Selon le journal, cette annulation s'explique par une série de conditions avancées contre toute attente par le premier ministre et un des leaders du Hamas, Ismaïl Haniyeh. C'est ce dernier qui, en conformité avec les accords de La Mecque, devait dissoudre le cabinet monopartite islamiste et former un gouvernement de coalition réunissant les mouvements rivaux Fatah et Hamas.
"Le Hamas a avancé quelques conditions inacceptables qui ne peuvent pas être réalisées. Il ne faut pas modifier les accords de La Mecque, il faut les appliquer immédiatement et sans conditions", a indiqué, sous le couvert de l'anonymat, un responsable palestinien cité par Haaretz.
Premièrement, Ismaïl Haniyeh exige que le nouveau cabinet reconnaisse la légalité de toutes les décisions adoptées en un an de travail par le gouvernement actuel, y compris concernant la formation d'une unité spéciale du ministère de l'Intérieur composée de commandos du Hamas qui est aux prises avec les structures armées loyales au Fatah et à Mahmoud Abbas.
Deuxièmement, le premier ministre souhaite que Mahmoud Abbas approuve l'une des candidatures proposées par le Hamas au poste de ministre de l'Intérieur. D'après les accords de La Mecque, les islamistes pouvaient choisir le nouveau chef de l'Intérieur parmi les candidats indépendants, M. Abbas se réservant le droit d'approuver ou non la candidature proposée.
Troisièmement, Ismaïl Haniyeh réclame que le député indépendant Ziyad Abou Amr qui devrait se mettre à la tête du ministère des Affaires étrangères soit considéré comme le candidat du Fatah. Les accords de La Mecque permettent de désigner trois ministres indépendants au Hamas et seulement deux au Fatah.
Avant que ces exigences ne soient satisfaites, M. Haniyeh refuse de limoger son cabinet, écrit Haaretz. Mahmoud Abbas est attendu jeudi à Gaza pour régler les divergences avec la direction du Hamas.
