Il n'a pas exposé les raisons de son retour au gouvernement.
Cependant, il ne reprendra pas son poste de ministre de l'Agriculture.
"Cela est complètement exclu pour moi", a-t-il déclaré.
Lundi, le président polonais Lech Kaczynski, sur demande de son frère, le premier ministre Jaroslaw Kaczynski, avait limogé M. Lepper des postes de vice-premier ministre et de ministre de l'Agriculture, entraînant la Pologne dans une crise politique.
Le chef de Samoobrona a répété que son parti et lui-même étaient fermement opposés au déploiement de l'ABM américain en Pologne.
"Notre parti va continuer de se prononcer pour la tenue d'un référendum sur cette question", a-t-il poursuivi.
"On sait ce que pense la population polonaise, les gens sont contre une base américaine. Et je suis persuadé que nos électeurs voteraient en ce sens lors d'un référendum", s'est-il expliqué.
Selon lui, n'occupant plus que le poste de vice-premier ministre, il aura dorénavant les mains libres et pourra s'exprimer plus aisément.
Andrzej Lepper avait auparavant exprimé des critiques envers la politique officielle de Varsovie. Son parti exigeait en particulier la tenue d'un référendum concernant le déploiement de l'ABM américain en Pologne. Il avait également proposé de régler la question relative à l'embargo sur la viande polonaise décrété par la Russie au niveau des deux parties concernées, sans la participation des autres pays européens ou de l'Union européenne. Le gouvernement Kaczynski s'était positionné contre ces deux propositions.
Le leader de Samoobrona a accusé le gouvernement polonais de corruption.
En septembre 2006, sur demande du premier ministre, le président polonais avait déjà limogé M. Lepper. Il avait été réintégré dans ses fonctions de vice-premier ministre et de ministre de l'Agriculture après une crise politique d'un mois.
Andrzej Lepper dit du comportement du premier ministre que ce n'est que "muflerie, muflerie et encore muflerie", et l'accuse de manquer de "culture politique et de culture personnelle".
L'émission de télévision TVP1 a laissé entendre que le limogeage du vice-premier ministre serait lié à l'enquête du Bureau central polonais contre la corruption. Selon cette émission, deux de ses proches collaborateurs auraient été arrêtés.
M. Lepper a exigé que les documents confirmant les accusations de corruption, qui ont mené à son renvoi de ses postes au gouvernement soient présentés d'ici vendredi.
Lundi, après l'annonce de son renvoi, Samoobrona avait décidé de quitter la coalition gouvernementale. Samoobrona est la quatrième force en termes d'élus à la Diète, parlement polonais, avec 46 députés sur un total de 460, et le 2e parti le plus représenté parmi les ministres du gouvernement.
Cette situation compliquée a fait planer sur la Pologne une menace de désorganisation du gouvernement et d'élections législatives anticipées.
La coalition gouvernementale, composée du parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski, de Samoobrona de Andrzej Lepper et de la Ligue des familles (LPR), dirigée par le vice-premier ministre Roman Giertych, dispose d'un peu moins de la majorité des voix au parlement, mais elle est soutenue par quelques députés indépendants et issus d'autres partis. Le PiS dispose de 149 sièges et la LPR de 29.
Sans la participation de Samoobrona, la coalition est dans l'incapacité de recueillir la majorité des voix.
Les medias polonais ont indiqué que l'on avait marchandé toute la nuit au parlement, les députés du PiS tentant de convaincre ceux de Samoobrona de ne pas quitter la coalition.
