La dissuasion, une politique à oublier entre la Russie et le Vieux monde (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 21 juin - RIA Novosti. Avant 2006, l'Union européenne avançait fermement vers l'édification d'une alliance énergétique avec la Russie. La situation a changé de façon dramatique après les fameuses guerres énergétiques de la Russie avec les Etats de transit (Ukraine, Biélorussie et Lituanie), et les guerres commerciales avec la Moldavie et la Géorgie.

Après l'adhésion à l'UE et à l'OTAN, les anciens satellites de l'URSS ont commencé à y appliquer leur politique est-européenne. Un élément de cette politique est la défense de pays comme l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie contre une pression impériale imaginaire de la part de la Russie. A Varsovie, on s'est même mis à parler d'une OTAN énergétique. Lorsque les vieux membres de l'Union européenne ont demandé aux nouveaux adhérents d'adopter une attitude plus diplomatique dans les rapports avec la Russie, la Pologne et les pays baltes ont âprement critiqué les vieux Européens, en insistant pour que l'Europe soit solidaire de ses nouveaux membres. Et aujourd'hui, l'Europe occidentale rejoint l'Est de l'UE presque sur tous les problèmes. Mais jusqu'à quel point peut se manifester cette solidarité, si elle engendre à l'avenir de nouvelles formes de conflits sur les frontières orientales de l'UE?

La Pologne, la Lituanie et la Roumanie se placent désormais en leaders en matière de soutien à l'adhésion des pays du GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie) à l'OTAN et à l'UE. De toute évidence, les Etats-Unis soutiennent entièrement ces deux visées politiques. La réponse de la Russie à ces processus n'a pas tardé. Au sommet du G8 de Heiligendamm, Vladimir Poutine a invité les Etats-Unis, en particulier, et l'Occident dans son ensemble à revenir à l'idée d'un espace militaire commun dans le cadre de la création d'une défense antimissile conjointe en Azerbaïdjan, c'est-à-dire à l'intérieur du GUAM.

La rencontre Poutine-Bush qui aura lieu dans trois semaines doit clarifier la situation et éliminer les nouvelles tensions en Europe. Personne ne doit s'opposer à la diversification de l'acheminement de ressources énergétiques de l'Est vers l'Ouest. Si le GUAM veut mettre en place des voies alternatives de transit, soit. Il suffit pour cela de trouver des investisseurs. Mais l'Europe n'a certainement pas besoin d'une nouvelle politique de dissuasion dirigée contre la Russie, ce qu'on appelle la coexistence pacifique en Europe, et dont on commence à parler en Occident.

Auteur: Alexander Rahr, directeur des programmes pour la Russie et les pays de la CEI au Conseil allemand de politique étrangère.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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