La guerre au Liban finira le mois prochain (expert libanais)

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BEYROUTH, 27 juillet - RIA Novosti. La guerre au Liban finira en août prochain, a estimé jeudi dans un entretien avec le correspondant de RIA Novosti le politologue libanais et journaliste au quotidien beyrouthin "Al-Safir", Sakr Abu-Fahr.

"Le Hezbollah fait face à Israël, mais aussi et surtout éprouve de très puissantes pressions politiques à l'intérieur même du pays", a poursuivi l'expert.

Et d'expliquer: la guerre a chassé de leurs foyers quelque 750 000 Libanais. A l'heure actuelle, ces gens sont hébergés dans des locaux scolaires à Beyrouth ou dans la montagne. Et si d'ici la rentrée scolaire, les réfugiés ne libèrent pas ces écoles et ne regagnent pas leurs villes et leurs villages dans le sud du pays, de très sérieuses divergences interconfessionnelles pourraient s'annoncer.

"C'est que la plupart des réfugiés sont des chiites qui ont trouvé abri dans les régions sunnites et chrétiennes. Les leaders de ces deux communautés, regroupées en "Coalition du 14 mars" et épaulées par les Etats-Unis, ont déjà déclaré haut et fort que le problème devait être réglé avant le 1-er septembre prochain. Et le Hezbollah ne peut pas ne pas compter avec cela", a poursuivi le politologue libanais.

Selon lui, Israël ne peut pas, lui non plus, se permettre de mener une guerre longue.

"Dans le nord d'Israël, depuis déjà plus de deux semaines, un demi-million de personnes sont obligées de se refugier dans des abris. A cause des tirs de roquettes par le Hezbollah, les régions attenantes à la ville de Haïfa essuient des pertes économiques énormes.

Quoi qu'il en soit, a fait remarquer Sakr Abu-Fahr, il reste à savoir que faire pour que le conflit actuel passe de sa stade militaire à un stade politique.

"Ayant bloqué la veille la résolution de la Conférence internationale de Rome, les Etats-Unis ont ainsi accordé à Israël un délai supplémentaire pour qu'il puisse remporter certains succès militaires dans le sud du Liban avant de se mettre finalement à la table des négociations. Un cessez-le-feu à présent aurait bel et bien signifié la victoire du Hezbollah. Mais les Etats-Unis et Israël ne peuvent tout simplement pas l'admettre", a noté l'expert.

Dans les jours qui viennent, estime-t-il, Israël va essayer de détruire au maximum l'infrastructure du Hezbollah, de liquider le maximum de rampes de lancement de roquettes et d'entrepôts à roquettes, tout en coupant toutes les communications et privant ainsi la résistance libanaise de toute possibilité de livrer des armes et des renforts dans le Sud.

"Dans de telles circonstances, tôt o tard, le Hezbollah se verra bien incapable de mener des opérations efficaces et sera contraint à accepter des négociations. Tout porte à croire qu'Israël le sera aussi", a-t-il dit.

Tel-Aviv voit la solution du problème dans la création d'une ceinture de sécurité de 10 à 15 kilomètres de profondeur tout au long de la frontière libano-israélienne et l'introduction sur ce territoire de l'armée libanaise et d'une force internationale à mandat élargi, suppose le journaliste.

Et d'ajouter: "Mais le Hezbollah ne peut pas combattre contre l'armée libanaise et une force internationale sous l'égide de l'ONU".

Ainsi, résume l'expert libanais, Israël pourra déclarer avoir garanti la sécurité de ses territoires dans le nord, alors que le Hezbollah aura des garanties de la sauvegarde de son rôle dans la vie politique du Liban et la possibilité de mener une rhétorique victorieuse.

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