Droits de l'homme: la Biélorussie et Cuba rayés de la liste noire (Kommersant)

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MOSCOU, 20 juin - RIA Novosti. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a exclu la Biélorussie et Cuba de sa liste noire, en supprimant les mandats des rapporteurs spéciaux chargés de ces pays.

Le conseil a remplacé l'année dernière la Commission des droits de l'homme de l'ONU qui avait été âprement critiquée aussi bien par les pays occidentaux que par les militants des droits de l'homme. En effet, la commission comportait des pays connus pour violer les droits de l'homme, comme le Soudan et le Zimbabwe, qui y avaient été élus en suivant un processus habituel de succession. A la demande des pays occidentaux, ce processus de succession n'a pas été annulé, mais corrigé. A présent, le conseil ne peut comporter que des pays qui respectent les normes ayant trait aux droits de l'homme.

Dans le monde, les démocraties classiques sont beaucoup moins nombreuses que les démocraties dirigées, souveraines et autres. En considérant les pays d'Afrique du point de vue des normes strictes, les quatre places de membres non permanents du conseil réservées à ce continent ne seront pas occupées. Ainsi, l'Egypte et l'Angola élues cette année au conseil ne méritent, au mieux, qu'une note "passable" en matière de défense des droits de l'homme. La Biélorussie, représentant l'Europe de l'Est, a manqué de peu d'entrer au conseil: au second tour, elle a été devancée par la Bosnie-Herzégovine. Alexandre Loukachenko n'a pas eu de chance en raison de la situation géographique de son pays: si elle se trouvait en Afrique, la Biélorussie aurait siégé depuis longtemps au Conseil des droits de l'homme. En effet, en quoi les élections biélorusses diffèrent-elles des élections égyptiennes? Il n'est pas étonnant que 72 Etats aient voté pour la participation de la Biélorussie au conseil.

En ce qui concerne Cuba, son "amnistie" est un signe vers deux nouveaux membres latino-américains du conseil, la Bolivie et le Nicaragua, dont les leaders ont beaucoup de respect pour Fidel Castro.

Faut-il en déduire que le Conseil des droits de l'homme est un organe inutile? La plupart des choses ne sont bonnes ou mauvaises que par comparaison. Il est difficile de se représenter aujourd'hui un chef d'Etat mangeant ses sujets (comme l'ont fait Bokassa et Idi Amin). Les hommes politiques rwandais Hutus, coupables du génocide de leur propre peuple, et le chef de guerre Charles Taylor, ancien président sinistre du Libéria, se sont retrouvés sur le banc des accusés. On voit donc qu'un progrès a été enregistré dans le domaine des droits de l'homme, il est vrai, pas aussi vite que ne le voudraient les organisations spécialisées en la matière.

Auteur: Alexeï Makarkine, vice-directeur du Centre des technologies politiques.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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