"Les deux parties doivent faire preuve de volonté. Selon notre ministre des Affaires étrangères, cela dépend aujourd'hui à 90% de la Russie. Nous avons (fait) des invitations ouvertes au président, au premier ministre et aux ministres (russes). Mais, pour cela, il faut qu'il y ait de part et d'autre la volonté d'avoir des rencontres et de mener un dialogue", a estimé l'ambassadrice estonienne à Moscou.
Selon la diplomate, ce n'est pas normal que depuis l'indépendance estonienne en 1991 les parties n'aient effectué aucune visite au sommet, ni au niveau du président, ni au niveau du premier ministre.
De l'avis de Marina Kaljurand, même si les tensions entre l'Estonie et la Russie se sont quelque peu apaisées, on ne saurait affirmer que les rapports entre les deux pays se soient normalisés.
"Je pense que nous ne pouvons pas l'affirmer aujourd'hui. Tout ce que nous voyions autour de notre ambassade (à Moscou) s'est arrêté mais le dialogue n'est pas encore rétabli", a noté l'ambassadrice.
Après un congé de deux semaines, la diplomate a regagné Moscou le 16 mai.
Dans la nuit du 27 avril, le monument au Soldat libérateur a été transféré du centre de Tallinn vers le cimetière militaire de la ville. La décision a été prise de réinhumer dans ce cimetière les restes de soldats soviétiques morts lors de la libération de l'Estonie de l'occupation nazie en automne 1944 et enterrés au pied du monument en 1947.
En Russie, ces actes ont été perçus comme une insulte à la mémoire des millions de morts dans la Grande guerre patriotique de 1941-45. Après le démantèlement du monument à Tallinn, des mouvements de jeunes russes ont organisé un blocus ininterrompu de l'ambassade estonienne à Moscou.
A plusieurs reprises, la voiture de l'ambassadrice a été bloquée par des jeunes. Le 27 avril, Marina Kaljurand n'a pas pu quitter le territoire de la mission diplomatique.
Le blocus de l'ambassade n'a été levé qu'après le départ de l'ambassadrice début mai pour un congé.
