Liban: les autorités rejettent les revendications de l'opposition, la crise s'approfondit

S'abonner
BEYROUTH, 25 décembre - RIA Novosti. La seule voie pour désamorcer l'actuelle crise libanaise passe par un compromis qui soit acceptable pour les deux parties, a déclaré lundi dans une interview au quotidien émirati Gulf News Galeb Abu Zeinab, membre du bureau politique du Hezbollah.

Le mouvement chiite Hezbollah ("Parti de Dieu") se trouve à la tête de l'opposition libanaise.

"Le problème libanais n'a tout simplement d'autre solution qu'un règlement acceptable pour les deux parties", a notamment souligné le membre de la direction du Hezbollah.

Or, a-t-il poursuivi, "si les autorités continuent à faire preuve d'entêtement, cela ne fera qu'aggraver la confrontation politique et approfondir encore plus la crise dans le pays".

Le refus de la majorité parlementaire et gouvernementale d'accepter la revendication de l'opposition d'accorder à ses partisans un tiers des postes au gouvernement, ce qui lui aurait permis de participer réellement au processus de prise de décisions, a eu pour effet la démission à la mi-novembre des ministres chiites du cabinet de Fouad Siniora, ce qui a déclenché une crise politique ouverte au Liban, a estimé M. Abu Zeinab.

"Ils (la majorité) ne veulent pas que nous participions (à la prise de décisions)", a-t-il relevé.

Les allégations selon lesquelles le Hezbollah chercherait à créer au Liban, pays qui compte quelque 17 différentes communautés religieuses, un "gouvernement islamique" sont parfaitement gratuites, a affirmé M. Abu Zeinab.

Nous ne sommes ni le mouvement Taliban ni la nébuleuse Al-Qaïda, a-t-il fait remarquer.

Il a aussi nié l'idée selon laquelle la crise au Liban serait due, comme la majorité gouvernementale le prétend, au fait que l'opposition n'accepte pas la mise en place d'un tribunal international pour juger les personnes impliquées dans l'assassinat de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri.

Selon M. Abu Zeinab, les leaders de la majorité ne peuvent tout simplement pas se déclarer ouvertement opposés à la formation d'un gouvernement d'union nationale dans le pays. Aussi répètent-ils que l'opposition est contre la mise en place d'un tribunal international, a-t-il précisé.

"C'est un moyen politique de gagner en popularité au Liban", a estimé le responsable du Hezbollah.

Pour ce qui est de la raison effective des divergences concernant la mise en place d'un tribunal international, a expliqué M. Abu Zeinab, l'opposition veut tout simplement connaître les détails relatifs au statut de ce dernier.

"Nous sommes pour la mise en place d'un tribunal international, mais nous devons en connaître tous les détails. Nous ne pouvons pas approuver le tribunal en question sans connaître ces détails. Pour nous autres, citoyens du Liban, il serait tout bonnement inacceptable que ledit tribunal soit désigné à l'étranger et nous soit envoyé pour approbation sans que nous ayons pris connaissance de tous les détails et avant que nous ayons décidé s'il était dans l'intérêt ou non du Liban", a indiqué M. Abu Zeinab.

Le désir d'étudier ce document qui n'est aucunement un "texte sacré" ne signifie pas du tout, contrairement à ce que la majorité libanaise et l'Occident qui l'épaule prétendent, que l'opposition essaie ainsi de "protéger les assassins de Hariri, loin s'en faut", a souligné en conclusion le membre du bureau politique du Hezbollah.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала