"Le problème de l'octroi de l'indépendance au Kosovo n'est pas retiré de l'ordre du jour, a déclaré aux journalistes le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les propos diplomatiques alambiqués laissent percer la conclusion que le plan Ahtisaari sera appliqué après les négociations".
D'ailleurs, selon Elena Gouskova, chef du Centre d'étude de la crise balkanique actuelle de l'Institut d'études slaves, "en menant les négociations de façon intelligente et impartiale, on peut espérer qu'elles aboutiront au succès". "A cette fin, il faut élargir le format des négociations, changer de direction (Martti Ahtisaari) et cesser d'apporter un soutien aux Albanais. L'essentiel est de vouloir régler le problème", estime l'experte.
Andreï Dronov, chef de la mission russe au Kosovo, est également certain que Moscou et l'Occident peuvent parvenir à un compromis sur le problème du Kosovo. "Notre position se fonde sur l'argument suivant : en ce qui concerne la souveraineté et l'intégrité territoriale d'un Etat, il est contre-productif d'établir des limites temporelles artificielles, comme cela a été fait dans le plan du représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Kosovo Martti Ahtisaari. Puisque ces limites sont levées, un compromis est possible", a expliqué le diplomate aux Izvestia.
Le représentant russe à Pristina n'exclut pas que les Kosovars puissent annoncer unilatéralement l'indépendance, mais, selon lui, ce serait la pire variante pour tout le monde, y compris le Kosovo et la Serbie. "Premièrement, ce serait une violation de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU qui confirme l'intégrité territoriale de la Yougoslavie, dont le successeur est la Serbie, estime le diplomate. Deuxièmement, la mission de l'UE serait problématique, car le mandant a été accordé à l'UE par le Conseil de sécurité de l'ONU. Troisièmement, cela créerait inévitablement un précédent".
Dans ce cas, la Transnistrie, le Karabakh, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie en feraient de même. "A la différence des Kosovars, ces républiques vivent depuis longtemps indépendamment et subviennent elles-mêmes à leurs besoins, sans bénéficier d'un protectorat de l'ONU. Logiquement, elles ont bien plus de motifs d'obtenir leur indépendance officielle", estime Andreï Dronov.
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