Une des décisions les plus sensationnelles est la nomination de l'ancien agent double du KGB Oleg Gordievsky à titre de compagnon de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (CMG), sixième distinction britannique, pour "services rendus à la sécurité du Royaume-Uni".
Oleg Gordievsky, ancien colonel du KGB sous l'URSS et agent du MI6, avait travaillé pour le KGB depuis 1962, notamment au Danemark puis en Grande-Bretagne (depuis 1982), où il avait été recruté par le MI6. Il avait été découvert et arrêté en URSS en 1985, puis relâché faute de preuves. Il s'était par la suite réfugié en Finlande avant de s'installer en Grande-Bretagne.
Il est curieux de constater que l'ancien espion soviéto-britannique ait été honoré du même titre que James Bond, le fameux personnage tiré des romans de Ian Fleming.
Une autre "surprise" pour Moscou a été la nomination du juge londonien Timothy Workman à titre de nouveau Commandeur de l'Empire britannique. M. Workman, éminent expert pour les affaires d'extradition, était devenu mondialement connu en 2003 après avoir refusé d'extrader vers la Russie l'entrepreneur russe en exil Boris Berezovsky et le vice-premier ministre du gouvernement indépendantiste "d'Itchkérie" (nom donné par les séparatistes à la Tchétchénie - ndlr.) Akhmed Zakaïev. M. Workman sera récompensé pour sa contribution exceptionnelle au maintien de l'ordre.
Un autre participant au scandale russo-britannique de l'année dernière, l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Moscou Tony Brenton, a également été honoré par la reine. En juin 2006, M. Brenton avait participé à un forum de l'opposition organisé par le mouvement l'Autre Russie, ce qui lui avait valu plusieurs mois de "persécutions" de la part du mouvement de jeunes pro-Kremlin Nachi ("Les Nôtres").
Les distinctions royales de 2007 risquent d'aggraver davantage les relations russo-britanniques, au plus bas depuis l'affaire Litvinenko (ex-agent du FSB empoisonné en novembre dernier à Londres), la Grande-Bretagne exigeant de lui livrer l'homme d'affaires russe Andreï Lougovoï, accusé par Scotland Yard de ce meurtre.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.