Kosovo: le Kremlin attendu (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 12 mars - RIA Novosti. La position de la Russie se retrouve au premier plan pour la première fois depuis le début du processus de règlement du problème du Kosovo. Après l'échec des pourparlers sur les propositions du médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari, la question du statut définitif du Kosovo sera examinée au Conseil de sécurité de l'ONU. La Russie est le seul pays parmi les membres permanents du conseil à déclarer qu'il n'approuvera pas ce plan de règlement, rejeté à la fois par la Serbie et les Albanais kosovars. Autrement dit, Moscou fait allusion à un possible usage de son droit de veto.

Dans l'ensemble, les pays occidentaux, surtout les Etats-Unis, estiment que l'indépendance est une solution optimale. Un compromis avec Moscou est-il nécessaire à l'Occident? Il est probablement souhaitable. La voix de Moscou au Conseil de sécurité de l'ONU aurait légitimé le schéma Ahtisaari et ouvrirait la voie à une indépendance du Kosovo n'entraînant pas de conflits (au niveau des acteurs mondiaux), dont les prémisses se sont dessinées au cours des huit années de présence internationale dans la province. Cependant, en faisant abstraction des discussions philosophiques sur l'intangibilité des frontières et sur la nécessité de régler tous les conflits d'après un schéma identique, la Russie n'a pas la moindre raison formelle de soutenir le plan Ahtisaari. Aucun rôle n'a été proposé à Moscou dans un "nouveau Kosovo". Cette fois-ci, aucune place n'a été réservée à la Russie dans le mécanisme international de contrôle copié pour beaucoup sur celui de la Bosnie. D'ailleurs, Moscou avait réduit lui-même la possibilité de s'attribuer un rôle au Kosovo en en retirant ses soldats de la paix. Cette action inattendue avait surpris de nombreuses personnes, de même que le débarquement inattendu de ses parachutistes à Pristina en 1999.

La Russie ne peut rien opposer aux plans américains d'octroi de l'indépendance au Kosovo, elle comprend aussi qu'on peut l'obtenir en contournant le Conseil de sécurité de l'ONU. En même temps, Moscou n'est pas intéressé à mener un nouveau travail de sape contre le prestige du Conseil de sécurité. Faisant allusion à la reconnaissance éventuelle de l'indépendance de l'Abkhazie, de l'Ossétie du Sud et de la Transnistrie, en réalité, la Russie n'est pas prête à cette évolution des événements, car il est notoire qu'aucun pays influent ne soutient cette idée. Moscou formulera probablement sa position définitive sur le Kosovo en se fondant sur les accords conclus avec les Etats-Unis sur des problèmes qui ne sont pas directement liés au Kosovo.

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