Boutros Ghali espère que les Etats-Unis se donneront un président aux "convictions tout autres" (Rossiïskaïa gazeta)

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MOSCOU, 29 janvier - RIA Novosti. Boutros Ghali, 6e secrétaire général de l'ONU, espère l'arrivée au pouvoir aux Etats-Unis d'un président "aux convictions foncièrement différentes" et conscient de "l'inévitabilité d'un monde multipolaire" avec une Chine, une Inde, un Brésil et une Russie jouant un plus grand rôle.

Au cours de son séjour effectué dans la capitale russe sur l'invitation du Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Alexis II, Boutros Ghali a accordé une interview exclusive à la Rossiskaïa gazeta.

De l'avis de Boutros Ghali, l'ONU "n'est absolument pas à l'unisson de l'époque actuelle et a besoin d'être réformée de manière fondamentale". "Car pour la plupart des pays du monde, la tribune de l'ONU est le dernier espoir d'être entendu, c'est la seule institution internationale en mesure d'intercéder en leur faveur, à même de les aider", a-t-il souligné.

En outre, "le rôle socio-économique de l'ONU touche à sa fin", estime l'ancien secrétaire général de l'ONU. Sur ce plan l'institution internationale a été évincée par d'autres structures comme l'Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Pour Boutros Ghali, ce qu'il faut en premier lieu, c'est refondre le Conseil de sécurité, le rendre "plus représentatif et opérant" et conserver le droit de veto "uniquement pour les questions concernant les sanctions, tant militaires qu'économiques".

Deuxièmement, une réforme de la pacification et de sa conception s'impose. "Actuellement plus de 120.000 casques bleus sont engagés dans des dizaines d'opérations de paix aux quatre coins du monde, a fait remarquer Boutros Ghali. Ils s'ingèrent dans les affaires intérieures des Etats et dans des guerres civiles, organisent des élections, assurent la sécurité, combattent le terrorisme, accordent une aide humanitaire, relèvent l'infrastructure... Tout cela entraîne des dépenses considérables pour lesquelles il n'y a jamais assez d'argent".

Troisièmement, il faut avoir une approche différente des problèmes socio-économiques et élaborer pour cela "une nouvelle stratégie de développement qui offrirait une chance réelle d'en finir avec la pauvreté et le retard".

"Je vois deux moyens de sortir de la crise, a dit Boutros Ghali. Voici le premier. Je ne perds pas l'espoir de voir dans deux, six ou dix ans un président aux convictions totalement différentes, adéquates à l'ampleur des problèmes à régler, accéder au pouvoir aux Etats-Unis. J'espère que sa politique sera authentiquement démocratique, fondée sur la multilatéralité, tenant compte des intérêts de la majorité de l'humanité et de la responsabilité des Etats-Unis dans toute sa plénitude. En qualité de deuxième moyen je vois la création inévitable d'un monde multipolaire, dans lequel la Chine, l'Inde, le Brésil et la Russie pourraient dans un avenir rapproché rouer le rôle de contrepoids.

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