Hugo Chavez donne une leçon de politique latino-américaine à Donald Rumsfeld

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La Colombie entretient de "bonnes relations" avec le Venezuela, a confirmé mercredi à la radio nationale le président colombien Alvaro Uribe.
MEXICO, 5 octobre - RIA Novosti. La Colombie entretient de "bonnes relations" avec le Venezuela, a confirmé mercredi à la radio nationale le président colombien Alvaro Uribe.

Le chef de l'Etat colombien a fait cet aveu à la demande instante de son homologue vénézuélien Hugo Chavez qui l'avait appelé à témoigner contre les déclarations du ministre américain de la Défense, Donald Rumsfeld, au sujet du programme vénézuélien d'achat d'armements en Russie.

Intervenant la veille à la septième Conférence des ministres de la Défense de l'hémisphère ouest dans la capitale du Nicaragua, Managua, Rumsfeld avait exprimé les préoccupations suscitées chez les gouvernements latino-américains par la "course aux armements au Venezuela".

"Les gouvernements de la région, les voisins du Venezuela, expriment leur inquiétude face aux récents accords sur l'achat d'armements passés par le Venezuela avec la Russie. Ils sont particulièrement inquiets de l'acquisition par le Venezuela d'une importante quantité de kalachnikovs de fabrication russe dont la majeure partie peut, à leur avis, se retrouver sous peu entre les mains de la guérilla", avait affirmé Rumsfeld.

Chavez n'a pas attendu pour répondre.

"Le seul pays d'Amérique latine ayant une frontière commune avec le Venezuela et où il existe une guérilla, c'est la Colombie", a-t-il déclaré à Caracas avant de s'adresser directement à Alvaro Uribe.

"Si ce qu'a dit le ministre de la Défense des Etats-Unis est vrai, je demande au président de la Colombie de me faire part à moi personnellement, sans médiateurs, de ses craintes au sujet des programmes militaires vénézuéliens. L'ingérence des fonctionnaires de Washington dans les relations entre nos pays blesse l'honneur de nos deux Etats. On se demande à quel titre un ministre étranger se permet de parler au nom du président d'un pays souverain", a-t-il déclaré.

Le Venezuela a conclu en 2006 plusieurs contrats portant sur d'importantes livraisons de chasseurs Su, d'hélicoptères de combat Mi de différentes versions, ainsi que de 100.000 kalachnikovs.

D'après des sources américaines, le montant global de ces contrats s'élève à 3 milliards de dollars. Washington a plus d'une fois fait savoir son mécontentement face à ces contrats, faisant différentes déclarations au sujet de la "course aux armements déclenchée par le Venezuela" ou de la "violation de l'équilibre des forces dans la région".

Le ministre vénézuélien de la Défense, Raul Baduel, a déclaré pour sa part, à la tribune du forum du Nicaragua, que les contrats passés avec la Russie n'étaient qu'un '"programme de remplacement des armements qui ont fait leur temps par de nouveaux".

"Avec le ministre de la Défense de la Colombie, Juan Manuel Santos, ici présent, nous avons les relations les plus chaleureuses et il ne m'a jamais parlé de l'inquiétude de son gouvernement au sujet de ce programme", a souligné le général.

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