Rédigé par un spécialiste des problèmes proche-orientaux, Gareth Stansfield, le rapport est intitulé "Prise de conscience des réalités en Irak".
"L'Irak frôle une situation où il peut sombrer dans le désastre et la scission", souligne le document.
Le rapport constate que dans les conditions de la guerre intestine, le gouvernement irakien n'est pas en mesure de contrôler complètement la vie politique, économique et sociale du pays. L'expert britannique formule quelques propositions sur la façon de normaliser les processus politiques en Irak.
A cet effet, il faudra associer les sunnites au gouvernement (celui-ci est actuellement contrôlé par les chiites), reconnaître Moqtada Al-Sadr (leader radical chiite) en qualité de partenaire politique légitime et prendre en considération les préoccupations des Kurdes, écrit M. Stransfield.
Selon lui, les voisins de l'Irak exercent une influence plus importante sur la situation dans ce pays que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. "L'Iran, l'Arabie Saoudite et la Turquie ont différentes raisons de maintenir l'instabilité en Irak, et chacun de ces pays utilise ses propres méthodes pour influer sur le cours des événements", souligne le document.
L'institut londonien Chatham House est connu pour sa vision spécifique des problèmes internationaux et sa critique de la politique extérieure britannique, ce qui lui a maintes fois valu des remarques désobligeantes de la part du Foreign Office.
En réponse à la publication du rapport de Stransfiels, un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a appelé l'opinion publique à se garder d'appréciations virulentes et a souligné que la situation variait selon les régions.
"L'Irak a réalisé un énorme progrès en un très court laps de temps", a-t-il constaté, avant d'ajouter que la communauté internationale devait soutenir le gouvernement irakien.
