Un dialogue avec le Hamas possible (Primakov)

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Il est tout à fait possible de mener un dialogue avec le mouvement palestinien Hamas au pouvoir dans l'Autorité palestinienne, a estimé mardi au Caire Evgueni Primakov, ancien premier ministre et ministre des Affaires étrangères, et actuel président de la Chambre de commerce et d'industrie russe.
LE CAIRE, 1er novembre - RIA Novosti. Il est tout à fait possible de mener un dialogue avec le mouvement palestinien Hamas au pouvoir dans l'Autorité palestinienne, a estimé mardi au Caire Evgueni Primakov, ancien premier ministre et ministre des Affaires étrangères, et actuel président de la Chambre de commerce et d'industrie russe.

"On peut et on doit négocier avec eux, mais les Israéliens ne le veulent pas", a-t-il ajouté.

Lundi, au cours de sa visite à Damas, Evgueni Primakov avait rencontré le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, en exil dans la capitale syrienne.

Khaled Mechaal avait confirmé que le Hamas préconisait "la création d'un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967". Evgueni Primakov avait conseillé pour sa part à l'homme politique palestinien d'ajouter à sa phrase: "l'Etat palestinien indépendant vivra dans ces frontières côte à côte avec Israël".

Les leaders du Hamas avaient à maintes reprises refusé de reconnaître formellement Israël.

Evgueni Primakov avait supposé que tant que le Hamas camperait sur sa position, les négociations avec Israël seraient difficiles. Il avait pourtant constaté un progrès dans la ligne politique du mouvement. "Le Hamas évolue, quoique lentement. De toute façon la question des frontières du 4 juin 1967 en est une preuve", avait-il ajouté.

En ce qui concerne la politique israélienne, elle peut être modifiée sous l'influence des échecs subis lors des récentes hostilités au Liban, avait-il estimé.

"Il est certain qu'Israël a perdu cette campagne. Je pense que la situation est très difficile en Israël", avait estimé l'ex-premier ministre. La population est mécontente de la politique d'Ehud Olmert. "Beaucoup pensent que la politique de son gouvernement met en péril le pays", avait-il ajouté.

"Ehud Olmert et Ariel Sharon (ancien premier ministre israélien) voulaient s'écarter de la "feuille de route" et y substituer leur décision unilatérale d'ériger un mur de protection tout le long de la frontière. Aujourd'hui, il est clair que c'est une mauvaise politique", avait expliqué l'ancien chef de la diplomatie russe.

A la lumière des derniers événements, un changement de la politique des Etats-Unis au Proche-Orient est également possible. L'impasse en Irak et la chute de la réputation des Etats-Unis dans le monde arabe au lendemain des événements au Liban poussent l'Amérique à occuper une position plus réaliste et plus souple, avait-il affirmé.

Tout cela, de l'avis de l'ex-premier ministre russe, réunit des conditions incitant la Russie à jouer un rôle plus énergique dans la région. "La Russie peut jouer un rôle encore plus important que ces dernières années. Tout d'abord parce que nous nous tenons sur nos deux jambes dans la région: nous avons des relations avec Israël et avec les pays arabes", avait-il expliqué.

La Russie a aussi des relations privilégiées avec la Syrie, que d'autres n'ont pas. D'autre part, Moscou entretient des contacts avec toutes les forces importantes de la région, dont le mouvement chiite libanais Hezbollah et le Hamas palestinien, avait souligné le chef de la Chambre de commerce et d'industrie russe.

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