"Je suis avec une certaine inquiétude la tension qui s'installe ces derniers temps dans les relations entre Moscou et Kiev", a-t-il indiqué, ajoutant que l'Ukraine n'attisait aucunement la discorde.
Le chef de l'Etat a rejeté toute évaluation critique des événements en Ukraine, où la crise politique s'est aggravée depuis la publication d'un décret présidentiel portant dissolution du parlement. "Cela ne concerne que les Ukrainiens et nous souhaiterions que personne ne se permette de faire des commentaires sur nos affaires internes, et en particulier sur notre vie politique", a précisé Viktor Iouchtchenko.
"Je ne souhaite pas faire d'analogies, mais je me souviens qu'il y a 15 ans, nos voisins ont été contraints d'engager des militaires et d'ouvrir le feu sur le parlement pour régler une crise politique", a déclaré le président ukrainien.
En 1993, le président russe Boris Eltsine avait ordonné de faire entrer des unités armées à Moscou pour régler une crise politique résultant de la dissolution du parlement. Des chars ont été alors engagés qui ont ouvert le feu sur le Soviet suprême de la Fédération de Russie, qui avait refusé de suspendre ses activités.
Vladimir Poutine avait mentionné l'Ukraine en répondant, dans un entretien accordé le 1er juin aux médias des pays du G8, à la question de savoir s'il se considérait comme un "démocrate pur jus".
"Evidemment, je suis un démocrate pur et absolu", avait alors répondu Vladimir Poutine en riant, ajoutant avec ironie que la tragédie résidait dans le fait qu'il restait probablement le dernier dans ce cas sur la planète.
Evoquant les atteintes aux droits de l'homme en Europe et en Amérique du Nord, le président russe avait repris de plus belle: "Et je ne parle même pas de l'espace postsoviétique. On a un temps placé des espoirs sur certains de nos amis ukrainiens, mais ils se sont totalement discrédités, tout va là-bas vers une véritable tyrannie. On y viole grossièrement la Constitution, la loi, etc."
