Discussion de femmes: Les hommes - célibataires, prêts et voulant s’engager

© Photo Mikhail Kharlamov/ Marie Claire RussiaSvetlana Koltchik
Svetlana Koltchik - Sputnik Afrique
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Le mois dernier, je suis allée à au moins une douzaine de rendez-vous. Tous les hommes que j’ai rencontré, étaient célibataires et d’un âge parfaitement épousable.

Le mois dernier, je suis allée à au moins une douzaine de rendez-vous. Tous les hommes que j’ai rencontrés, étaient célibataires et d’un âge parfaitement épousable. Ils étaient aussi agréables à regarder et à converser avec et pouvaient se vanter de boulots stables.
Plus intéressant encore, tous m’ont dit qu’ils souhaitaient se marier. Pas seulement trouver une chouette petite amie et peut être vivre ensemble si l’arrangement leur convient, mais se marier officiellement, de manière très ennuyeuse à l’ancienne. Certains ont même mentionné qu’ils aimeraient se marier à l’église et avoir 3 enfants, rien de moins.

Mais je n’étais pas franchement surprise. J’ai toujours cru que la soi-disant pénurie d'hommes bien est l’un de ces mythes sociaux étrangement durables dont tirent profit les journalistes, les propriétaires d’agences de rencontre en ligne et les réalisateurs hollywoodiens qui cherchent à faire encore une autre comédie romantique avec Jennifer Aniston.

Soit dit en passant, à ces rendez-vous, je n’étais pas vraiment en train de chasser l’homme pour moi-même, mais pour le magazine pour lequel je travaille. L’un des sujets les plus importants du numéro de février du Marie Claire russe (que nous préparons en décembre) porte traditionnellement sur les hommes célibataires que nous choisissons de faire figurer dans le magazine.

Nous faisons cela pour: 1) saper ou, du moins, remettre en question le mythe de la “pénurie d’hommes” et 2) faciliter la rencontre entre des mecs bien et des nanas bien (ces dernières pouvant écrire aux hommes qui leur plaisent via le journal). Pour avoir réalisé ce projet durant plusieurs années, nous n’avons jamais été à court de célibataires éligibles qui acceptent de participer.

Même l’an dernier, lorsque pour le 100ème numéro de Marie Claire Russie nous avions besoin de trouver 100 hommes célibataires. Environ 70% étaient russes, les autres étrangers, mais tous des garçons convenables. Un certain nombre ne sont plus célibataires: quelques mariages ont eu lieu, ainsi que des fiançailles et un grand nombre de rendez-vous (tous avec des lectrices du magazine). Cette année nous avions 18 hommes, mais le nombre de candidats potentiels et la déception de ceux qui n’ont pas été retenus sur notre liste, nous ont fait sérieusement envisager de lancer une agence de rencontres Marie Claire. Cela nous a aussi fait nous demander si les pleurs des filles sur comment trouver un homme bien n’étaient pas en fait, une prophétie auto-réalisatrice, une excuse pour ne pas savoir ce qu’elles veulent, ou ne pas vouloir, au fond de leur cœur, une relation du tout.

Bien sûr il y a les statistiques qui, si elles sont interprétées en ce sens, peuvent renforcer le mythe de la pénurie d’hommes. 5% de plus de garçons que de filles naissent dans la plupart des pays, y compris en Russie. Mais à la fin de l’école le ratio entre les sexes s’équilibre et à partir de 30 ans, voire même plus tôt les femmes commencent à être plus nombreuses que les hommes. Nous vivons nos vies différemment dès l’instant de notre naissance: tandis que les filles excellent dans l’apprentissage et l’adaptation, les garçons sont plus intéressés par l’exploration et la compétition. Ils s’efforcent de pratiquer des activités dangereuses comme les bagarres, les guerres et les sports extrêmes, risquant souvent leur vie et quelque fois la perdant. D’où le déséquilibre entre les sexes, en termes de quantité au moins.

Lorsqu’il s’agit de qualité, la question est néanmoins délicate. Alors que le déséquilibre entre les sexes n’a rien de nouveau, les hommes mourraient bien plus à la guerre par le passé et l’espérance de vie pour un homme moyen était il y a cent de moins de 48 ans – l’insatisfaction grandissante des femmes avec le “matériel masculin” est un phénomène relativement récent. Le plus nous réussissons en terme de statut et de carrière, le plus nos attentes de “l’homme idéal” se gonflent et deviennent irréalistes. Ajoutez à cela, la pression de la société de consommation, et effectivement il devient difficile de trouver un partenaire adéquat (selon les normes imposées).

Curieusement, les hommes, surtout ceux qui ont plutôt réussi, se plaignent de la même chose. "Je dirais qu’il y a une pénurie de nanas sympas", se plaint Konstantin, l’un des plus populaires célibataires de notre numéro de l’année dernière sur les Top 100 Célibataires. Ce type vraiment cool qui est un top manager dans une boîte internationale avoue que de nombreux garçons éligibles sont extrêmement prudents ces jours-ci quand il s’agit de rencontrer des femmes "à cause de la monétisation des relations". Il a utilisé ce mot étrange de "monétisation" pour signifier que les filles traitent le portefeuille de l’homme comme une mesure clef de sa valeur. "Pour commencer à faire confiance à une femme, un homme doit être sûr qu’il est apprécié pour qui il est et non pour le poste qu’il occupe ou la voiture qu’il conduit et ce qu’il peut acheter", dit Konstantin.

Mais malgré tous les préjugés et les craintes, je crois qu’il y a encore un grand nombre d'hommes bien disponibles qui ne sont pas vraiment intéressés par des mannequins de la moitié de leur âge et qui en ont assez de déconner, de manger de la pizza tout seuls pour le diner et qui seraient heureux de s’installer. Je pense d’ailleurs que le nombre est à peu près le même que celui des filles qui veulent avoir une famille. Il serait peut-être plus facile pour les nanas sympas de rencontrer des mecs bien si nous n’étions pas tous tellement occupés à bosser et à utiliser les réseaux sociaux comme un substitut de relation. Ou si nous étions plus pragmatiques afin que l’industrie des célibataires puisse prospérer en Russie comme elle le fait aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne où l’approche de la recherche d’amour est beaucoup plus fonceuse.

Cependant je crois dans la chance encore plus que dans tout le reste. Les choses se produisent souvent lorsque vous ne vous y attendez pas, en tout cas c’est ce qui s’est toujours passé pour moi. Il y a plus de gens que nécessaire sur cette planète pour offrir des opportunités pour ces rencontres “magiques”. Il suffit juste d’un cœur ouvert.

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* Svetlana Koltchik, 33 ans, est la rédactrice en chef adjointe de l'édition russe du magazine Marie Claire. Elle est diplômée de la faculté de journalisme de l'Université de Moscou et de l'Ecole de journalisme de l'Université de Columbia à New York. Elle a travaillé dans l'hebdomadaire russe Argumenty i Fakty à Moscou, le journal USA Today à Washington et a écrit pour RussiaProfile.org ainsi que pour les éditions russes de Vogue et de Forbes.

 

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