Washington cherche à contrôler les forces nucléaires stratégiques russes (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 5 juillet - RIA Novosti. L'entente sur la réduction ultérieure par la Russie et les Etats-Unis de leurs armements nucléaires a été le premier résultat concret du sommet russo-américain de Kennebunkport, souligne jeudi le journal Nezavissimaïa gazeta.

En fin de compte, Moscou pourrait se retrouver privé de la possibilité de contrôler le potentiel stratégique et antimissile de Washington.

La nécessité de conserver le mécanisme de contrôle prévu par le Traité sur la réduction des armes stratégiques offensives (START) de 1991 est évidente. Sans ce mécanisme, le Traité sur la réduction des potentiels stratégiques offensifs (PSO), conclu en 2002, sera pratiquement inefficace (ce document prévoit de réduire d'ici à 2012 le nombre des charges nucléaires stratégiques opérationnelles à un nombre compris entre 1.700 et 2.200).

Washington et Moscou ont déjà déclaré leur intention de tenir des négociations consacrées à l'expiration en 2009 du Traité START.

"Poutine et Bush ont conjuré la dérive vers une nouvelle guerre froide", estime Sergueï Rogov, directeur de l'Institut des Etats-Unis et du Canada de l'Académie des sciences de Russie. On assiste maintenant à un certain marchandage militaire et politique, selon lui. Pour l'instant, il y a seulement une chance sur deux de conclure un nouvel accord avec l'administration américaine actuelle, affirme l'expert.

Moscou aspire à ce que l'Europe orientale soit exempte de systèmes antimissiles et de radars américains capables de couvrir toute la partie européenne de la Russie, avance Victor Iessine, ancien chef de l'Etat-major principal des Troupes de fusées stratégiques. En échange, la Russie propose aux Etats-Unis d'utiliser les informations obtenues par les radars d'Armavir et de Gabala (en Azerbaïdjan), ainsi que de créer à Moscou et à Bruxelles des centres d'échange d'informations sur les tirs de missiles.

Selon l'expert militaire, les Américains sont prêts à accepter un tel échange mais n'ont pas l'intention de renoncer à l'idée d'implanter un troisième élément de leur bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque.

Les Russes cherchent à garder le contrôle des réductions d'armements stratégiques offensifs et les Américains semblent être d'accord, mais conçoivent ce contrôle d'une manière différente, note M. Iessine. Washington considère comme un atout maître la thèse "Nous ne sommes plus des ennemis", et cette constatation rend inutiles pour lui les formes et procédures de contrôle stipulées dans le Traité START.

Les Etats-Unis espèrent établir un contrôle sur les forces nucléaires stratégiques russes par le biais du programme Nunn-Lugar, prolongé de sept ans en 2007, mais ils ne veulent pas laisser la Russie entrer sur son territoire et n'accepteront pas qu'une telle procédure soit inscrite dans le nouveau traité.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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