Si la principale partie de la conférence s'est déroulée à huis clos, on sait que trois problèmes étaient au centre du débat: la menace du terrorisme nucléaire, le danger que représente l'effondrement du traité de non-prolifération et les programmes nucléaires iranien et nord-coréen. Les experts ont conclu que le concept de dissuasion nucléaire ne fonctionnait plus. Il n'empêche que de nombreux délégués au forum avouent que l'Iran était le problème le plus aigu: l'expiration de l'ultimatum de deux mois avancé par le Conseil de sécurité de l'ONU contre Téhéran a coïncidé avec le forum. "L'Iran élargit ses possibilités d'enrichissement de l'uranium, et nous ne sommes pas en mesure de réaliser des vérifications complètes, ce qui mène à la confrontation", a indiqué le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei.
Les experts estiment que les frappes américaines contre l'Iran qui, selon des rumeurs, sont possibles à la fin du mois de juin, sont inévitables. "Tant que la guerre n'a pas commencé, tout n'est pas perdu, insiste le directeur du Centre de la sécurité internationale auprès de l'Académie russe des sciences, Alexeï Arbatov. Il faut donner à l'Iran une possibilité de sortir de l'impasse la tête haute en échange de restrictions de son programme nucléaire."
Nombreux sont ceux qui se sont empressés de qualifier de révolutionnaire le rapport du directeur de l'AIEA. "Le chemin de la sécurité ne peut pas être pavé de bombes, a déclaré M. ElBaradei. Il faut rechercher une solution dans la formation d'un milieu où l'arme nucléaire serait interdite par définition." C'est alors qu'on a compris l'attitude négative des Etats-Unis à l'égard des dernières conclusions de l'AIEA sur l'Iran.
Les délégués de la conférence ont attendu Vladimir Poutine qui effectuait, ces jours-ci, une visite au Luxembourg. Mais son programme de séjour était réduit à quelques heures, et il n'a pas pu assister au forum. Dans un message adressé aux participants, le président russe a pointé du doigt la croissance du facteur "force" dans les affaires internationales, d'où la tentation de certains Etats d'opter pour le nucléaire. Par cette déclaration, le chef du Kremlin a de facto rejeté sur les Etats-Unis une partie de la responsabilité de la menace nucléaire croissante.
"Les décisions de cette conférence exerceront sans aucun doute une influence sur la politique mondiale", a assuré l'ancien secrétaire américain à la Défense, William Perry.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.