"Quelques personnes seulement sont rentrées. C'est la honte de l'Europe", s'est-il insurgé dans un entretien avec le magazine allemand Der Spiegel, dont le texte intégral est publié sur le site officiel du ministère russe des Affaires étrangères.
Les réfugiés serbes qui ont fui le Kosovo et la Croatie, en particulier la Slavonie orientale, "restent le groupe de réfugiés le plus important en Europe", a souligné le ministre russe.
"Plus de 2.000 Serbes ont disparu au Kosovo, et rien n'a été fait au cours des sept ou huit dernières années en dépit de toutes les tentatives d'ouvrir une enquête élémentaire", a-t-il indiqué.
M. Lavrov a rappelé que la dernière réunion du Groupe de contact ministériel sur le Kosovo qui s'était réuni en septembre dernier à New York avait débouché sur une déclaration encourageant l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Kosovo, Martti Ahtisaari, à avancer des initiatives sur le statut de cette région. "Mais la déclaration précisait nettement que ces initiatives ne seraient pas un ultimatum et qu'elles seraient transmises aux parties afin de pouvoir relancer les négociations", a souligné le ministre.
"Les tentatives d'imposer ces propositions sans relancer le débat au Conseil de sécurité de l'ONU sont contreproductives et sans avenir. J'imagine mal que le Conseil de sécurité puisse adopter une décision qui soit inacceptable pour les Serbes", a indiqué le diplomate russe.
M. Lavrov a par ailleurs dénoncé l'inapplication de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU prévoyant le retour partiel des policiers et des gardes-frontières serbes au Kosovo.