ABM: le gouvernement tchèque autorise l'installation du radar américain à 90 km au sud-ouest de Prague

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Le gouvernement de la République tchèque a autorisé la construction du radar du bouclier antimissile américain près du village de Misov, à 90 km au sud-ouest de Prague - la capitale, a annoncé mardi aux journalistes à Prague Tomas Klvana, porte-parole du gouvernement.
VARSOVIE, 3 juillet - RIA Novosti. Le gouvernement de la République tchèque a autorisé la construction du radar du bouclier antimissile américain près du village de Misov, à 90 km au sud-ouest de Prague - la capitale, a annoncé mardi aux journalistes à Prague Tomas Klvana, porte-parole du gouvernement.

Tomas Klvana qui est en charge de la communication sur le radar au sein du gouvernement tchèque a fait cette déclaration à l'issue d'une réunion du Conseil national de sécurité.

Selon ce dernier, l'installation du radar du bouclier antimissile américain à deux kilomètres du Misov, soit à proximité immédiate du terrain militaire de Brdy, désaffecté depuis plusieurs années, est la meilleure solution du point de vue de la sécurité politique et militaire.

"Le Conseil de sécurité est tombé d'accord avec le ministère de la Défense, estimant notamment que le choix de ce site doit encore être confirmé par des expertises ultimes ", a fait remarquer M. Klvana. Quoi qu'il en soit, a-t-il supposé, on est presque certain que le radar du bouclier antimissile américain sera situé justement à cet endroit.

Toujours est-il cependant que c'est le parlement tchèque qui doit adopter une décision définitive sur l'installation du radar américain. L'opposition parlementaire réclame un référendum national sur cette question. Néanmoins, le gouvernement tchèque n'entend pas organiser de consultation nationale sur cette question.

Si cette base ABM des Etats-Unis est finalement déployée en République tchèque, elle sera desservie par deux centaines d'hommes, dont 120 militaires américains.

La construction et la mise en exploitation du radar du bouclier antimissile américain que Washington envisage de déployer sur le territoire de la République tchèque vont coûter quelque 260 millions de dollars aux contribuables des Etats-Unis, rapporte l'agence tchèque CTK, se référant à U.S. Missile Defense Agency. Des sociétés tchèques pourraient participer à la construction et à l'entretien de ce radar ABM.

Il est prévu que c'est le radar qui se trouve à l'heure actuelle dans les îles Marshall qui sera transféré sur le territoire de la République tchèque. Son démontage, le transfert et l'assemblage sur le territoire tchèque coûteront quelque 125 millions de dollars aux Etats-Unis.

C'est en janvier 2007, que le gouvernement des Etats-Unis a officiellement demandé à la République tchèque d'entamer des négociations sur le déploiement dans le pays du radar du bouclier antimissile américain.

Selon les données des derniers sondages d'opinion, 61% des Tchèques sont hostiles à l'installation du radar ABM des Etats-Unis sur le territoire de la République tchèque. Cela étant, 70% des sondés souhaitent la tenue d'un référendum national sur cette question.

Les projets américains prévoient aussi le déploiement de dix missiles antimissiles sur le territoire de la Pologne.

Le premier de ces dix missiles antimissiles du bouclier antimissile américain pourrait être opérationnel en Europe d'ici 2011, et le déploiement de tous les dix missiles pourrait être achevé d'ici 2013.

Les Etats-Unis prétendent mettre en place leur bouclier antimissile pour se protéger contre une éventuelle attaque balistique de la part des Etats formant le fameux "axe du mal". Washington y classe, entre autres, la Corée du Nord et l'Iran.

La Russie s'est catégoriquement opposée aux plans américains de déploiement d'un bouclier antimissile sur le territoire de la République tchèque et de la Pologne, en proposant aux Américains lors du sommet du G8 à Heiligendamm d'utiliser en commun à ces fins le radar de Gabala en Azerbaïdjan.

Par la suite, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a en plus proposé l'utilisation conjointe avec les Etats-Unis d'une station de pré-alerte antimissile actuellement en construction dans le sud de la Russie.

Selon Moscou, l'installation en Europe d'une base antimissile des Etats-Unis ne peut être considérée autrement que comme une substantielle reconfiguration de la présence militaire américaine sur le continent européen.

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