 

RBC Daily

La privatisation généralisée pourrait commencer dès cette année

Au moins deux transactions importantes de privatisation pourraient être conclues d’ici la fin d’année, écrit mardi 14 septembre le quotidien RBC Daily. Pourraient être mises en vente les actions des entreprises d’infrastructure, de transport et des finances, estime Iouri Soloviev, président de VTB Capital. Les acteurs du marché s’attendent à une grande demande pour les actifs auxquels l’Etat participe.

La liste préalable des actifs proposés à la vente comprend les parts des sociétés Rosneft, Sberbank, Sovkomflot, Compagnie céréalière unifiée, RousGuidro et certaines autres. Il avait été annoncé auparavant que les premières transactions impliquant les biens publics ne seraient pas conclues avant 2011. Or, selon les agences d’informations, Iouri Soloviev conseille aux autorités de procéder à la privatisation le plus rapidement possible afin de profiter de la vague de croissance.

La privatisation à grande échelle permettra de réduire le déficit budgétaire. “ Le fonds de réserve est épuisé et la privatisation constitue un moyen supplémentaire de renflouer les caisses de l’Etat, estime Iaroslav Lissovolik, économiste en chef de Deutsche Bank. Cette décision est profitable car elle n’entraîne pas l’augmentation de la dette extérieure de la Russie “.

Selon Andreï Dirguine, analyste de la société BKS – Brokerkreditservis, la privatisation serait liée à la série des campagnes électorales et au besoin aigu d’attirer des moyens supplémentaires éprouvé par l’Etat. Une autre raison consisterait en l’échec des entreprises publiques russes dite “ corporations d'État “. “Avant la crise, les corporations d’Etat se faisaient établir dans presque tous les secteurs et cette tendance était malsaine “, estime l’expert.

Les actifs russes pourraient également intéresser les investisseurs étrangers. “ Nous devons nous rendre compte que la majorité des sociétés russes sont sous-évaluées : elles sont moins chères que les sociétés analogues étrangères, fait remarquer Andreï Charonov, directeur des activités bancaires et d’investissement de la société Troïka Dialog. A l’avenir, les investisseurs étrangers peuvent donc tabler sur une augmentation considérable du prix de ces actions “.

La privatisation élèvera la qualité de la gestion corporative et la transparence des sociétés, espère Andreï Charonov. Nikita Kritchevsky, directeur scientifique de l’Institut de la stratégie nationale, ne partage pas ce point de vue en estimant que l’économie russe ne ressentira aucun impact, positif ou négatif, de ce processus car ce sont tout au plus les portefeuilles d'actions bloquantes qui seront mis en vente.

 

 

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

 

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