Les Etats-Unis avancent leurs pions au Turkménistan (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 27 décembre - RIA Novosti. La mort du Turkmenbachi a mis dans une situation incertaine les acteurs clés de la région, à savoir la Russie, les Etats-Unis et l'Iran, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Chacun des trois pays espère que les événements évolueront en sa faveur. Le Département d'Etat américain a envoyé aux funérailles de Saparmourat Niazov son représentant Richard Boucher, qui a eu le temps non seulement de rencontrer le président par intérim Berdymoukhammedov, mais aussi de faire une déclaration soulignant que Washington était prêt à "commencer une nouvelle ère dans les relations [bilatérales]".

"Les Etats-Unis peuvent influer sur l'élite actuelle, qui se concentre autour de la figure de Gourbangaly Berdymoukhammedov, même s'il ne joue pas le rôle principal. C'est lui qui sera sans doute le prochain président du Turkménistan", a indiqué au journal Andreï Grozine, chef du département de l'Asie centrale et du Caucase de l'Institut des pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants).

Les Etats-Unis, selon lui, peuvent réclamer une amnistie pour les militants de l'opposition en exil et leur libre retour au Turkménistan. Ils agiraient de préférence par le biais de leur ambassade, qui contacterait les "siloviki" Redjepov et Mamedgheldyev, qui détiennent un pouvoir réel dans la république.

A la différence des Etats-Unis, la Russie ne manifeste pas de grand intérêt pour l'évolution de la situation au Turkménistan. On ne voit d'ailleurs pas bien ce qu'elle pourrait entreprendre dans le contexte actuel. Le premier ministre russe, Mikhaïl Fradkov, a échangé avec M. Berdymoukhammedov des phrases protocolaires au cours de la cérémonie funèbre, mais il a également communiqué, pour autant que l'on sache, avec d'autres personnes concernées par l'actuel processus politique.

C'est ce fait qui donne à la Russie, semble-t-il, la possibilité de garder son calme et même de manifester un désintéressement vis-à-vis de ce qui se passe au Turkménistan. Le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, a déclaré hier qu'il ne voyait pas de raisons de craindre des à-coups dans les livraisons de gaz russe aux consommateurs européens.

Un responsable de haut rang au Kremlin estime que les nouveaux dirigeants turkmènes ne modifieront pas les contrats gaziers en vigueur, du moins dans les années à venir. Selon l'expert, les projets prometteurs avec la Chine et le Kazakhstan sont trop coûteux et ne peuvent pas être mis en oeuvre dans de brefs délais. La seule possibilité pour le Turkménistan est de transporter son gaz via le réseau gazier russe, a-t-il souligné. Mais il est difficile de dire si ce sera suffisant pour qu'Achkhabad continue d'aligner sa politique extérieure (et intérieure en partie) sur celle de Moscou. Ce sera d'autant plus difficile dans le cas où Washington arriverait à trouver des arguments de poids pour convaincre le Turkménistan de s'aligner plutôt sur les Etats-Unis ou les pays de l'OTAN, par exemple sur la Turquie.

Saparmourat Niazov lui-même rêvait d'un gazoduc transafghan menant vers le Pakistan. La construction d'une conduite vers la Chine via l'Ouzbékistan et le Tadjikistan pourrait déjà commencer d'ici peu. Le prix de départ pour le gaz turkmène en Chine sera plus élevé que celui payé par la Russie et l'Ukraine.

RIA Novosti décline toute responsabilité quant au contenu des articles tirés de la presse.

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