Affaire Litvinenko: Londres pratique la "diplomatie du haut-parleur" (ambassadeur russe)

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MOSCOU, 6 juin - RIA Novosti. Les autorités britanniques doivent cesser de politiser l'affaire Litvinenko et de recourir à la "diplomatie du haut-parleur", a déclaré l'ambassadeur de Russie en Grande-Bretagne, Iouri Fedotov, dans une interview publiée mercredi par le quotidien britannique Financial Times.

"Pour ce qui concerne l'affaire Litvinenko, nous appelons les autorités britanniques à renoncer à la politisation extrême de cette question. C'était un crime, et nous regrettons que certaines personnes aient pu être contaminées par les radiations. Ce crime doit faire l'objet d'une enquête, et ceux qui l'ont planifié et réalisé doivent être poursuivis en justice", a indiqué le diplomate.

Selon M. Fedotov, les enquêteurs britanniques et russes maintiennent des contacts en vue d'élucider cette affaire mystérieuse.

Les autorités britanniques "ont recouru, hélas, à la diplomatie du haut-parleur par le biais de déclarations officielles et de conférences de presse, alors que la demande d'extradition (concernant le premier suspect Andreï Lougovoï) avait pour but de mettre en relief l'aspect politique de l'affaire", a-t-il déclaré.

Selon l'ambassadeur russe, ceux qui ont demandé l'extradition d'Andreï Lougovoï savent bien que la législation russe interdit l'extradition des citoyens de la Fédération de Russie: soit ils font fi des réalités, soit ils souhaitent transformer l'affaire Litvinenko en affaire politique.

M. Fedotov a ajouté que le Parquet général russe allait répondre à la demande d'extradition britannique dans les semaines à venir.

A la question du Financial Times affirmant que seul un criminel en contact étroit avec l'Etat aurait pu se procurer du polonium-210, substance qui serait à l'origine de l'empoisonnement d'Alexandre Litvinenko, l'ambassadeur russe a répondu: "C'est une substance très rare, et il est très bizarre qu'elle ait été utilisée comme instrument du meurtre, car elle est facilement détectable".

Pour déterminer la source du polonium-210 dans le meurtre, "il faut définir d'abord sa formule chimique". "Je ne pense pas que ces informations soient accessibles", a souligné le diplomate.

Alexandre Litvinenko, ex-officier du Service fédéral de sécurité (FSB) russe naturalisé en Grande-Bretagne, est décédé le 23 novembre dernier à l'University College Hospital de Londres. Les autorités sanitaires britanniques affirmaient après sa mort qu'une "importante" quantité de polonium-210, une substance hautement radioactive, avait été découverte dans le corps de la victime. Toutefois, plus de six mois après le décès de l'ex-agent russe, aucun avis officiel sur les causes de la mort et les résultats de l'autopsie n'a été rendu public.

En mai dernier, à l'issue de l'enquête policière, le Crown Prosecution Service britannique a inculpé l'homme d'affaires russe Andreï Lougovoï pour le meurtre de l'ex-agent du FSB.

Ces accusations ont été rejetées par M. Lougovoï qui a déclaré, lors d'une conférence de presse à Moscou, qu'Alexandre Litvinenko et son protecteur Boris Berezovski, ex-oligarque en exil poursuivi par la justice russe, auraient été recrutés par les services de renseignement britanniques. Il a avancé trois auteurs possibles du meurtre d'Alexandre Litvinenko: les services secrets britanniques, la mafia et Boris Berezovski.

Le vice-ministre russe de l'Intérieur, Arkadi Edelev, a déclaré le 1er juin dernier que M. Litvinenko s'était rendu avant sa mort en Tchétchénie pour éliminer les témoins des liens entre Boris Berezovski et le terroriste international Chamil Bassaïev.

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